Miço Kendes, porte-voix kurde


Par Bouziane DAOUDI
Vendredi 8 décembre 2006

Miço Kendes Ce soir à 20 h 30, à l'Institut du monde arabe, 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, 75 005. Rens. : 01 40 51 38 11.

Lancée en octobre et programmée jusqu'en juin, la saison musicale 2006-2007 de l'Institut du monde arabe, intitulée «La Méditerranée des musiques», convie ce soir un chanteur d'exception, né il y a quarante ans dans le nord de la Syrie, où vivent un million de Kurdes (les autres se trouvant en Turquie, Iran, Irak et Arménie). 

Miço Kendes, qui vit en Suisse depuis 1999, raconte les épopées montagnardes, comme la vie des princes et des héros de son pays.
Bercé par les récits des veillées familiales animées par sa grand-mère, il participe dès l'école primaire aux fêtes locales, où il chante en arabe et en kurde, et apprend le tamboura et le bouzouk, les guitares traditionnelles. Mais «ma famille pensait qu'on ne pouvait pas vivre décemment du chant», dit-il aujourd'hui. Alors, Miço Kendes part étudier dans la métropole du Nord syrien, Alep, cité-musée à ciel ouvert, réputée pour l'exigence de ses mélomanes. Il poursuit des études de droit, mais apprend surtout le chant arabe, le oud et le maqam, le mode de composition arabe.

Miço Kendes a collecté des centaines de chansons traditionnelles kurdes, et interprète aussi ses propres compositions et poèmes modernes, tout en déclamant des airs populaires d'auteurs souvent oubliés. Comme sur son disque enregistré en 2001, Memê Alan, du nom d'une chanson racontant une sorte de Tristan et Yseult oriental. Sur scène, Miço Kendes est accompagné par cinq musiciens (qanoun, violon, oud, flûte, tambourin doff, hautbois zorna).