La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a confirmé le 12 mai la condamnation de la Turquie pour procès inéquitable d'Ocalan et a recommandé à Ankara d'organiser un nouveau procès pour le chef séparatiste kurde.
Les dirigeants turcs ont affirmé qu'ils respecteraient l'arrêt de la Cour de Strasbourg.
Pour qu'il puisse bénéficier d'un nouveau procès le condamné doit en faire la demande mais Abdullah Ocalan a dénoncé les lois turques en vigueur et ne fera pas de telle demande, a souligné son avocate.
"Ocalan a dit qu'il ne jouera pas le rôle principal d'une pièce de théâtre que la Turquie mettra sur scène", a dit Me Tugluk qui a critiqué notamment des déclarations du chef de la diplomatie turque Abdullah Gul qui avait affirmé que Ocalan écoperait de la même peine s'il était rejugé "cent fois".
Le chef du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) a fait savoir à ses défenseurs qu'il souhaiterait être jugé en dehors de la Turquie par un "tribunal spécial" qui serait mis en place par le Conseil de l'Europe.
Me Tugluk a par ailleurs dénoncé des restrictions imposées à la défense par les autorités de son client en vertu d'un nouveau code de procédure criminelle qui vient d'entrer en vigueur.
Ainsi, elle et deux autres collègues se sont vus leur notes confisquées lors de leur dernière audience avec Ocalan. Une personne a également enregistré leurs conversations.
"C'est inacceptable. Nous ne pouvons poursuivre la défense dans ces conditions", a-t-elle dit.
Le PKK dirigé par Ocalan, 56 ans, est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et nombre de pays occidentaux, dont les Etats-Unis. Il a mené entre 1984 et 1999 une lutte armée pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le sud-est anatolien. Les affrontements entre le PKK et les forces gouvernementales ont fait près de 37.000 morts.
La peine du chef du PKK avait été commuée en réclusion à perpétuité le 3 octobre 2002 après l'abolition de la peine