La cour a estimé qu'il n'y avait pas lieu de sanctionner le syndicat Egitim-Sen dès lors que celui-ci a déjà retiré de ses statuts l'objectif d'introduire "l'éducation en langue maternelle" -dont celle du kurde- dans les écoles. La constitution interdit l'utilisation de langues autres que le turc dans l'enseignement public, même si le kurde est désormais enseigné dans des instituts privés. Egitim-Sen, qui compte quelque 200.000 membres, a amendé ses statuts en juillet après qu'une cour d'appel eut annulé un jugement opposé à la fermeture du syndicat au motif que "l'éducation en langue maternelle va mettre en danger l'unité de l'Etat". Les dirigeants du syndicat ont affirmé que leur priorité était de sauver celui-ci de la fermeture mais qu'ils continueraient de plaider en faveur de l'enseignement en langue maternelle même si cet objectif n'est plus mentionné dans leurs statuts. Des représentants de l'UE ont critiqué le procès intenté à Egitim-Sen, y voyant une preuve des pressions qui continuent de s'exercer en Turquie contre les organisations non gouvernementales. La Turquie a entamé le 4 octobre des négociations d'adhésion avec l'UE, qui demeure très attentive au respect des droits de l'Homme dans ce pays. La Commission européenne doit publier le 9 novembre un rapport annuel sur les progrès d'Ankara dans son alignement sur les normes européennes.