ANKARA, 24 oct 2005 (AFP) -10h45 - Desincidents ont éclaté lundi matin à Eskisehir (ouest de la Turquie) à lareprise du procès de quatre policiers, dont les associations de défensedes droits de l'Homme ont fait un nouveau test de la solidité del'engagement de la Turquie envers l'état de droit.
Lapolice a interpellé 12 manifestants au sein d'un groupe d'unequarantaine de personnes qui souhaitaient assister au procès desmeurtriers présumés d'un Kurde et de son enfant de 12 ans, rapportel'agence Anatolie.
S'étantvu interdire l'accès à la salle d'audience de la Cour d'assises, cespersonnes ont lancé des pierres contre la police anti-émeute, qui aprocédé aux interpellations. Le président de l'Association turque desdroits de l'Homme, Yusuf Alatas, a également été interdit d'accès autribunal, selon l'agence.
D'importantesmesures de sécurité avaient été prises dans la ville, avec l'arrivée derenforts et de véhicules blindés des villes avoisinantes.
Letribunal doit statuer sur la mort d'Ahmet Kaymaz et de son fils de 12ans, Ugur, abattus en novembre devant leur maison de Kiziltepe, unebourgade de la province de Mardin, dans le sud-est anatolien à majoritékurde.
La police aaffirmé que le père et l'enfant avaient été tués lors d'une opérationcontre des rebelles kurdes armés, mais les défenseurs locaux des droitsde l'Homme et les voisins ont assuré que les victimes étaient descivils non armés.
Uneenquête parlementaire a conclu à une "grave négligence" policière etestimé que Kaymaz et son fils auraient pu être capturés sans effusionde sang.
Le procès adébuté en février à Mardin, avant d'être transféré à Eskisehir à lademande des avocats de la défense, affirmant avoir des craintes pour lasécurité de leurs clients.
Ceprocès est considéré comme un nouveau test de l'engagement de laTurquie à faire respecter l'état de droit alors que celle-ci a engagéses négociations d'adhésion à l'Union européenne.