AFP , Reuters Édition du lundi 1er mai 2006
Bagdad - Le président irakien, le Kurde Jalal Talabani, a estimé possible un accord avec sept groupes armés pour tenter de mettre fin à la violence endémique dans le pays après avoir rencontré leurs représentants.
«J'estime qu'il est possible de parvenir à un accord avec sept groupes armés», a déclaré M. Talabani, selon un communiqué de la présidence hier.
Selon lui, des représentants de ces groupes lui ont rendu visite. «Je les ai reçus», a-t-il dit sans préciser la date ni de quels groupes il s'agissait.
«Nous souhaitons dialoguer avec eux afin qu'ils rejoignent le processus politique», a encore souligné le chef de l'État. «Les Américains sont entrés en contact avec certains de ces groupes avec ma bénédiction.»
Il a aussi accusé la Syrie voisine d'être en Irak, toujours selon le communiqué.
De nombreux responsables irakiens et américains ont plusieurs fois accusé la Syrie de soutenir la rébellion en Irak en laissant filtrer à travers ses frontières des combattants étrangers.
Les responsables militaires américains classent en trois catégories les groupes rebelles en Irak : les combattants étrangers dirigés par al-Qaïda, les groupes loyaux au président déchu Saddam Hussein et ceux qui s'opposent à l'occupation américaine.
M. Talabani a appelé à plusieurs reprises les groupes rebelles à se joindre au processus politique, notamment après la participation des Arabes sunnites aux élections législatives de décembre 2005.
Une bombe, un véhicule, des enfants: scène de la vie quotidienne en Irak, hier. Agence Reuters |
Députés convoqués
Le président sunnite du parlement, le sunnite Mahmoud Macchadani, a convoqué les députés mercredi, bien qu'il y ait peu de chance que le chiite Nouri al Maliki ait formé d'ici là un gouvernement.
Selon Machhadani le parlement mettra sur pied une commission de rédaction de son règlement intérieur ainsi qu'une commission de révision de la constitution adoptée en octobre dernier par référendum.
Les sunnites, qui dominaient l'Irak jusqu'à l'invasion de 2003, réclament qu'elles soit amendée pour exclure tout risque de séparatisme du Nord kurde et du Sud chiite, tous deux riches en pétrole.
Nommé premier ministre il y a huit jours par consensus entre les grandes communauté politico-religieuses, Maliki poursuivait dimanche ses efforts pour mettre sur pied un gouvernement d'unité nationale.
Maliki dispose de 30 jours pour soumettre la composition de cette équipe aux députés, mais il a exprimé l'espoir cette semaine d'y parvenir en 15 jours.
La formation d'un tel gouvernement, le premier à part entière depuis l'invasion de l'Irak, est considéré par les États-Unis comme une condition sine qua non pour éviter un glissement vers la guerre civile.
En visite mercredi à Bagdad, le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld et sa collègue du département d'État Condoleezza Rice ont invité Maliki à ne pas composer son équipe sur une base confessionnelle.
Maliki s'est engagé pour sa part à choisir les titulaires des ministères, y compris ceux du Pétrole, de l'Intérieur et de la Défense, sur la base des compétences de chacun et non de ses affiliations religieuses.
Dans l'entourage du premier ministre, on déclare qu'il travaille sur les candidatures pour chacun des ministères soumises par les grands blocs du parlement.
Le gouvernement de son prédécesseur Ibrahim Djaafari, membre du même parti chiite de Maliki, avait été accusé d'avoir transformé le ministère de l'Intérieur plate-forme de répression de la minorité chiite.
Sur le terrain, l'armée britannique a annoncé que deux coopérants britanniques avaient été tués samedi dans l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi, dans la région de Bassora.
De leur côté, des témoins rapportent que trois coopérants étrangers ont été tués et deux autres blessés samedi dans un attentat analogue près de Bagdad, sans préciser leurs nationalités respectives.