Le président iranien promet son aide à Djalal Talabani


28 novembre 2006 par Edmund Blair

TEHERAN (Reuters) - Téhéran fera tout son possible pour contribuer à la sécurité de l'Irak, a assuré lundi le président iranien Mahmoud Ahmadinejad à l'occasion de la visite de son homologue irakien, Djalal Talabani.

"La nation iranienne et le gouvernement se tiendront assurément aux côtés de l'Irak, leur frère, et toute l'aide dont le gouvernement et la nation sont capables sera fournie. Nous n'avons pas d'objection à la coopération, quelle qu'en soit le domaine", a-t-il déclaré, selon l'agence de presse Isna.

La visite historique de Talabani, un Kurde qui parle couramment farsi, a été retardée de 48 heures en raison du couvre-feu imposé à Bagdad après la vague d'attentats sans précédent qui a fait plus de 200 morts, jeudi, dans le quartier chiite de Sadr City.

Nombreux sont ceux qui redoutent des représailles à grande échelle de la part de la communauté chiite, majoritaire en Irak comme en Iran. Téhéran pourrait saisir l'occasion de la présence de Talabani pour montrer à Washington l'étendue de son influence en Irak, dans la perspective de prochains contacts, estiment les observateurs.

"L'IRAN A BESOIN DE TOUTE L'AIDE DE L'IRAN"

Après sa défaite aux élections de mi-mandat, le président des Etats-Unis fait l'objet de pressions de plus en plus insistantes en faveur d'une implication de l'Iran, voire de la Syrie, dans la résolution du conflit irakien. Le sujet sera au centre de la rencontre, cette semaine à Amman, entre George Bush et le chef du gouvernement irakien Nouri al Maliki.

Talabani arrive quant à lui à Téhéran avec l'intention de resserrer des liens qui portent encore les stigmates d'une guerre particulièrement sanglante (1980-1988), mais plus encore pour inviter Téhéran à ne pas souffler sur les braises.

"Au cours de ce voyage, nous allons également parler du dossier de la sécurité de l'Irak, parce que l'Irak a besoin de toute l'aide de l'Iran pour combattre le terrorisme et parvenir à la stabilité", a-t-il déclaré, selon Isna. Le chef de l'Etat doit rencontrer mardi l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution.

Téhéran a invité le président syrien à s'associer aux discussions avec Talabani, mais Bachar al Assad ne s'est pas manifesté.

Damas et Bagdad ont renoué des liens diplomatiques la semaine dernière et la Syrie a fait savoir à cette occasion qu'elle ne s'opposerait pas au maintien des troupes américaines en Irak tant que Bagdad jugerait cette présence nécessaire.