Bernard-Henri Lévy
Bernard-Henri Lévy (droite), ici lors d'une manifestation de soutien à Sakineh, à Paris, le 12 septembre 2010.
AFP/Boris Horvat
Rfi.fr
Un rassemblement visant à dénoncer la répression en Syrie a eu lieu lundi 4 juillet, au cinéma Saint-Germain-des-Prés, à Paris, à l'initiative d'associations syriennes et organisé par le philosophe Bernard-Henri Lévy. Certains opposants syriens n'étaient pas d'accord avec cette action qu'ils ont dénoncée comme une récupération politique et médiatique.
Des femmes et des hommes politiques de droite et de gauche, comme Fadela Amara, Laurent Fabius, Bernard Kouchner, le maire de Paris Bertrand Delanoë ou encore Rama Yade, ainsi que certains opposants syriens en exil ont répondu à l’invitation de Bernard-Henri Lévy, lundi 4 juillet, à Paris. Le philosophe et sa revue La Règle du jeu co-organisaient, avec SOS-Syrie et France-Syrie démocratie, une rencontre pour dénoncer la répression en Syrie.
« Vous n’avez pas honte ?! »
Place Saint-Germain-des-Prés, à 20 heures, des cars de CRS et un service d'ordre sont déployés autour du cinéma. Visiblement, on craint des débordements. Le philosophe Bernard-Henri Lévy est déjà sous les feux des caméras de télévision.
Soudain, un homme qui s'était fondu dans la foule des badauds l'interpelle : « Vous n’avez pas honte ?! » Bernard-Henri Lévy est rapidement conduit à l'intérieur du cinéma Saint-Germain-des-Prés, où a lieu la rencontre.
Plusieurs groupes d'opposants dénoncent de sa part une récupération politique de la situation en Syrie. Certains craignent que le pouvoir syrien exploite cette récupération, ils ont appelé au boycott de cette réunion. Certaines personnes qui étaient attendues ne sont pas venues, comme Amar Qurabi, président de l'Organisation nationale des droits de l'homme, actuellement en exil en Egypte.
D'autres se sont fait refouler à l'entrée du cinéma. C'est le cas d'Alolaiwy Mohamed, qui s'exprime au nom de la Déclaration de Damas, du Comité du 15 mars et des indépendants : « Bien sûr, il est très important aujourd’hui de pouvoir parler de la Syrie. Seulement, la prise de position de personnalités qui ont soutenu les crimes qui ont été commis à Gaza et les crimes qui ont été commis en Irak est un désavantage pour nous et nuit à notre cause. »
Unir tous les opposants à Bachar el-Assad
En revanche, pour le Kurde de Syrie Radwan Badini, membre du comité exécutif de la Conférence d'Antalya, qui vit en Irak depuis 34 ans, il était très important d'informer l'opinion publique sur la répression dans son pays : « Nous ne pouvons pas dire un seul mot librement face au régime qui est au pouvoir depuis plus de quarante ans. Eux ici, ils se permettent de parler librement, de crier, d’injurier, de dire tout ce qu’ils veulent, tandis que nous, nous ne pouvons pas. »
A la sortie, un homme qui n'a pas pu entrer dans le cinéma fait un signe. Lui est plutôt partisan du régime, il appelle à la poursuite des réformes, dans le calme. Il voulait s'exprimer dans la salle, il regrette cette démocratie à deux vitesses. Quant à Lama Atassi, présidente de France-Syrie démocratie, co-organisatrice du rassemblement avec Bernard-Henri Lévy, elle appelle tous les opposants à s'unir contre Bachar el-Assad. L'opposition est donc divisée sur la forme que ces réunions doivent prendre.