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Liste
NO: 5 |
18/7/1995 SIRRI SAKIK, DÉPUTÉ DE MUS, À NOUVEAU INCARCÉRÉ. 15 AUTRES VICTIMES DE LA RAFLE DU 6 JUILLET TOUJOURS EN GARDE-À-VUEAprès plusieurs jours de garde-à-vue dans les locaux de la Section anti-terroriste de la Direction de Sûreté d'Ankara, la plupart des 242 personnes arrêtées sur ordre du procureur général de la Cour de Sûreté de l'État d'Ankara, Nusret Demiral, pour &laqno;manifestation séparatiste illégale», alors qu'elles protestaient pacifiquement contre l'interdiction qui leur était faite d'assister au procès de 4 dirigeants du Parti populaire de la Démocratie (HADEP), ont été relâchées après des périodes allant de 2 à 7 jours de garde-à-vue. Parmi les personnes libérées, M. Yavuz Önen, président de la Fondation des droits de l'homme et Me Hüsnü Öndöl, l'un des principaux avocats de la défense LE PROCÈS DE YACHAR KEMAL REPORTÉ EN SEPTEMBREPoursuivi pour infraction à l'article 8 de la loi dite anti-terroriste pour un article paru dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, le célèbre romancier d'origine kurde Yachar Kemal a comparu le 13 juillet, en prévenu libre, devant la Cour de Sûreté de l'État d'Istanbul. Il a, à cette occasion, réitéré avec force ses convictions : &laqno;La direction de la République de Turquie défie actuellement l'humanité toute entière. Pour donner le change elle dit qu'elle va amender certaines de ses lois; mais elle en promulguera d'autres tout aussi liberticides. Qu'est-ce que cela peut bien changer? Depuis 70 ans la Turquie, s'est habituée à la dictature, au système d'oppression. La dictature d'Hitler n'a duré que 12 ans. La nôtre sévit depuis sept décennies (...). 99% de nos dirigeants et intellectuels sont stupides. Pour justifier la dictature ils prétendent que le peuple n'est pas prêt à la démocratie, qu'il n'y comprend rien. Est-ce qu'ils y ont compris quelque chose, eux? Avec de telles prétentions depuis 70 ans ils humilient, et insultent le peuple en décrétant que celui-ci ne comprend pas la démocratie. Et voilà où ils nous ont conduits ! JACQUES CHIRAC SE FAIT L'AVOCAT D'ANKARA DEVANT LE PARLEMENT EUROPÉENPrésentant le 11 juillet devant le Parlement européen le bilan de 6 mois de présidence française, le chef de l'État français a appelé les eurodéputés à &laqno;montrer plus de compréhension à l'égard du gouvernement turc qui souhaite progresser vers nos valeurs». Cessons de nous comporter en donneurs de leçons sur les droits de l'homme et de la démocratie, a-t-il ajouté, avant d'insister sur la nécessité d'intégrer la Turquie à l'Union européenne. &laqno;Un refus de notre part pousserait la Turquie dans les bras des fondamentalistes turcs qui chercheraient à persuader le peuple turc que l'Europe le rejette en raison de son appartenance à l'islam. Notre message sera entendu par les 60 millions de Turcs, mais aussi par les 240 millions de turcophones de la région» a conclu le président français prenant ainsi à son compte l'argumentation habituelle de Mme. Çiller, y compris la fable de &laqno;240 millions de turcophones de la région»* L'INTERNATIONALE SOCIALISTE DEMANDE LA LIBÉRATION DES DÉPUTÉS KURDES ET DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES EN TURQUIELe Conseil de l'Internationale Socialiste, qui s'est réuni les 10 et 11 juillet 1995 au Cap, en Afrique du Sud, a adopté une importante résolution sur le problème kurde en Turquie, donnée en annexe, qui demande notamment une solution politique du problème kurde en Turquie, la libération de tous les prisonniers politiques, en particulier des députés kurdes emprisonnés. GRÈVE DE LA FAIM D'ENVIRON DIX MILLE PRISONNIERS POLITIQUES DANS LES PRISONS TURQUESLe 15 juillet plusieurs milliers (10 mille selon le quotidien Yeni Politika) de prisonniers politiques détenus dans les prisons d'Aydin, Adiyaman, Buca, Diyarbakir, Iskenderun, Malatya et Sivas ont entamé une grève de la faim pour &laqno;protester contre le silence de la communauté internationale face à la destruction des villages kurdes, au massacre des populations civiles, aux assassinats et exécutions sommaires» et &laqno;exiger la fin de la guerre et une solution politique au conflit qui met à feu et à sang le pays». Les prisonniers demandent également la fin de la torture et des sévices dans les commissariats et les prisons, la reconnaissance par la Turquie du statut de &laqno;prisonnier de guerre», l'application des conventions de Genève sur les conflits internes. Ils appellent l'ONU et la Croix-Rouge à envoyer d'urgence des missions sur place ne serait-ce que &laqno;pour constater le massacre de la nature par le napalme et la destruction de près de 3000 villages kurdes». Certains prisonniers déclarent qu'ils boycotteront désormais les tribunaux également &laqno;car, il n'y a plus de Droit ni justice en Turquie, il n'y a que la loi du plus fort !» LA TURQUIE AU BANC DES ACCUSÉS À STRASBOURGune délégation de trois juristes de la Commission européenne des Droits de l'Homme est arrivée à Ankara le 12 juillet. Cette délégation a pour tâche d'enquêter sur les plaintes portant sur la destruction d'un village, ainsi que sur des accusations d'enlèvement et de mauvais traitements par les forces de sécurité. NOUVELLE DÉMISSION DU CABINET TURCLe ministre des Travaux public et de la Construction, Erman Sahin, social-démcorate, a démissionné du cabinet le 14 juillet devant les difficultés rencontrées à épurer son ministère des affairistes. Le ministre a accusé le gouvernement de &laqno;corruption généralisée» et son parti de &laqno;dérive maffieuse». M. Sahin est le troisième ministre social-démcorate à avoir démissionné de son poste au cours des deux derniers mois. |