Les réfugiés kurdes syriens...
Des réfugiés kurdes syriens fuyant les violences, dans le nouveau camp près de la ville d'Erbil, au Kurdistan irakien, en août 2013.
REUTERS/Thaier al-Sudani
rfi.fr | Envoyée spéciale à Erbil, Angélique Ferat
Fuyant le régime de Damas ou les groupes rebelles, les Kurdes syriens arrivent de plus en plus nombreux au Kurdistan irakien, cette province autonome dans le nord de l’Irak. Près de 240 000 d'entre eux ont trouvé refuge dans les quelques dizaines de camps qui ont poussé autour d’Erbil et de Donuk.
Beaucoup viennent de Hasaka ou Qamishli. Ils viennent des zones kurdes de Syrie. Cette région n’a pas connu beaucoup de bombardements, mais il y a longtemps qu’il n y a plus de travail, et donc la faim apparait.
Les réfugiés racontent être partis tout simplement parce qu’ils ne pouvaient plus payer au marché les quelques denrées qu’on y trouve encore. Le Kurdistan syrien est sous le contrôle de PYD, l’équivalent du PKK. L’opposition syrienne a refusé depuis le début de la révolution de promettre une région autonome et des droits aux Kurdes. Alors, le PKK a passé une sorte de pacte avec Bachar el-assad. Et dans les faits, il contrôle toute la région du nord-est.
Pour les milices islamistes nées de la révolution, les Kurdes sont alors devenus des ennemis. Pire, le PKK étant d’obédience communiste, ils sont des « non-croyants ».
Walid Jammo vivait dans un village kurde tout proche d’Alep jusqu’à ce qu’une milice de Daash ne prenne le contrôle de cette bourgade. « L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Front al-Nosra disent que les Kurdes sont de mauvais musulmans. Ils nous ont menacés. Ils nous ont dit : " vous êtes des mécréants ". Je ne sais pas pourquoi ils disent ça. Les islamistes sont arrivés avec des tanks, ils nous ont dit que nous devions partir. Ils nous menaçaient, ils avaient des listes de noms, ils ont arrêté et exécuté des gens, ils ont égorgé des gens et ont exibé des cadavres. »
Walid se dit heureux d’être dans ce petit camp de 3 000 personnes au Kurdistan irakien : « Ici, je peux parler le kurde. Je ne sais pas quand je rentrerai, mais ici, la peur, c’est fini. »