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Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie lundi 6 février a fait plus de 11 200 morts, selon de nouveaux bilans officiels publiés mercredi 8 février.
Des régions entières ont été ravagées par les secousses qui ont aussi fait des milliers de blessés et de sans-abri. C’est le pire séisme en Turquie depuis celui du 17 août 1999 qui avait tué 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul.
Plus de 11 200 personnes ont perdu la vie et des dizaines de milliers ont été blessées dans les deux pays, selon les derniers chiffres. Le nombre de morts en Turquie atteint 8 574 a annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan, qu’en Syrie 2 662 corps ont été retirés des décombres.
Le précédent bilan, publié tôt mercredi matin, faisait état de plus de 9 500 morts avec au moins 6 234 personnes tuées dans le sud-est de la Turquie et 2 470 dans le nord de la Syrie.
De très nombreuses personnes restent piégées dans les décombres de milliers de bâtiments.
Plusieurs sites archéologiques ont été touchés en Syrie et notamment la citadelle d’Alep, un joyau architectural de l’époque médiévale et sa vieille ville, classée en 2018 au patrimoine mondial en péril de l’Unesco, après des années de guerre civile.
Ont été touchées des villes comme Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diyarbakir, mais aussi Iskenderun et Adiyaman, où les hôpitaux publics se sont écroulés. En Turquie, le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait état de près de 3 000 immeubles effondrés dans sept différentes provinces.
Le séisme a aussi frappé le point de passage obligé pour l’aide humanitaire acheminée depuis la Turquie dans les zones rebelles syriennes, a indiqué l’ONU.
Le pape François a appelé à la solidarité internationale avec la Turquie et la Syrie. « Je remercie ceux qui s’engagent pour porter secours, et j’encourage tout le monde à être solidaire avec ces terres en partie déjà martyrisées par une longue guerre », a-t-il déclaré à la fin de son audience générale hebdomadaire au Vatican. « Prions ensemble pour que ces frères et sœurs puissent aller de l’avant face à cette tragédie ».
« Avec émotion je prie pour (les populations touchées), et j’exprime ma sympathie à ces peuples, aux proches des victimes et à tous ceux qui souffrent à cause de cette calamité dévastatrice », a-t-il ajouté.
Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide, qui a commencé à arriver mardi en Turquie avec les premières équipes de secouristes.
L’Union européenne (UE) a mobilisé pour la Turquie 1 185 secouristes et 79 chiens de recherche, envoyés par 19 États membres. En Syrie, l’UE collabore avec ses partenaires humanitaires et finance des opérations d’aide. Malgré l’invasion russe, l’Ukraine va envoyer 87 secouristes en Turquie.
Les États-Unis ont promis environ 160 secouristes et Pékin a annoncé mardi une aide incluant des secouristes spécialisés en milieu urbain, des équipes médicales et du matériel d’urgence.
Les Émirats arabes unis ont promis 100 millions de dollars d’aide et l’Arabie saoudite, qui n’entretient plus de liens avec le régime de Damas depuis 2012, a annoncé la création d’un pont aérien avec les deux pays.
La Russie a promis aux autorités de Damas des équipes de secours « dans les prochaines heures ». Plus de 300 militaires russes apportent déjà leur aide sur place, selon l’armée. La Suède a aussi promis de soutenir la Turquie, en dépit des tensions bilatérales.
Israël a annoncé avoir « approuvé » l’envoi d’aide à la Syrie, après une demande de Damas reçue via des canaux « diplomatiques », les deux pays n’ayant pas de relations officielles. Le Maghreb s’est mobilisé avec des équipes de secours envoyées notamment d’Algérie et de Libye, Tunis ayant ordonné l’envoi de 14 tonnes de couvertures et de produits alimentaires.