L'Irak accuse la Turquie d'avoir massé 140 000 soldats à sa frontière nord

10 jullet 2007

Les Etats-Unis et l'Irak ont mis en garde la Turquie, lundi 9 juillet, contre toute velléité d'intervention militaire contre les rebelles kurdes basés dans le nord de l'Irak. "Une grande mobilisation est en cours le long de la frontière septentrionale de l'Irak", a affirmé le ministre des affaires étrangères irakien, Hochiyar Zebari, estimant à 140 000 le nombre de soldats turcs qui seraient massés le long de la frontière séparant la Turquie de l'Irak.
Disant partager les "craintes légitimes" d'Ankara au sujet des activités des rebelles kurdes, M. Zebari, lui-même membre de la communauté kurde, a prévenu : "Nous sommes hostiles à toute ingérence ou violation de la souveraineté irakienne de la part des Etats voisins." "Nous avons un problème de  'timing', a expliqué le ministre, reconnaissant que l'armée irakienne était incapable de combattre le terrorisme dans les rues de Bagdad et de lancer dans le même temps une campagne contre les rebelles kurdes.

PLANS D'ATTAQUE

L'état-major de l'armée turque presse le gouvernement d'autoriser une incursion, afin d'en déloger les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui utilisent le territoire comme base arrière. Les attentats imputés au PKK se sont multipliés récemment, accentuant la tension à l'approche des élections législatives anticipées du 22 juillet en Turquie. Fin juin, le ministre des affaires étrangères turc avait même ouvertement fait part de plans d'attaque du Nord montagneux de l'Irak. Il avait prévenu que la Turquie mettrait ces plans en œuvre si les autorités irakiennes ou les Etats-Unis ne parvenaient pas à agir contre le PKK.

Les dernières rumeurs évoquant une incursion turque et le déploiement massif de soldats par Ankara ont conduit Washington à monter au créneau, mardi. "Le PKK et les organisations terroristes sont bien sûr des sujets d'inquiétude pour nous, a dit le porte-parole de la Maison Blanche, Tony Snow, mais il est également important de reconnaître la souveraineté territoriale de l'Irak."