Au lendemain d'une journée particulièrement violente, le président irakien, Jalal Talabani, a affirmé que l'Irak sera en mesure d'assurer sa propre sécurité d'ici cinq mois.
|
Actuellement, une seule des 18 provinces irakiennes se trouve sous la responsabilité des forces irakiennes, celle de Mouthanna, dans le sud du pays, depuis le 13 juillet.
M. Talabani s'est cependant abstenu de fournir de plus amples précisions sur ses objectifs, notamment sur le rôle que joueraient les forces américaines, présentement responsables de la sécurité.
Les forces irakiennes sont-elles vraiment prêtes?
L'affirmation du président irakien semble en nette contradiction avec la situation sur le terrain, les violences se poursuivant quotidiennement.
Mercredi, 19 personnes, dont 16 civils, ont été tuées dans des attaques et les corps de 16 personnes assassinées ont été découverts. Parmi ces attaques, deux bombes de fabrication artisanale qui ont explosé à proximité d'un jardin public, dans le sud-ouest de Bagdad. Dix personnes ont été tuées et quinze, blessées.
La veille, une série de violences ont fait plus de 40 morts à travers le pays.
Selon un rapport des Nations unies, plus de 14 000 civils irakiens ont été tués au cours des six premiers mois de l'année. Devant les violences, les soldats américains doivent d'ailleurs réinvestir de nombreux secteurs qu'ils avaient délégués aux forces irakiennes.
Dans la capitale, la situation n'est guère mieux. La mise en oeuvre, à la mi-juin, d'un plan de sécurité pour Bagdad, ébauché par le premier ministre Nouri al-Maliki s'est révélée un échec. On dénombre actuellement quelque 70 attaques par jour à Bagdad, ce qui a contraint l'armée américaine à retrancher 3500 hommes dans le nord du pays pour les envoyer en renfort dans la capitale.
Selon un article de la revue Atlantic Monthly, des équipes américaines d'inspection rapportaient, à l'hiver 2005, que les forces irakiennes n'étaient pas du tout préparées à assumer seules la sécurité du territoire. Sur 115 bataillons policiers et militaires, seules trois unités ont été jugées « pleinement capables » d'opérer sans assistance.