Le nom du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) y est mentionné, précédé de la marque de respect incriminée, la formule "sayin", une expression équivalent à "honorable" ou "estimé".
Un procureur a alors lancé des poursuites contre les auteurs du texte -huit dirigeants du Dehap, dont son président Tuncer Bakirhan- pour "soutien volontaire à une organisation clandestine" et "appartenance à une organisation armée", réclamant leur arrestation immédiate.
Le juge, devant lequel les suspects ont été déférés mercredi, s'est contenté de les placer sous contrôle judiciaire, estimant que l'acte d'accusation allait "probablement changer", selon Anatolie.
Les huit politiciens sont désormais contraints d'émarger chaque semaine à un commissariat proche de leur lieu de résidence et sont sous le coup d'une interdiction de sortie du territoire turc.
Cette décision a été vivement critiquée à la sortie du tribunal par M. Bakirhan, qui l'a qualifiée d'"antidémocratique" en ce qu'elle "bride les activités" des politiciens et leur "liberté de voyager".
"Ceux qui veulent résoudre la question kurde par des voies démocratiques ne doivent pas faire de pas en arrière", a-t-il affirmé, faisant référence aux déclarations du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui s'est exprimé à la mi-août en faveur d'un règlement de la crise avec "plus de démocratie".
Le 28 juillet, un leader du Dehap de la localité d'Erzurum (est), Bedri Firat, avait été condamné à dix mois de prison par un tribunal turc pour l'usage de la formule "sayin" à l'endroit d'Öcalan.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a accru ses opérations armées au cours des derniers mois après avoir mis fin en juin 2004 à un cessez-le-feu décrété unilatéralement cinq ans plus tôt.
La semaine dernière, l'organisation a annoncé une nouvelle trêve unilatérale d'un mois, jusqu'au 20 septembre, afin de donner le temps à Ankara d'octroyer davantage de droits à la population kurde de Turquie.
Le conflit entre les forces de sécurité et le PKK a fait quelque 37.000 morts depuis 1984, date du début de l'insurrection des rebelles kurdes.