Le Parlement turc a autorisé, mercredi 17 octobre, le gouvernement à lancer, si nécessaire, des incursions militaires contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) établis dans le nord de l'Irak, a annoncé son président Köksal Toptan. Sur 526 députés présents, 507 ont voté oui et 19 non.
Le vice-premier ministre Cemil Ciçek, qui a défendu le texte, a insisté sur le fait que toute intervention aurait pour unique cible le PKK, et qu'Ankara n'avait aucune prétention territoriale sur l'Irak. L'autorisation délivrée par le Parlement porte sur une période d'un an.
La Turquie accuse les Kurdes d'Irak, qui administrent le nord du pays, de soutenir le PKK en lui fournissant armes et explosifs. Selon Ankara, quelque 3 500 hommes armés du PKK ont par ailleurs trouvé refuge dans le nord de l'Irak.
Le vote du Parlement constituait un préalable nécessaire à toute incursion de l'armée turque dans le nord de l'Irak, mais le premier ministre Tayyip Erdogan a déjà prévenu qu'une telle opération ne constituait encore qu'une hypothèse. Mardi, M. Erdogan a encore appelé Bagdad et les factions kurdes du nord à agir contre le PKK. Le message est passé à Bagdad : mercredi, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, Nouri Al-Maliki s'est dit déterminé à éradiquer les rebelles du PKK présents sur le sol irakien.
De leur côté, les Etats-Unis font toujours pression pour qu'Ankara n'intervienne pas en Irak. "Nous ne pensons pas qu'il soit dans l'intérêt [de la Turquie] d'envoyer des troupes en Irak", a déclaré le président américain George Bush, lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche. "Un déploiement massif de troupes turques dans le pays n'est pas le meilleur moyen de faire face au problème."
Réagissant au vote du Parlement turc, le baril de brut a atteint un nouveau record historique à 88,75 dollars à New York.
Le président syrien Bachar Al-Assad a affirmé, mercredi, soutenir une éventuelle intervention de l'armée turque en Irak contre les positions des rebelles kurdes, jugeant, lors d'une visite à Ankara, qu'une telle opération découlerait d'un "droit de légitime défense" de la Turquie." (Avec AFP.)