Le Parti des travailleurs du Kurdistan, réuni en congrès, mercredi 1er juin, dans le nord de l'Irak près de la frontière avec l'Iran, a proposé un cessez-le-feu et un dialogue avec les autorités turques.
Nous lançons un appel au gouvernement turc, lui demandant de cesser les opérations militaires pour ouvrir la voie au dialogue et nous sommes prêts, de notre côté, à décréter un cessez-le-feu, a déclaré à la presse un dirigeant du parti, Mourad Karialane, en marge du congrès tenu dans le village de Lijwa, à 500 km au nord-est de Bagdad. "Nous ne posons pas comme condition au gouvernement turc d'avoir un dialogue direct. Nous acceptons que le gouvernement turc dialogue avec les partis, courants politiques et personnalités kurdes élues dans les villes kurdes pour résoudre le problème avec eux", a-t-il ajouté.
LE PKK MILITE DÉSORMAIS POUR UNE "CONFÉDÉRATION DÉMOCRATIQUE KURDE"
M. Karialane a appelé les gouvernements turc, syrien et iranien à "trouver par le dialogue une solution au problème kurde", tout en dénonçant "les campagnes militaires de la Turquie et de l'Iran" contre son parti.
Selon lui, la formation séparatiste a changé de stratégie et milite désormais pour une "confédération démocratique kurde" pour les régions kurdes en Irak, en Iran, en Turquie et en Syrie.
M. Karialane s'est félicité de l'appel de l'Union européenne à une révision du procès du fondateur du PKK, Abdullah Öcalan, condamné à mort en 1999 par la justice turque et dont la peine a été ensuite commuée en prison à vie.
La Commission européenne avait indiqué, le 12 mai, s'attendre à ce que les autorités turques respectent l'arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui a confirmé la condamnation d'Ankara pour procès inéquitable de M. Öcalan et a recommandé la tenue d'un nouveau procès.
Le PKK, créé en 1978, a mené, entre 1984 et 1999, une lutte armée contre le pouvoir central d'Ankara pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le sud-est anatolien, qui a fait près de 37 000 morts.
L'organisation marxiste a décrété un cessez-le feu unilatéral en septembre 1999 après la capture, puis la condamnation à mort d'Abdullah Öcalan.
Mais, en juin 2004, l'organisation a mis un terme à la trêve et les combats ont repris, même si leur ampleur est loin de rappeler celle des affrontements des années 1990.
Avec AFP