Droit d’asile . Aujourd’hui, mobilisation des militants des droits de l’homme, à Lyon, pour obtenir la libération d’un ressortissant kurde de Turquie.
Ferzende Tastan est Kurde de Turquie. Il a tenté d’obtenir, avec sa famille, le statut de réfugié politique en France il y a cinq ans. Il vivait à Marseille où quatre de ses cinq enfants sont scolarisés. Il a été arrêté lors d’un « banal » contrôle d’identité, mis en rétention au centre du Canet, transporté à celui de Lyon Saint-Exupéry pour éviter les manifestations de soutien des réseaux marseillais. Là, il a refusé d’embarquer pour la Turquie. Résultat : emprisonnement, perte de sa valise et de son argent pendant les transferts et comparution devant le tribunal de grande instance pour « refus d’embarquement », ce 21 décembre, aujourd’hui, à 14 heures.
Un retour en Turquie signifie pour lui, au mieux, trente ans de prison, au pire la mort. Il a été emprisonné pendant dix-neuf mois et torturé en Turquie parce qu’il est soupçonné de sympathie pour le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. À l’annonce de son expulsion, les médias turcs ont titré : « La France fait un geste envers la Turquie en lui livrant un des chefs du PKK ». Même si Ferzende Tastan était un de ces « chefs », ce qui n’est pas le cas, ce ne devrait être qu’une raison de plus d’accorder le droit d’asile, au vu de la convention de Genève…
En outre, le fils majeur de Ferzende Tastan, Sedat (vingt ans), qui a déjà résisté à trois tentatives d’expulsion en mars cette année, repassera en procès, également pour refus d’embarquement, le 17 mars 2008, à Bobigny… Cela doit être une nouvelle version du regroupement familial. C’est surtout un singulier acharnement contre cette famille, dénonce le Réseau Éducation sans frontières, qui parle d’une « famille symbole du martyre des sans-papiers en France ».
Les élus régionaux des groupes Verts, socialiste et communiste de Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans une déclaration en urgence le 15 décembre, appelaient « l’ensemble des élus républicains à mobiliser toutes leurs ressources jusqu’au 21 décembre pour protéger cette famille en mettant tout en oeuvre pour empêcher cette expulsion ». Jean-Marc Coppola, président du groupe communiste à la région, s’est adressé directement à Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, pour lui demander de suspendre l’expulsion et il précisait, avec les précautions d’usage, que si ce n’était pas le cas, « vous seriez complice d’un acte assimilé à non-assistance en personne en danger ».
Les manifestants ont prévu de se rassembler devant le tribunal de grande instance, rue Servient.