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Liste
NO: 76 |
20/9/1997 VASTE OFFENSIVE DIPLOMATIQUE EN EUROPEEn prévision du sommet européen de Luxembourg qui doit, en décembre prochain, décider de la liste des candidats à l'Union européenne, les dirigeants turcs mènent depuis plusieurs semaines une vaste offensive diplomatique. Le Premier ministre, M. Yilmaz, le vice-Premier ministre B. Ecevit et le ministre des Affaires étrangères I. Cem se rendent à tour de rôle dans les principales capitales européennes pour les convaincre d'inclure la Turquie dans la liste des candidats à l'admission sans évidemment demander un quelconque calendrier pour celle-ci. Être admis à la Conférence européenne qui doit réunir ces candidats à l'Union est l'objectif affiché de la diplomatie turque qui pour y parvenir ne dédaigne pas reconnaître que "la Turquie a encore des progrès à faire dans les domaines de la démocratisation, des droits de l'homme et du développement économique". Elle est prête également à renoncer au droit à la libre circulation de ses citoyens dans les pays de l'Union. C'est ce message que les hauts responsables turcs essaient de communiquer à leurs homologues occidentaux. Selon la presse turque, M. Yilmaz après avoir obtenu le soutien de Helmut Kohl vient d'obtenir l'aval de la France à l'issue de sa rencontre, le 17 octobre, à Paris avec le président Chirac. Dans une interview accordée à cette occasion au quotidien français Libération du 18 octobre, le Premier ministre turc se fait modeste et cite parmi les obstacles sur la voie de l'Union, "le règlement du problème du Sud-Est ou ce que vous appelez la question kurde". Son discours est, en résumé, "après nous avoir accepté dans l'Union douanière, acceptez-nous, tels que nous sommes, dans la Conférence européenne, pour les problèmes que vous citez comme obstacles, nous verrons plus tard; le jour où nous les aurons réglés, nous entrerons de plein droit dans l'Union". De son côté, M. Bülent Ecevit, vice-premier ministre turc, est arrivé mardi 14 octobre, en visite officielle en Suède. A l'issue d'un entretien avec le Premier ministre suédois Goran Persson, M. Ecevit s'est déclaré satisfait, en affirmant que la Turquie était soutenue par la Suède, pour sa candidature dans l'Union européenne. Cependant il a ajouté que la Suède attendait une amélioration des droits de l'Homme en Turquie et que "la Suède a bon espoir que le gouvernement actuel agisse en ce sens". Cela dit l'accueil réservé à M. Ecevit à sa sortie, était tout autre. Chahuté par des manifestations kurdes, il a été malmené par des Turcs également. L'un deux, Yasar Tektas, président de la Fédération des associations ouvrières turques, a, au cours d'une réception organisée à l'ambassade, exprimé son mécontentement en disant "Nous avons honte d'avoir la nationalité d'un pays qui emprisonne ses journalistes, matraqués par la police". D'autres personnalités turques ont rappelé au vice-premier ministre la nécessité d'un dénouement rapide à l'affaire de Susurluk. Lors d'une conférence à l'Institut suédois de politique étrangère, M. Ecevit a été interpellé par un enseignant kurde: "Je suis suédois d'origine kurde. J'enseigne le kurde dans les écoles suédoises. Si je vais en Turquie est-ce que je peux enseigner ma langue aux enfants de Diyarbakir? On vient d'inaugurer une bibliothèque kurde à Stockholm. Peut-on en ouvrir une à Diyarbakir aussi? " Visiblement irrité par ces questions, M. Ecevit a récité sa litanie habituelle: "il n'y a pas de problème kurde en Turquie, il n'y a qu'un problème de terrorisme et de sous-développement économique". Après son périple suédois, M. Ecevit s'est rendu en visite officielle, le jeudi 16 octobre, en Finlande. Au cours de son entretien avec M. Lipponen, le premier ministre finlandais, M. Ecevit a déclaré avoir obtenu le soutien de la Finlande pour la candidature turque dans l'Union européenne. Cela dit la Turquie a de nouveau été rappelée à l'ordre par Helsinki pour qu'elle cesse ses violations incessantes des droits de l'Homme. L'UNION EUROPÉENNE A DÉCIDÉ DE SUSPENDRE SON AIDE FINANCIÈRE À LA TURQUIE POUR L'ANNÉE 1998Selon l'agence de presse Anatolie, la Commission du budget du Parlement européen a décidé de suspendre son aide financière, soit soixante millions de dollars, accordée dans le cadre de l'Union douanière, à la Turquie. D'après des sources diplomatiques, cette décision a été prise eu égard les résolutions du Parlement européen, datées du 15 juillet 96 et du 19 septembre 96, exigeant d'une part des améliorations en faveur des droits de l'Homme et de la démocratie, mais aussi le respect des frontières européennes, et un engagement concret vers une solution au problème chypriote. L'ASSOCIATION