DAMAS, 27 oct (AFP) -18h22 - Le parti Baas au pouvoir en Syrie a annoncé jeudi que des mesures concrètes allaient être prises pour accorder la nationalité à des Kurdes de Syrie qui en sont privés et pour faire adopter une loi sur les partis politiques.
Cette volonté d'ouverture interne intervient alors que la Syrie est sous pression internationale pour exécuter la résolution 1595 du Conseil de sécurité de l'Onu. Cette résolution enjoint tous les Etats membres des Nations unies de coopérer à l'enquête internationale sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Le rapport de la commission d'enquête internationale met en cause des responsables syriens et libanais dans l'assassinat de Hariri et a conclu à la non coopération de la Syrie à l'enquête. L'agence officielle syrienne Sana a indiqué que les décisions concernant les Kurdes et les partis politiques ont été prises au cours d'une réunion du comité central du Baas, "conformément aux décisions du congrès général du parti (juin), et aux directives du président syrien Bachar Al-Assad". Le congrès du Baas qui s'est réuni du 6 au 9 juin a "affirmé la nécessité de régler le problème du recensement organisé en 1962 à Hassaké (nord) et d'oeuvrer pour le développement de la région" nord-est où sont installés la majorité des 1,5 million de Kurdes syriens. Le congrès du parti en juin avait également proposé "l'adoption d'une loi sur les partis et la révision de la loi électorale" pour l'organisation des élections législatives et locales. Selon des responsables de partis kurdes syriens, 225.000 Kurdes sont privés de la nationalité depuis le recensement de 1962 qui ne les avait pas comptabilisés. Les responsables kurdes se défendent de toutes visées sécessionnistes et assurent qu'ils veulent uniquement la reconnaissance de leur langue et de leur culture, ainsi que de leurs droits politiques. Le secrétaire général adjoint de Baas, Mohammad Saïd Chaabane, a d'autre part salué "la cohésion nationale dont a fait preuve la population face aux complots qui se trament contre la Syrie et le soutien de la population au président Bachar Al-Assad", qui est le secrétaire général du parti. M Chaabane et le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk Chareh, qui est membre du comité central du parti ont affirmé que "le rapport de la commission d'enquête de l'Onu (sur l'assassinat de Rafic Hariri), qui est truffé de contradictions, ne vise pas à découvrir la vérité, ni à aider le Liban, mais fait l'office d'un instrument politique pour imposer une tutelle (étrangère) sur la région à partir du Liban et de la Syrie", a ajouté Sana. "Le Comité central a souligné la nécessité de respecter le droit international, mais a rejeté les diktats et les conditions à caractère politique", indique Sana.