Irak : tractations politiques pour la formation d'un gouvernement d'union nationale

Compte rendu Info LEMONDE.FR [03 janvier 2006]

Tractations politiques. Les négociations se poursuivent sur la formation d'un cabinet d'union nationale. Les leaders kurdes ont souligné leur volonté d'aider à mener à bien ce processus, à l'image du président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, qui a défendu, lundi, le projet d'un gouvernement national devant des représentants de la liste sunnite de la Concorde nationale.
Pour sa part, le président Jalal Talabani a déclaré ne pas avoir d'objection à la reconduction du premier ministre sortant, Ibrahim Jaafari, après un entretien de cinq heures entre les deux hommes dans la nuit de lundi à mardi. "Nous respecterons la décision de l'Alliance irakienne unifiée (AIU, liste chiite conservatrice de M. Jaafari, donnée gagnante des élections du 15 décembre) et nous n'avons aucune objection contre M. Jaafari", a-t-il dit à la presse. Il a en même temps réaffirmé ne pas avoir l'intention de briguer un second mandat, tant que les prérogatives limitées du président ne seront pas élargies.

M. Jaafari a été choisi comme candidat au poste de premier ministre par son parti, le Dawa, pilier de l'AIU avec le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII) de Abdel Aziz Hakim. Le président, qui avait auparavant reproché à M. Jaafari d'accaparer le pouvoir, a estimé que leur différend appartenait au passé et a reconnu avoir évoqué avec lui la formation d'un prochain gouvernement.

Vérification des résultats des élections. La vérification des résultats des législatives, demandée par des partis politiques, a commencé mardi 3 janvier en Irak. Le 31 décembre, un responsable de la Commission, Adel Lamy, avait indiqué que la délégation internationale disposerait d'une totale liberté d'action. "Elle doit rencontrer les partis politiques qui contestent les résultats des élections et s'enquérir de leurs plaintes", avait dit M. Lamy.

Des groupes politiques, notamment des partis sunnites et la liste de l'ancien premier ministre, le chiite laïque Iyad Allaoui, contestent les résultats. Ils ont bien accueilli l'envoi d'une mission d'observateurs pour examiner les plaintes. La mission a été saluée aussi bien par la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, que par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, en passant par l'ambassadeur américain à Bagdad, Zalmay Khalilzad, et les groupes irakiens contestant les résultats.

Raid aérien. Sur un autre plan, les autorités et la police de la province de Salaheddine ont affirmé que l'aviation américaine a détruit une maison de Baïji, à 200 km au nord de Bagdad, tuant plusieurs personnes. Le chef de la police de Baïji, le colonel Soufiane Mostafa Assad, a déclaré que le raid avait visé tard lundi une maison habitée par quatorze personnes. Il y a eu des morts, a-t-il affirmé, sans donner de bilan précis.

Hamad H'moud al-Qaïssi, gouverneur de Salaheddine, dont dépend Baïji, a annoncé son intention de "demander une enquête" sur ce bombardement, mais l'armée américaine, interrogée par l'AFP, n'a pas confirmé dans l'immédiat une telle attaque et indiqué qu'elle était en train de vérifier ces informations.


Avec AFP

Saddam Hussein préférerait le peloton d'exécution à la pendaison

D'après le Washington Times, le président irakien déchu, Saddam Hussein, a confié à deux de ses avocats qu'il préférerait être exécuté par balle plutôt qu'être pendu, dans l'hypothèse où il serait condamné à mort pour crimes de guerre.

"Je n'attache pas une si grande valeur à ma vie. Tout être humain doit partir à un moment donné", a déclaré Saddam Hussein, selon son avocat Issam Ghazzawi, qui a ensuite rapporté ces propos au quotidien américain.