[15 septembre 2005 - Sommet de l'ONU] Au deuxième jour du sommet des 60 ans de l'ONU, le terrorisme en première ligne. Le président russe à estimé jeudi que les Nations unies devraient cesser de se consacrer à régler les querelles entre États-membres pour coordonner la lutte mondiale contre le terrorisme, et son homologue irakien a lui lancé une forme d'appel au secours pressante.
Le Kurde Jalal Talabani prenait la parole au lendemain d'une nouvelle journée noire en Irak, qui aura causé la mort de 160 personnes, majoritairement chiites, dans des attentats. «Aujourd'hui, l'Irak est confronté à l'une des campagnes de terreur les plus violentes aux mains des forces de l'obscurité», a-t-il lancé, estimant que les terroristes comptaient faire de son pays une nouvelle base d'action pour combattre dans tout le Proche-Orient.
«Nous avons désespérement besoin de votre expérience, de vos investissements et de votre soutien moral pour combattre le terrorisme», «non seulement pour le bien de l'Irak mais du monde entier», a-t-il ajouté, exhortant en parallèle son peuple à la patience face à ces morts par centaines. Jugeant que seul un Irak prospère pourrait défaire le terrorisme, il appelé la communauté internationale à annuler la dette de Bagdad.
Auparavant, Vladimir Poutine avait jugé que le terrorisme est la principale menace pesant sur les droits de l'homme et le développement économique. «Il faut ajuster cette organisation à la nouvelle réalité historique. Qui d'autre se chargera de coordonner et d'organiser ce travail, si ce n'est les Nations unies?», a-t-il ajouté.
Consacré a priori à la réforme de l'organisation et à la lutte contre la pauvreté, le sommet des 60 ans de l'ONU se retrouve avec la lutte contre le terrorisme comme thème central, nombre d'intervenants y consacrant leur discours, les noms de Beslan, Londres, New York, Madrid, Bali et Bagdad revenant sans cesse. Mercredi, jour d'ouverture de ce sommet historique, plus de 160 personnes avaient perdu la vie dans des attentats en Irak.
L'un des grands désaccords et l'une des grandes déceptions de ce sommet sont l'incapacité à se mettre d'accord sur une définition du terrorisme. Le texte, dilué, se contente d'une promesse de lancer dans les mois à venir la rédaction d'un traité sur le terrorisme. Au chapitre des objectifs du Millénaire pour le développement, le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende a mis au défi les pays riches d'emboîter le pas à la poignée de pays qui se sont déjà engagées à l'un de leurs principaux objectifs chiffrés: consacrer 0,7% de leur PNB à l'aide au développement.
Un objectif auquel Washington s'oppose vivement. C'est pourtant le président George W. Bush qui a surpris mercredi, élargissant, une fois n'est pas coutume, la lutte contre le terrorisme au-delà du champ militaire, et évoquant, comme terreau du phénomène, la pauvreté. Ajouté à son soutien à certains des grands objectifs de ce Millénaire, comme la réduction de moitié de la pauvreté d'ici 2015, son discours a étonné nombre de participants: le rocker humanitaire irlandais Bob Geldof, organisateur des concerts Live Aid, s'est dit impressionné d'entendre le président américain reconnaître que le terrorisme «provient du désespoir».
Dans le même temps, en marge du sommet, Israël tout auréolé de son retrait de Gaza, continuait ses efforts de rabibochage avec ses voisins arabes: les chefs de la diplomatie de l'État hébreu et du Qatar se sont rencontrés, alors que la veille, Cheikh Hamad bin Jassim bin Jabor Al Thani avait exhorté les pays arabes à s'ouvrir à Israël. Autre geste plus symbolique mercredi, le Premier ministre israélien Ariel Sharon et le président pakistanais Pervez Musharraf s'étaient serrés la main...
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