5 août 2007 | Avec l’une de nos correspondantes à Istanbul, Fatma Kizilboga
Après 16 ans d’absence du Parlement, les députés kurdes du DTP ont créé la surprise en allant serrer la main des nationalistes lors de la séance inaugurale du parlement, qui s’est déroulée dans le calme.
«Nos idées peuvent ne pas être les mêmes, mais nous allons travailler sous un même toit. Nous sommes des gens civilisés, nous allons avoir des relations», a commenté le député kurde. La prochaine tâche des députés sera d’élire leur président, avant d’élire ensuite le Président de la République.
Finalement, aucun des scénarios catastrophes prédits n’aura eu lieu. De cette séance inaugurale du parlement, on gardera d’abord l’image de députés kurdes provoquant la surprise générale en se déplaçant dans l’hémicycle pour aller serrer la main des nationalistes. Un sans fautes pour les élus du DTP, le Parti pour une société démocratique, qui ont affiché leur volonté de compromis en prêtant serment en turc : un vrai symbole, puisque leur dernier passage au Parlement en 91 s’était soldé par l’emprisonnement de 6 députés, qui avaient commis un délit en s’adressant à l’assemblé nationale en kurde.
La séance inaugurale a abouti à une cérémonie-marathon où les nouveaux députés ont défilé chacun à leur tour, pour prêter serment d’être fidèles aux principes kemalistes. La prochaine mission pour ce parlement fraîchement élu est non des moindres, elle consiste à élire le futur président de la république ; et si rien n’est encore officiel, tout porte à croire que le candidat du parti islamiste modéré AKP, sorti renforcé des élections législatives du 22 juillet, sera à nouveau Abdullah Gül, dont la candidature en avril s’était soldée par un échec.