Les Turcs bombardent le PKK en Irak


11 juin 2007

C'est en tout cas ce qu'affirment le gouvernement de Bagdad et les forces de sécurité kurdes d'Irak.
Les autorités turques conservent le mutisme.
Le chef radical chiite Moqtada al Sadr menace les Turcs de représailles.


AP

Le religieux chiite radical Moqtada al Sadr a averti dimanche qu'il ne resterait pas "silencieux " face aux bombardements turcs au Kurdistan irakien. "Le peuple kurde fait partie de l'Irak et notre devoir est de le défendre ", a averti Moqtada al Sadr, dans un communiqué publié par son bureau à Najaf. "Nous sommes prêts à servir de médiateur avec la Turquie pour mettre fin à cette crise. Le peuple turc doit rejeter de telles actions et aider à éteindre l'incendie entre les deux nations musulmanes ", a encore souligné le leader chiite.

Les autorités irakiennes ont accusé samedi, dans une note de protestation officielle, la Turquie d'avoir bombardé des provinces kurdes du nord de l'Irak, où sont repliés les rebelles kurdes turcs du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). La Turquie n'a pas confirmé avoir procédé à des bombardements, mais selon les forces de sécurité kurdes irakiennes (peshmergas), l'artillerie turque a bombardé samedi à l'aube pendant 45 minutes des zones de la province de Dohouk. Selon Jabar Yawar, porte-parole des peshmergas, "les bombes sont tombées à proximité des villages de Kashan, Batuwa, Mullakantili, Nzuri and Kisti", situés près de Zakho, non loin de la frontière turque.

La Turquie accuse les Kurdes d'Irak de tolérer, voire de soutenir le PKK et estime à plusieurs milliers le nombre de rebelles établis dans le nord irakien. Dans un communiqué à Bagdad, le ministère des Affaires étrangères affirme avoir "envoyé une lettre au chargé d'affaires turc pour protester contre des bombardements dans les provinces de Dohouk et d'Erbil, qui ont causé des dégâts importants, un incendie et la panique parmi la population".

A Ankara, le ministère turc des Affaires étrangères a confirmé avoir reçu un courrier de Bagdad, mais n'a pu fournir d'informations sur la réalité de ces allégations. "Les autorités irakiennes [...] constatent dans cette note que la Turquie a mis en oeuvre certaines dispositions contre le terrorisme à la frontière irakienne et expriment leur inquiétude après que des obus sont tombés du côté irakien, semant la panique dans la population", a-t-il poursuivi. (AFP et Reuters)