Les secouristes cherchent
Les secouristes cherchent d'éventuels survivants dans les décombres. AFP / MUSTAFA OZER
Nouvelobs.com
Une quarantaine de bâtiments, dont un pensionnat, s'est effondrée après le séisme d'une magnitude de 7,2.
Le séisme de magnitude 7,2, selon l'institut américain de géophysique USGS, qui a secoué dimanche la province orientale turque de Van, a fait 264 morts et 1.300 blessés, selon un nouveau bilan présenté lundi 24 octobre par le ministre turc de l'Intérieur.
Une centaine de personnes sont mortes dans la province de Van, proche de l'Iran, et 117 dans le district d'Ercis, a précisé le ministre.
Un précédent bilan faisait état de 138 morts.
L'USGS avait d'abord mesuré le séisme à 7,3 avant de le réduire à 7,2. C'est le plus puissant survenu en Turquie depuis des années.
"C'est un puissant séisme (...) Il peut causer entre 500 et 1.000 morts", a affirmé Mustafa Gedik, le chef de l'Institut sismologique de Kandilli.
Le vice-Premier ministre Besir Atalay a précisé qu'une quarantaine de bâtiments, dont un pensionnat, s'était écroulée dans la province de Van, à l'extrême est de la Turquie et peuplée majoritairement de Kurdes.
Des personnes sont ensevelies sous les décombres, ont souligné les médias.
Plusieurs maisons et autres bâtiments se sont effondrés à la suite du séisme dans la province orientale de Van, proche de la frontière iranienne, à plus de 1.200 km à l'est de la capitale Ankara, a rapporté l'agence de presse Anatolie.
Un responsable gouvernemental fait pour l'instant état de 70 morts.
Elle a précisé que 50 personnes avaient été hospitalisées dans la ville de Van, où l'aéroport a subi des dommages et où les vols ont été déroutés vers Erzurum, à environ 400 km plus au nord.
Une vidéo amateur :
L'EU se dit "très attristée", l'Otan propose son aide
"Nous sommes très attristés par les informations sur ce terrible séisme" et "nous souhaitons présenter nos condoléances au peuple et aux autorités de la Turquie", ont indiqué Herman Van Rompuy, le président de l'Union européenne, et Jose Manuel Barroso, celui de la Commission européenne, dans un communiqué commun.
Pour sa part, l'Otan, basée à Bruxelles, a également exprimé "sa peine et sa solidarité" avec les victimes. "L'Otan est disposée à assister, si nécessaire, la Turquie notre alliée", ajoute Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'Alliance.
De multiples répliques
Anatolie a souligné que les répliques se poursuivaient. L'une d'entre elles, survenue à 12h56 (heure française) et dont l'épicentre a été localisé à 19 kilomètres au nord-est de Van, a eu une magnitude de 5,6, a annoncé aux Etats-Unis l'USGS, la référence en matière de séismes.
L'épicentre du tremblement de terre de magnitude 7,3 qui s'était produit un quart d'heure plus tôt, à 12h41 (heure française), se trouvait également à 19 kilomètres au nord-est de cette agglomération et à une profondeur de 7,2 kilomètres, selon l'USGS. L'institut de sismologie de Kandilli à Istanbul a quant à lui fait état d'une magnitude de 6,6.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui se trouvait à Istanbul au moment du séisme devait partir sans délai pour Van avec plusieurs ministres, dont celui de la Santé, selon la chaîne privée de télévision NTV.
Une vidéo des dégâts :
"Une grande panique"
"Certains bâtiments ont subi des dommages, mais nous n'avons pas reçu d'informations sur des victimes. La secousse a provoqué une grande panique", a dit le maire de Van, Bekir Kaya, sur NTV. En général, c'est dans les villages reculés où les maisons sont construites de pisé qu'il y a le plus de dégâts.
Le maire a souligné que le réseau téléphonique de Van, qui compte 380.000 habitants, avait été fortement endommagé.
Le tremblement de terre, ressenti dans les provinces avoisinantes, a entraîné un important mouvement de panique. Les premières images diffusées montraient des habitants en train de fuir dans le désordre leurs habitations et au moins deux bâtiments de plusieurs étages détruits.
Le Croissant Rouge s'est mobilisé et a commencé à envoyer des tentes et des secouristes dans la zone sinistrée. "C'est un puissant séisme qui peut faire des ravages", a souligné le président de cette organisation caritative.
Les normes anti-sismiques pas entièrement respectées
Un séisme de cette force est d'autant plus susceptible de provoquer de substantiels dégâts en Turquie que de nombreux logements ont été construits sans que les normes établies ne soient entièrement respectées, ont averti les sismologues cités par les chaînes de télévision.
La Turquie, qui est traversée par plusieurs failles, notamment dans l'est et le nord-ouest, connaît de fréquents tremblements de terre.
Deux forts séismes dans les régions très peuplées et industrialisées du nord-ouest y avaient fait environ 20.000 morts, en août et novembre 1999, et les experts s'accordent sur le fait que la région d'Istanbul est menacée d'un fort séisme. En 1970, un séisme avait fait plus de 1.000 morts dans la province de Kütahya, dans le nord-ouest du pays.
Le Nouvel Observateur - AFP