Le gouvernement turc prépare un projet de loi d'amnistie pour les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon des déclarations du premier ministre Recep Tayyip Erdogan publiées dimanche."Oui, une nouvelle loi va peut-être voir le jour", a-t-il déclaré samedi à des journalistes dans l'avion le conduisant à Lisbonne pour le sommet Union européenne-Afrique. "Nous allons voir comment, avec quel type de loi, nous pourrons parvenir à un résultat optimal", a-t-il ajouté.
Le code pénal turc prévoit déjà une dispense de peine pour tout membre d'une organisation illégale n'ayant pas commis de crime, s'étant rendu à la justice avant le lancement d'une enquête à son encontre et ayant donné des informations contribuant à la dissolution de cette organisation. Les résultats de cette disposition ont cependant été limités, et M. Erdogan a dit envisager une mesure "plus étendue". "Nous sommes désormais dans une situation différente. Avec l'aide des médias, nous pouvons avoir de meilleurs résultats, nous pouvons minimiser avec nos travaux les départs pour les montagnes", et "parvenir à un retour des montagnes", a déclaré le premier ministre, en référence aux zones montagneuses de l'est de la Turquie où opère le PKK, qui revendique l'autonomie. M. Erdogan a souligné que son cabinet n'était pas en négociation avec le PKK. "Nous ne faisons de marchandages avec personne. Nous allons dire : 'c'est la loi, viens, rends-toi'", a-t-il expliqué.
Les déclarations de M. Erdogan interviennent alors que l'armée mène une intense campagne contre le PKK dans l'est et le sud-est de la Turquie, à la population en majorité kurde, et a lancé au début du mois une opération d'ampleur limitée contre les rebelles retranchés dans le nord de l'Irak.