Des avions de combat turcs ont pilonné, dimanche 23 décembre, des positions des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans l'extrême nord-est de l'Irak, mais sans faire de morts ni de dégâts, a affirmé Jabbar Yawar, porte-parole des forces de sécurité kurdes (peshmergas) d'Irak. L'état-major turc n'avait pas confirmé cette information dimanche en début de soirée.
Des appareils turcs ont d'abord effectué des vols de reconnaissance autour du massif de Qandil, à la limite de l'Iran et de la Turquie, où est situé le quartier général du PKK, avant de bombarder certaines positions, a indiqué M. Yawar. "Trois avions turcs ont bombardé les montagnes de Karoukh, au nord d'Erbil. Il n'y a pas de villages dans cette zone. Il n'y a pas eu de dommages ou de morts", a-t-il déclaré.L'aviation turque avait déjà mené samedi dans le nord de l'Irak un raid sur des positions du PKK, en lutte contre le pouvoir central d'Ankara, avait annoncé l'armée turque sur son site Internet. M. Yawar a affirmé que ces attaques n'avaient fait aucune victime. L'armée turque a de son côté souligné que le bilan des attaques serait annoncé dans le courant de la semaine.
L'aviation turque avait déjà bombardé le 16 décembre Qandil. Une incursion terrestre turque limitée avait été menée le lendemain contre les séparatistes dans le nord de l'Irak, la première depuis le début de la crise en octobre. Le 21 octobre, quelques jours après le feu vert du Parlement turc pour une opération transfrontalière en Irak, des rebelles venant du Kurdistan irakien avaient tué 12 soldats lors d'une attaque près de la frontière irakienne. Le PKK, considéré comme un groupe terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a engagé une lutte armée depuis 1984 pour obtenir l'autonomie de l'est et du sud-est de la Turquie, des régions peuplées majoritairement de Kurdes, au prix de 37 000 morts.