La chaise de Saddam Hussein est vide, mais le procès des campagnes anti-kurdes Anfal, qui auraient fait 180.000 victimes, se poursuit. Un enregistrement audio attribué au raïs évoque sa responsabilité dans l’utilisation d’armes chimiques.
Les poursuites contre Saddam Hussein sont abandonnées suite à sa pendaison. C’est par cette annonce que le juge du Haut tribunal pénal irakien, a ouvert la 34ème audience du procès des campagnes militaires contre les Kurdes d’Irak, la première en l’absence du raïs.
Son exécution le 30 décembre à Bagdad, et les images qui en ont filtré, sont dans toutes les mémoires et continuent à faire polémique. Mais c’est la voix de Saddam Hussein qui a été convoquée à la barre. L’accusation a en effet diffusé un enregistrement sonore qu’elle attribue à l’ex-dictateur. « Je prendrai la responsabilité d'utiliser l'arme chimique. Personne ne peut décider d'une frappe chimique sans mon autorisation », dit la voix sur l'enregistrement. « Il est mieux d'utiliser cette arme dans un endroit peuplé pour qu'elle fasse le plus dégâts possibles », poursuit l'enregistrement. « Nous devons chasser le peuple kurde vers d'autres provinces et d'autres pays, mettre fin à la nationalité kurde. Les Kurdes sont un peuple très agressif », ajoute notamment la bande sonore.
Ali le chimique, le grand ordonnateur
Les opérations militaires Anfal (« Butin de guerre ») ont été menées en 1987 et 1988 contre les Kurdes. Elles auraient fait 180.000 victimes, notamment dans le cadre d’exécutions de masse et des bombardements chimiques. Six anciens dirigeants du régime comparaissent, dont le cousin de Saddam Hussein, Hassan al-Majid, dit "Ali le chimique", grand ordonnateur de Anfal. Ils risquent tous la peine de mort si leur participation aux massacres est démontrée. Mais seuls Saddam Hussein et « Ali le chimique » étaient accusés de génocide.