Nous avons élaboré de (nouvelles) contre-propositions aux dernières propositions des chiites et des Kurdes et nous pensons que toute personne voulant un Irak fort et uni ne peut que les accepter, a déclaré l'un des principaux négociateurs sunnites Saleh al-Motlak à la presse.
M. Motlak a fait cette déclaration à l'issue d'intenses réunions entre les négociateurs sunnites pour arrêter leur réponse aux propositions des chiites et des Kurdes élaborées dans la nuit et décrites comme "finales".
Le projet de Constitution établi à partir de ces idées doit être soumis dimanche au Parlement avec ou sans l'accord des sunnites, a indiqué dans la matinée le président du Parlement, Hajem al-Hassani.
Selon M. Motlak, dont le groupe a rencontré dans la journée le président du Parlement, un sunnite, les dernières contre-propositions écrites doivent être soumises aux blocs kurde et chiite, dont on ignore encore la réponse.
Ces propositions, dont l'AFP a pu consulter une copie, ne prévoient de région autonome que pour le Kurdistan et avancent l'idée d'un système décentralisé et non régional pour le reste du pays.
Elles prévoient de faire de l'islam "la source principale" de la législation, de l'arabe la langue officielle du pays et du kurde la langue officielle du seul Kurdistan.
Elles suppriment la référence au Baas, le parti au pouvoir durant 35 ans sous le régime du président déchu Saddam Hussein, tout en interdisant les formations politiques prônant des idées racistes ou confessionnelles. Ce document souligne que l'Irak appartient aux "mondes arabe et musulman".
Vendredi, les chiites ont assoupli un peu leur position sur le fédéralisme, après une intervention pour débloquer les négociations du président américain George W. Bush auprès de l'un de leurs chefs, Abdel Aziz Hakim, dirigeant du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII).
Mais l'un de leurs responsables, Jawad al-Maliki, numéro deux du parti Dawa, a indiqué qu'il n'était pas question de mettre dans la Constitution un veto sur le fédéralisme et d'y accepter une renaissance du parti Baas.
M. Bush a prôné la patience sur l'Irak, déclarant que "tout comme nos Pères fondateurs il y a plus de deux siècles, les Irakiens sont aux prises de problèmes difficiles, tels que le rôle du gouvernement fédéral. Ce qui est important, c'est que les Irakiens trouvent maintenant une réponse à ces problèmes grâce à des débats et des discussions, et pas avec des armes".
Par ailleurs, l'armée américaine a annoncé avoir libéré sur trois jours, à la demande du gouvernement irakien, un millier de détenus de sécurité de la prison d'Abou Ghraib, dans la plus grosse opération du genre.
"Les détenus libérés ne sont pas coupables de crimes violents, d'utilisation de bombes, de torture, d'enlèvement, ou de meurtre. Tous ont reconnu leurs crimes, ont renoncé à la violence et ont promis d'être de bons citoyens de l'Irak démocratique", selon l'armée américaine.
En avril 2004, la prison a été au centre d'un scandale portant sur de mauvais traitements infligés aux détenus par des soldats américains.
D'autre part, trois militaires irakiens sont morts dans des attaques au nord de Bagdad, tandis que l'armée américaine a annoncé avoir tué deux "terroristes", dont un Saoudien, dans le nord du pays.
Enfin, Bagdad a annoncé que le chef de l'Etat, le Kurde, Jalal Talabani allait se rendre en visite officielle avant la mi-septembre aux Etats-Unis pour rencontrer le président Bush avant de participer à l'Assemblée générale de l'Onu à New York.