2 novembre 2006
Le chef de l'Etat recevait jeudi son homologue irakien à l'Elysée, afin de "témoigner du soutien de la France à l'Irak".

Jacques Chirac a accueilli jeudi 2 novembre le président irakien Jalal Talabani à l'Elysée, alors que la violence ne faiblit pas en Irak plus de trois ans après l'intervention militaire américaine à laquelle Paris s'était opposée.

Lors d'une conférence devant l'Institut français des relations internationales (IFRI), Jalal Talabani avait estimé jeudi matin que la présence de troupes américaines dans son pays serait encore nécessaire pendant deux ou trois années. "Il faudra deux ou trois ans pour construire nos forces de sécurité et dire au revoir à nos amis", a-t-il expliqué.

Alors qu'attentats et enlèvements ensanglantent toujours l'Irak, la question de la présence des troupes américaines domine la campagne pour les élections de mi-mandat pour le Congrès aux Etats-Unis.

"Un nouvel élan" aux relations franco-irakiennes

Jalal Talabani, président d'Irak depuis mars 2005, est arrivé en France mercredi pour une visite officielle destinée à réchauffer les relations entre Bagdad et Paris. "Le but de ma visite est de donner un nouvel élan à nos relations", a-t-il expliqué dans un entretien publié mardi dans Le Figaro. "Le passé est le passé" et "j'appelle les Français à observer l'Irak avec un regard neuf", a souhaité l'ex-leader kurde.

Lundi, le porte-parole du Quai d'Orsay, Jean-Baptiste Mattéi, a rappelé que Paris avait décidé d'annuler 80% de sa part de la dette extérieure irakienne, soit un effort de quatre milliards d'euros, et qu'elle a accueilli l'an dernier 500 stagiaires irakiens au titre de la coopération culturelle, scientifique, technique. Un nouveau bureau de l'ambassade de France en Irak devrait par ailleurs être ouvert l'an prochain à Erbil, dans le Kurdistan irakien, région d'origine de Jalal Talabani.

"Soutien"

"Cette visite officielle prend place dans le cadre des relations d'amitié nouées entre la France et l'Irak et des consultations que nos deux pays ont régulièrement", a déclaré Jean-Baptiste Mattéi.
"Par cette visite, la France entend témoigner du soutien qu'elle apporte à l'Irak, ainsi qu'à la reconstruction des institutions politiques et aux efforts de réconciliation nationale du gouvernement et du parlement irakien", a ajouté le porte-parole du Quai d'Orsay. (avec AP)