Selon Aziz Daoud, secrétaire général du Parti démocratique progressiste kurde, la réunion avait pour but de "réduire la tension" après les troubles dimanche soir entre des manifestants kurdes et les forces de l'ordre à Qamichli, "qui ont pris un caractère opposant les Arabes aux Kurdes".
Plusieurs manifestants ont été blessés par balles lors des ces affrontements et "plus de 50 Kurdes ont été arrêtés" par les forces de l'ordre, a dit M. Daoud dans un appel téléphonique depuis Qamichli, située à 680 km au nord-est de Damas.
Selon le secrétaire général du parti kurde Yakiti (interdit), Hassan Saleh, à l'issue des troubles, "des dizaines de boutiques appartenant à des Kurdes ont été saccagées et pillées par des milices baassistes" formées d'Arabes.
La situation demeurait tendue lundi à Qamichli, selon lui.
Les manifestants exigeaient que la lumière soit faite sur la mort du cheikh kurde Mohammad Maachouk Khaznaoui disparu le 10 mai à Damas et dont la mort a été annoncée la semaine dernière. Certains d'entre eux ont brandi des drapeaux kurdes lors de la manifestation.
Le gouvernement syrien avait annoncé l'arrestation de deux des cinq membres d'une "bande criminelle", responsable selon lui du meurtre de l'ouléma, mais les formations kurdes restent sceptiques.
La majorité de la population de Qamichli est formée de Kurdes mais les tribus arabes sont fortement implantées dans ses alentours.
Estimés à plus de 1,5 million de personnes, les Kurdes de Syrie représentent environ 9% de la population du pays.
En mars 2004, de violents heurts avaient opposé des Kurdes aux forces de l'ordre ou à des membres de tribus arabes faisant 40 morts, selon des sources kurdes, 25 selon Damas.