"Notre mission sacrée est de rédiger une Constitution qui garantira l'égalité entre toutes les composantes de la société et qui protègera les libertés démocratiques et fédérales", a-t-il poursuivi, soulignant que "toutes les composantes de l'Irak doivent y participer, notamment les Arabes sunnites".
Le président de l'Assemblée nationale irakienne, le sunnite Hajem al-Hassani, lui a emboîté le pas et a appelé à l'établissement d'un Irak fédéral et à une coopération entre les Parlements kurde et national.
"Le temps est venu de travailler ensemble pour bâtir un nouvel Irak uni, démocratique et fédéral", a-t-il affirmé. "Nous voulons un Irak où tous les citoyens vivront égaux (en droits), de ce fait toutes les composantes de la société doivent participer à la rédaction de la Constitution".
La séance inaugurale s'est tenue en l'absence du Premier ministre, le chiite Ibrahim al-Jaafari, mais en présence de responsables de plusieurs partis et de diplomates étrangers ainsi que d'Ashraf Qazi, représentant du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan.
"Le peuple kurde a souffert de l'isolement et de la répression sous l'ancien régime, mais à présent il est déterminé à retrouver sa dignité et sa liberté", a déclaré M. Qazi. "Le peuple de cette région a un rôle vital à jouer dans l'avenir de son pays".
La séance a commencé par des récitations de versets du Coran dans la salle du Parlement, sous un portrait géant du Mollah Moustafa Barzani, père du nationalisme kurde.
La tribune n'était décorée d'aucun drapeau irakien mais de plusieurs bannières kurdes, vert, blanc et rouge, frappées d'un soleil jaune.
La séance inaugurale du parlement de 111 sièges, élu en même temps que l'Assemblée nationale irakienne le 30 janvier, qui devait se tenir fin avril, avait été reportée en raison de différends entre les deux formations qui le dominent notamment sur la présidence de la région autonome.
MM. Talabani et l'autre leader kurde Massoud Barzani, chefs respectifs de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) et du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) étaient parvenus le 29 mai à un accord sur le poste de président qui devrait revenir pendant quatre ans à M. Barzani.
M. Talabani voulait qu'il soit nommé par le Parlement régional, tandis que M. Barzani voulait se soumettre au suffrage universel.
Le Parlement kurde regroupant des représentants des trois provinces autonomes d'Erbil, de Dohouk et de Souleimaniyah, est dominé par les élus de l'Alliance kurde formée de l'UPK et du PDK qui ont envoyé aussi 75 députés au Parlement national et auxquels deux autres députés se sont alliés.
Le PDK et l'UPK s'affrontaient sporadiquement depuis 1994 jusqu'en 2002 pour le contrôle du nord de l'Irak, qui échappait à Bagdad depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991.
L'accord politique et l'ouverture des travaux parlementaires devraient permettre de mettre en place un seul gouvernement combinant les exécutifs actuels des deux partis.
Ailleurs en Irak, la violence n'a pas connu de répit. Trois soldats irakiens ont été tués dans un attentat suicide à la voiture piégée contre un barrage de l'armée à Balad, au nord de Bagdad.
Dans la capitale, un homme a été abattu par balles par des inconnus qui ont ensuite fait exploser son véhicule, blessant deux policiers.
Un soldat irakien a été tué et neuf autres ont été blessés dans un attentat suicide vendredi à Tikrit, selon une source policière, révisant à la hausse un bilan de neuf blessés.