ANKARA, 17h 34, 16 nov 2005 - Un enseignant a été tué et quinze personnes blessées mercredi au cours d'affrontements entre manifestants kurdes et forces de l'ordre dans la province de Hakkari (sud-est) à majorité kurde, a indiqué l'agence Anatolie.
L'enseignant, grièvement blessé au cours d'une manifestation dans la ville de Hakkari dénonçant un attentat à la bombe attribué aux forces de l'ordre dans une ville voisine, est décédé pendant son transfèrement à l'hôpital, précise l'agence citant des responsables qui ont préféré garder l'anonymat.
Ce décès porte à cinq le nombre de personnes tuées au cours d'affrontements quasi quotidiens entre manifestants et forces de l'ordre depuis l'attentat à la bombe qui a visé le 9 novembre dernier une librairie de Semdinli, propriété d'un ancien membre de la guérilla kurde.
Cinq policiers et dix manifestants ont été blessés dans les derniers affrontements au cours desquels les forces de l'ordre ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré des coups de feu pour disperser la foule, ajoute l'agence Anatolie.
Mardi, trois personnes avaient été tuées dans la ville de Yuksekova, également dans la province de Hakkari, au cours d'affrontements du même type.
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a lancé un appel au calme et s'est engagé à punir les responsables des attentats à la bombe.
"Aucune action non conforme à la loi n'est acceptable. Nous savons combien nos concitoyens sont sensibles à cette question et nous sommes déterminés à l'éclairir. Nos concitoyens doivent faire preuve de patience jusqu'à ce que la procédure soit achevée" a déclaré M. Erdogan à l'issue d'une réunion de son parti consacrée à ces incidents.
Le Premier ministre a accusé le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan - interdit) en lutte contre le gouvernement turc depuis 1984, d'alimenter l'instabilité dans la région et de mener "une campagne de désinformation" à propos de l'attentat de Semdinli.
(AFP)