LEMONDE.FR | 06.08.05 |
Le président du Kurdistan d'Irak Massoud Barzani a affirmé samedi 6 août devant son Parlement qu'il défendrait les exigences de sa communauté lors de la réunion des leaders politiques sur la Constitution dimanche à Bagdad destinée à aplanir les divergences sur ce texte."Les Kurdes n'accepteront pas que l'identité de l'Irak soit islamique. Nous respectons toutes les religions, notamment l'islam car c'est la religion de la majorité mais nous n'accepterons pas l'imposition de l'identité musulmane à l'Irak", a-t-il ajouté.
Parmi les points exigés, Massoud Barzani a évoqué la question des "frontières du Kurdistan, la question des peshmergas (les combattants kurdes), les ressources naturelles et l'article 58", de la Loi fondamentale qui stipule le retour des Kurdes dans la ville pétrolière de Kirkouk, arabisée sous Saddam Hussein.
M. Barzani a rejeté également l'identité arabe de l'Etat irakien, alors que toutes les Constitutions du pays depuis 1958 stipulaient que l'Irak est partie intégrante de la nation arabe.
"Que les régions arabes de l'Irak fassent partie de la Nation arabe, mais nous n'en sommes pas partie", a-t-il lancé, en référence aux trois provinces du Kurdistan (nord). "Nous ne ferons pas de compromis sur ces droits du peuple kurde, ni d'ailleurs sur d'autres droits concernant le peuple irakien", comme les droits de l'Homme et ceux de la femme, a dit M. Barzani.
"Les autres parties irakiennes doivent comprendre que nous avons choisi de faire encore partie de l'Irak même si notre peuple veut l'indépendance etl'autodétermination" , a-t-il martelé.
La réunion du parlement kurde survient à la veille d'une rencontre à Bagdad des dirigeants politiques irakiens qui doivent tenter d'aplanir les divergences concernant le texte de la Constitution.
La rencontre de dimanche a été demandée par le Comité de rédaction de la Constitution, dont les 71 membres n'ont pu trouver de compromis sur des questions essentielles qui portent principalement sur le fédéralisme et la place de l'islam.
Avec AFP