ZAKHU, Irak - Les forces iraniennes ont pilonné des positions de rebelles kurdes iraniens dans les montagnes du nord de l'Irak pour repousser une attaque, blessant au moins quatre civils, déclare un responsable kurde irakien.
Selon le gouverneur de la région d'Erbil, Nawzad Hadi, quatre civils ont été blessés au cours de cette attaque mais on ne dispose d'aucun bilan officiel sur d'éventuelles victimes dans les rangs des rebelles kurdes iraniens du Parti de la Vie libre du Kurdistan (PJAK).
Le site internet Firat, favorable au séparatisme kurde, et un porte-parole des rebelles kurdes ont rapporté que six soldats iraniens et cinq rebelles avaient péri dans les affrontements. Cela n'a pu être confirmé de source indépendante.
Sidakan se trouve une dizaine de kilomètres à l'intérieur de l'Irak, à 80 km de la ville d'Erbil.
La nouvelle de cet incident frontalier risque quoi qu'il en soi d'alimenter les tensions en Irak, où les dirigeants des partis et milices sunnites accusent l'Iran chiite de s'ingérer dans les affaires intérieures du pays.
Selon des experts militaires, le PJAK est une ramification iranienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte dans le sud-est de la Turquie contre le pouvoir d'Ankara.
La Turquie a bombardé à plusieurs reprises les bases arrières du PKK dans le nord de l'Irak avant l'invasion américaine en mars 2003.
Un responsable militaire turc a affirmé jeudi qu'Ankara avait décidé d'envoyer 40.000 soldats supplémentaires dans le sud du pays où près de 250.000 soldats sont déjà déployés, en prévision d'une augmentation des incursions kurdes venant du nord de l'Irak.
Selon le quotidien turc Aksam, 50.000 soldats seraient actuellement déployés aux frontières de l'Iran et de l'Irak et l'armée turque souhaiterait mener des attaques contre le PKK à l'extérieur de ses frontières.
Mais un autre responsable militaire turc basé dans le sud-est du pays a déclaré que de telles attaques n'étaient pas au programme. "Nous avons mené des opérations près de la frontière irakienne quelques fois mais (en ce moment) nous n'en menons aucune", a-t-il déclaré.
Les Etats-Unis se sont clairement opposés à des opérations de ce type, menées au-delà des frontières.