Alors que le Premier ministre irakien Nouri al Maliki a annoncé la signature d'un accord avec les Etats-Unis prévoyant la fin de toute présence militaire étrangère en Irak d'ici à la fin 2011, la Maison Blanche affirme que les discussions se poursuivent encore.
Peu après l'annonce, lundi 25 août, par Bagdad d'un accord sur un retrait des troupes étrangères d'Irak après 2011, la Maison Blanche a apporté un démenti.
"Les discussions continuent. Nous n'avons toujours pas finalisé d'accord", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, Tony Fratto, à Crawford, au Texas (sud), où le président américain George W. Bush passe quelques jours dans son ranch.
Il y a un accord, selon Maliki
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avait annoncé lundi que son pays était parvenu à un accord avec les Etats-Unis selon lequel il n'y aurait plus de troupes étrangères en Irak après 2011.
"Il y a un accord entre les deux parties pour qu'il n'y ait plus aucun soldat étranger en Irak après 2011", a-t-il affirmé dans un communiqué.
"Nous ne pouvons pas accepter un accord ne préservant pas la souveraineté de l'Irak et ses intérêts nationaux", a-t-il ajouté devant des chef de tribus.
"Nous avons enregistré des grands progrès dans la négociation de l'accord, toutefois il existe encore des désaccords fondamentaux sur certains points entre les deux parties", a-t-il toutefois souligné en promettant aux chefs tribaux que le "gouvernement ne fera rien en cachette. Les termes de l'accord seront connus de tous et le texte sera soumis au Parlement".
Il a également annoncé qu'il allait "demander à l'ONU que cette année soit la dernière pour l'Irak sous mandat de la force multinationale. L'Irak est aujourd'hui un pays doté d'une constitution, d'institutions et ne constitue pas un danger pour la région".
La force multinationale en Irak compte actuellement environ 150.000 militaires, dont 142.000 soldats américains.
Complexité des négociations
C'est en février que les négociations sur le statut futur des troupes américaines en Irak (Sofa, Status of Forces Agreement) avaient commencé. Elles devaient initialement aboutir fin juillet, mais c'était sans compter sur les divergences, en particulier sur le calendrier de retrait des troupes américaines.
Dimanche 24 août, la Maison Blanche avait déjà dû démentir l'annonce, par les autorités irakiennes, d'un accord. Selon le correspondant de la BBC à Bagdad Crispin Thorold, les déclarations des autorités irakiennes concernant la signature de cet accord traduisent la pression politique à laquelle est confronté le Premier ministre irakien de la part des Irakiens et du parlement sur la question de la souveraineté de l'Irak.
Ne pas précipiter la signature de l'accord
Le texte doit être discuté d'abord par le Conseil exécutif, une instance regroupant le Conseil présidentiel (le président kurde Jalal Talabani et les deux vice-présidents chiite et sunnite), le Premier ministre et le président de la région autonome kurde Massoud Barzani.
Le projet de loi devra être ensuite voté par le Parlement puis approuvé par le Conseil présidentiel.
Mais le texte ne passera pas l'écueil du Parlement, a affirmé lundi son président, Mahmoud Machhadani. "Actuellement, le gouvernement irakien et le Parlement ne sont pas prêts pour un tel accord, qui va se heurter à de nombreux obstacles", a-t-il déclaré.
"Cet accord est important pour les prochaines générations et pour l'avenir de l'Irak. Je ne vois pas l'intérêt de se précipiter pour le signer", a-t-il expliqué dans une conférence de presse.