M. Jaafari, qui souhaitait participer à la réunion, a été retenu à Bagdad par la nécessité de compléter au plus vite la liste du nouveau cabinet, annoncé jeudi après trois mois d'âpres négociations mais dont cinq postes ministériels et deux vice-présidences n'ont pas encore été attribués.
Selon un projet de déclaration finale obtenu par l'AFP, les pays voisins de l'Irak ont salué la formation du gouvernement de M. Jaafari et des autres institutions mises en places en Irak depuis les élections générales du 30 janvier.
Ces pays "expriment leur fort désir que ces corps élus seront pleinement efficaces dans la poursuite et l'achèvement de la transition politiqued'une manière qui assure la participation effective de l'ensemble du spectre (politique) de la population irakienne".
L'appel fait principalement référence aux sunnites, qui ont largement boycotté les élections de janvier et constituent l'épine dorsale des l'insurrection en Irak.
"La charge pesant sur les épaules du gouvernement transitoire irakien sera vraiment très lourde", a pour sa part affirmé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lors de son discours d'ouverture de la réunion des ministres, dans un ancien palais ottoman d'Istanbul.
Le cabinet de M. Jaafari devra avant tout assurer l'unité nationale et la participation de "tous les groupes et toutes les couches de la population irakienne dans la détermination de leur futur commun", a-t-il estimé.
Le projet de déclaration condamne par ailleurs les "actes terroristes" en Irak et affirme la détermination de ses voisins à "améliorer la coopération au niveau de la sécurisation des frontières avec l'Irak (...) dans le but principal d'empêcher les infiltrations terroristes (...) vers l'Irak et en provenance" de ce pays.
Bagdad a accusé dans le passé la Syrie et l'Iran de fermer les yeux sur l'infiltration de combattants étrangers via leurs territoires. M. Zebari a affirmé avant la réunion d'Istanbul qu'il soulèverait cette question devant ses homologues.
Ankara se plaint de son côté de la présence de quelque 5.000 combattants séparatistes kurdes de Turquie dans les montagnes du nord de l'Irak, qui effectuent régulièrement des incursions en territoire turc.
M. Erdogan a qualifié l'Irak de "terrain d'entraînement pour les groupes terroristes" et appelé à la prise immédiate de mesures pour assurer la sécurité frontalière.
Le projet de déclaration invite également la communauté internationale à aider à la formation des forces de sécurité irakiennes et appelle l'Onu à jouer un plus grand rôle.
Les secrétaires généraux de la Ligue arabe et de l'Organisation de la conférence islamique ont participé à la réunion, de même que l'envoyé spécial de l'Onu en Irak et un représentant de l'Union européenne.
Seule l'Arabie Saoudite n'était pas représentée par son chef de la diplomatie mais par un diplomate de haut rang.
Les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l'Irak se sont déjà réunis à sept reprises depuis janvier 2003.