Trois Kurdes ont été tués jeudi soir à Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, dans des heurts entre des manifestants kurdes et la police syrienne, a affirmé vendredi un dirigeant du Parti kurde Yakiti en Syrie.
"La police syrienne a ouvert le feu jeudi soir sur des Kurdes qui célébraient le Nowrouz (Nouvel an kurde) à la lumière des bougies et qui chantaient, faisant trois morts et quatre blessés", parmi les Kurdes, a déclaré à l'AFP ce dirigeant qui a requis l'anonymat.
Le responsable de ce parti kurde interdit, qui se trouve à Qamichli (680 km au nord-est de Damas), a été joint par téléphone.
L'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme (basé à londres) a indiqué pour sa part dans un communiqué qu'"un groupe de jeunes kurdes fêtaient le Nowrouz (...) lorsqu'une dispute a dégénéré entre les manifestants et la police qui a tiré, faisant trois morts et cinq blessés".
Le communiqué, qui a identifié les victimes, appelle "le président Bachar el-Assad à intervenir rapidement pour faire cesser ce genre de tuerie de sang froid contre des fils sans défense du peuple syrien, afin d'éviter un massacre encore plus important que celui de Qamichli".
Il a aussi appelé à traduire en justice les membres des forces de sécurité responsables de cette "tuerie".
En mars 2004, des affrontements opposant des Kurdes aux forces de l'ordre ou à des tribus arabes avaient éclaté à Qamichli, avant de se répandre aux régions voisines. Ces heurts avaient fait 40 morts en six jours, selon des sources kurdes, et 25 selon un bilan officiel.
Un cortège de Kurdes, avec à sa tête des dirigeants du mouvement kurde en Syrie, s'est dirigé vendredi matin vers le cimetière al-Hilalya pour les funérailles des victimes, selon le dirigeant de Yakiti.
Le représentant à Damas de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), Abdel Razzaq Taoufic, a affirmé à l'AFP que ces incidents avaient été "provoqués par des jeunes pour créer des troubles avant le sommet arabe", prévu les 29 et 30 mars à Damas. Selon lui, il y a eu quatre morts.