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Des policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes mardi pour mettre fin à des heurts entre manifestants turcs et kurdes dans le sud de la Turquie.
Ces heurts faisaient suite à des affrontements ethniques analogues, survenus la veille dans le nord-ouest du pays.
Le ministre de l'Intérieur Besir Atalay a accusé des provocateurs d'être à l'origine des violences, alors que le pays se prépare à un référendum national sur une réforme constitutionnelle, en septembre, et à des élections législatives l'année prochaine.
Lundi soir, des individus armés ont ouvert le feu sur un véhicule de la police, à Dortyol dans la province de Hatay dans le sud de la Turquie. Quatre agents qui se trouvaient à bord ont été tués. C'est cet incident qui est à l'origine des heurts de mardi entre Turcs et Kurdes.
L'agence de presse officielle turque Anatolie rapporte que certains manifestants ont scandé des slogans en langue kurde, en soutien au chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan.
Des manifestants turcs ont ensuite mis le feu aux bureaux de la section locale du Parti Paix et démocratie, pro-kurde, ainsi qu'à des intérêts kurdes à Dortyol, a rapporté la chaîne NTV.
Dans la foulée de l'attaque meurtrière de lundi contre des policiers, le ministre de l'Intérieur Besir Atalay s'est engagé, lors d'une cérémonie à la mémoire des victimes, à éradiquer la présence des militants du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans les monts Amanos, non loin de la frontière syrienne.
Six soldats avaient été tués par un tir de roquette du PKK dans le district d'Iskenderun, dans la province de Hatay, à la fin du mois de mai.
Les affrontements dans les monts Hatay, lundi, ont eu lieu au lendemain de heurts ethniques à l'autre bout du pays, à Inegol dans la province de Bursa, à la suite d'une querelle dans un café-restaurant. Cinq personnes ont été blessées à l'arme blanche dans cette rixe.
A la suite des heurts à Inegol, des centaines de personnes se sont rassemblées et ont caillassé la mairie en exigeant de la police qu'elle livre les agresseurs. Les manifestants ont mis le feu à des véhicules et érigé des barricades, et les heurts se sont poursuivis pendant la nuit.
"Répétition de guerre civile", titrait mardi le journal Taraf à propos des heurts d'Inegol, où, selon l'agence Anatolie, 51 personnes ont été interpellées.
Le PKK, qui a pris les armes en 1984, a annoncé le 1er juin qu'il mettait fin au cessez-le-feu unilatéral proclamé voici près d'un an, cela en raison des opérations militaires déclenchées contre ses activistes.
Daren Butler, Eric Faye pour le service français