- Le ministre de la santé irakien, Abdel Moutaleb Mohammed Ali, a annoncé, lundi 30 janvier, un premier décès dû au virus H5N1 de la grippe aviaire en Irak, lors d'une conférence de presse à Souleimaniyé, à 330 km au nord de Bagdad.
Tidjan Abdel-Kader, une adolescente âgée de 14 ans originaire de la région kurde de Rania (frontalière de la Turquie et de l'Iran) est morte le 17 janvier. Elle a été "contaminée à son domicile par des volailles infectées", a indiqué le ministre.
L'oncle de l'adolescente, Hamma Sour Abdallah, originaire de la même région, est mort le 27 janvier à l'hôpital de Souleimaniyé, après avoir souffert pendant quelques jours d'une infection pulmonaire. Des échantillons de tissus ont été envoyés au laboratoire de l'OMS situé à Amman, en Jordanie, pour analyse.
Le ministre de la santé a lancé un appel à l'aide à l'OMS et a espéré "une intervention rapide pour fournir à l'Irak les expertises scientifiques et techniques ainsi que les équipements médicaux nécessaires, en plus des médicaments" pour éviter une pandémie. Il a également appelé ses concitoyens à la prudence et leur a demandé de suivre les instructions sanitaires et médicales, au Kurdistan mais également dans le reste du pays.
QUATORZE CAS SUSPECTS AU KURDISTAN
Pour sa part, le responsable de la santé de la province kurde de Souleimaniyé, Mohammad Khouchanou, a fait état de quatorze cas suspects de grippe aviaire au Kurdistan. Les premières analyses n'ont pas montré la présence du virus dans 12 des cas. Une série de tests complémentaires doit être effectuée à Amman.
Le H5N1, souche mortelle de la grippe aviaire, a fait au moins quatre morts en Turquie. Les autorités de Souleimaniyé ont décidé d'abattre les volatiles dans trois régions kurdes limitrophes de la Turquie et de l'Iran. "Les commissions chargées de la lutte contre la grippe aviaire vont entreprendre aujourd'hui d'éliminer les oiseaux et volailles à Rania, Bachdar et Chenkhassi", a annoncé M. Khouchanou.
Les autorités de Souleimaniyé et des deux autres provinces kurdes d'Erbil et de Dohouk, limitrophes de l'Iran et la Turquie, ont dernièrement multiplié les mesures de prévention pour tenter d'empêcher que la maladie ne se déclare dans leur région. Elles ont interdit la vente de volailles vivantes et installé des postes de décontamination des véhicules arrivant de Turquie. Les importations de volailles de ce pays ont été arrêtées et une campagne d'information a été lancée dans les médias.