Il s'est écoulé un peu plus de deux semaines entre la pendaison de Saddam Hussein, le 30 décembre dernier, et l'exécution de ses co-accusés également condamnés à la peine capitale. Deux semaines marquées par la polémique sur les conditions dans lesquelles l'ex-dictateur irakien a été pendu. La vidéo-pirate de ses derniers instant, filmés avec un téléphone portable, a fait le tour du monde et les slogans pro-chiites, scandés par certains irakiens présents dans la salle, ont donné l'image d'un lynchage communautaire. Rien à voir avec l'image de justice et de réconciliation nationale que les dirigeants de Bagdad voulaient adresser avec le procès de Saddam Hussein et de ses proches.
Barzan al-Tikriti (à droite), demi-frère de Saddam Hussein et ancien chef des services de renseignement irakien, et Awad Ahmed al-Bandar (à gauche), l'ex-président du tribunal révolutionnaire irakien. (Photo : AFP) |
Deux hommes forts du régime Hussein
Outre l’ancien président irakien, Barzan al-Tikriti et Awad al-Bandar ont été les seuls condamnés à mort dans le procès de Doujaïl qui a duré du 19 octobre 2005 au 27 juillet 2006. Trois autres accusés ont été condamnés à 15 ans de prison et un quatrième a été acquitté.
Awan al-Bandar, 60 ans, était l'ancien président du Tribunal révolutionnaire irakien. C'est cette instance qui avait condamné à mort les 148 villageois chiites de Doujaïl, où en 1982 le convoi de Saddam Hussein avait été attaqué. Lors du procès de ce massacre, l'accusation a notamment fait valoir que 35 villageois mineurs ont été condamnés à mort et exécutés. Les défenseurs d'al-Bandar ont plaidé le fait qu'il avait obéi aux ordres.
Barzan al-Tikriti, 56 ans, était l'un des quatre demi-frères de Saddam Hussein. A l'époque du massacre de Doujaïl, il était chef des services secrets irakiens. C'était un proche de l'ex-dictateur. Il était à ses côtés lors de la prise de pouvoir du parti Baas en 1968. A ses côtés également quand Saddam s'est retrouvé à la tête du pays en 1979. Barzan al-Tikriti, homme de la répression contre les communistes et les Kurdes notamment. Lors de son procès, et tout comme Saddam Hussein, il a nié toute légitimité au tribunal devant lequel il comparaissait.