Les militaires turcs ont rejeté mardi les critiques de l'opposition portant sur la manière dont ils ont géré une offensive terrestre contre les rebelles kurdes du PKK dans le nord de l'Irak.
Le chef du parti nationaliste MHP avait peu auparavant reproché aux militaires d'avoir contribué à renforcer l'image des rebelles en publiant des communiqués les dépeignant comme une force régulière.
"Pour la première fois dans notre lutte de 24 ans contre le terrorisme, les forces armées turques sont devenues la cible d'attaques gratuites", répond l'état-major sur son site internet.
"Ces attaques portent encore plus atteinte à la détermination des forces armées turques à combattre le terrorisme que ne le font les traîtres", ajoute-t-il en qualifiant les critiques de "sournoises".
Sans le citer, le texte vise à l'évidence le chef du MHP, Devlet Bahceli, qui a déclaré que l'état-major avait accordé un certain prestige au PKK en parlant de centres de commandement des rebelles comme s'il s'agissait d'une armée régulière.
Bahceli et le MHP soutiennent d'habitude fidèlement l'armée et n'hésitent pas à accuser le parti gouvernemental AK (centre droit) de manquer de respect envers les militaires.
Les militaires turcs sont sur la défensive depuis la décision surprise, prise vendredi, de retirer toutes les forces turques d'Irak après huit jours de combats souvent violents contre les rebelles du PKK dans les montagnes enneigées du Kurdistan irakien.
Les militaires ont affirmé être parvenus à leurs objectifs et avoir tué plus de 240 rebelles et détruit ou saisi du matériel et des installations.
L'état-major et le gouvernement ont dit qu'ils se réservaient le droit de renvoyer des forces combattre le PKK dans le nord de l'Irak s'ils le jugent nécessaire.
Gareth Jones, version française Nicole Dupont