Le romancier turc a lancé un avertissement sur l'effet de telles poursuites sur les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. "On ne peut pas rejoindre l'Union européenne en opprimant ses écrivains devant les tribunaux", a-t-il déclaré.
Auteur internationalement reconnu de romans comme "Mon nom est rouge" ou "Neige", cité parmi les prétendants au dernier prix Nobel de littérature (finalement attribué au Britannique Harold Pinter), Pamuk risque théoriquement de 6 mois à 3 ans de prison pour des propos tenus à un journal suisse.
"Un million d'Arméniens et 30.000 Kurdes ont été tuées sur ces terres, mais personne d'autre que moi n'ose le dire", avait-il déclaré.
Ces déclarations avaient provoqué de vives réactions dans l'opinion publique turque, Pamuk étant accusé par certains de brader l'intérêt national. Le romancier a indiqué qu'il avait reçu plusieurs menaces de mort.
Aujourd'hui, Pamuk maintient ses propos. "Mon but était de commencer une petite discussion sur ce tabou, parce qu'il est un obstacle pour notre entrée dans l'UE", a-t-il déclaré à la chaine de télévision, en faisant allusion aux massacres d'Arméniens.