mis à jour le Jeudi 3 février 2022 à 18h54
En Turquie, on peut chanter dans les rues en turc, en arabe, en anglais, en français ou en toute autre langue sauf en kurde. Tout comme il y a des écoles et des universités enseignant en anglais, en arabe, en français, en allemand, en italien, mais pas une école en kurde, langue maternelle de près du quart de la population du pays.
La police turque est récemment intervenue avec brutalité contre un groupe de jeunes musiciens kurdes chantant dans l’avenue Istiklal d’Istanbul. Cette intervention a suscité de nombreuses réactions dans tout le pays.
S’indignant qu’à un moment où le pays s’empêtre dans une crise grave avec une inflation galopante (48,7% par an) et la grande pauvreté, le régime fasse encore diversion en s’en prenant aux Kurdes de Rojava par des bombardements d’objectifs civils, y compris des centrales électriques, et des villages yézidis au Sinjar faisant de nombreuses victimes civiles, des députés kurdes ont interpelé le gouvernement et critiqué également le silence des pays occidentaux sur ces crimes.
Pendant ce temps, une députée, Meral DANIŞ-BEŞTAŞ, s’est fait l’écho de protestations populaires contre l’interdiction de la musique kurde en organisant une conférence de presse au Parlement où par solidarité avec de jeunes musiciens bannis, elle a chanté en kurde.