DES DROITS DE L'HOMME A RENDU PUBLIC LE BILAN DES VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME POUR LE MOIS DE SEPTEMBRE 1997Ce bilan se présente comme suit: -Meurtres non élucidés: 9 -Exécutions extrajudiciaires, morts à la suite de tortures subies, morts en garde à vue: 7 -Actions à l'encontre des civils: 5 morts, 32 blessés. -Disparitions: 2 -Nombre de personnes torturées: 38 -Nombre de personnes placées en garde à vue: 3976 -Nombre de personnes arrêtés: 101 -Opération de police contre les associations, les syndicats, les organes de presse et les partis politiques: 25 -Nombre de journalistes placés en garde à vue:33 -Nombre de saisies de publications: 27 -Détenus pour délits d'opinion: 117 Au pouvoir depuis 100 jours, le gouvernement actuel, a un triste bilan des violations des droits de l'homme. Le bilan des 100 jours se présente comme suit: -Meurtres non élucidés: 22 -Exécutions extrajudiciaire, morts à la suite de tortures subies, morts en garde à vue: 298 -Disparitions: 11 -Nombre de personnes torturés: 114 -Nombre de personnes placées en garde à vue: 7760 Par ailleurs le président de l'association des droits de l'Homme, Akin Birdal, a rappelé que les articles 8, 311, 312 et 159 de la loi anti-terreur, limitant la liberté d'opinion, étaient toujours en vigueur. L'ÉCRIVAIN YACHAR KEMAL DÉNONCE LA POLITIQUE TURQUE ENVERS LES KURDESLors de sa visite à la Foire des livres la plus prestigieuse du monde, tenue à Frankfurt, l'écrivain Yachar Kemal a dénoncé, le jeudi 16 octobre, à la cérémonie de la remise du Prix de la Paix de l'Union des libraires qui lui a été décerné cette année, la politique menée par les autorités turques à l'encontre des Kurdes. Il a qualifié la question kurde comme "le problème le plus épineux en matière des droits de l'homme en Turquie". Lui-même a récemment été condamné à 20 mois de prison avec sursis pour "séparatisme" par la Cour de Sûreté de l'État pour avoir écrit un article sur la question kurde dans un livre collectif intitulé "Liberté d'expression en Turquie". "Le problème le plus grave en matière de démocratie en Turquie, c'est la question kurde. Nous devons trouver une solution sans faire la guerre...Cette solution doit être politique" a lancé l'écrivain avant d'ajouter "Il y a actuellement en Turquie beaucoup de faucons qui voudraient me faire taire et me mettre en prison...les faucons turcs sont contre la paix et nos amis et nos alliés dans les pays occidentaux doivent nous aider". Au cours de cette même cérémonie, l'écrivain allemand Günter Grass, auteur du Tambour, s'en est pris violemment à la politique turque du gouvernement de Bonn. Dans un hommage à son "frère spirituel" il a dit avoir "honte" de son pays qui a "dégénéré en une simple place économique" tolérant les livraisons à la Turquie des armes utilisées dans l'extermination des Kurdes et refusant l'aide aux mêmes Kurdes. TURQUIE: UN PAYS QUI EMPRISONNE LES JURISTESNombreux sont les juristes qui sont harcelés dans le cadre de leur métier: subissant persécutions, tortures et arrestations. Le Centre pour l'indépendance des juges et des avocats s'est réuni à Genève, le jeudi 16 octobre, et a rendu public le bilan des violations de leurs droits dans 49 pays, pour l'année 1996, par les autorités de leurs pays respectifs: 572 juristes et avocats ont fait l'objet d'attaques dont 26 tués, 2 "disparus", 97 ont été arrêtés et torturés. La Turquie tient le haut du pavé en matière de détention d'avocats qui défendent des clients kurdes d'origine: 52 juristes turcs ont été emprisonnés en Turquie en 1996. SELON M. ECEVIT 2076 ÉCOLES RESTENT FERMÉES DANS LES PROVINCES KURDESBülent Ecevit, vice premier ministre turc, a établi un bref récapitulatif de la situation éducative au Kurdistan, à l'occasion de l'ouverture de l'université de Dicle de Diyarbakir. Il a à ce titre reconnu que 3185 villages et hameaux de la région ont été vidés de leurs habitants "pour des raisons de sécurité". Il a ajouté que 370 000 villageois ont dû quitter leurs villages, et de ce fait 2076 écoles sont fermées; celles qui sont ouvertes manquent indéniablement d'instituteurs. Actuellement 117 000 élèves ne peuvent pas aller à l'école. Selon M. Ecevit, avant la fin de l'année, 75 internats seront construits dans la région, et 7 écoles primaires-internats seront ouvertes, l'objectif étant 400 écoles régionales pour l'an 2000. Pour inciter le corps éducatif à venir enseigner dans la région, des primes seront accordées. M. Ecevit a ajouté que le retour des villageois sera assuré dans les zones où la sécurité sera établie, et que l'État accordera des aides pour la reconstruction des maisons. Cependant les primes ne suffisent pas à encourager les enseignants à aller servir dans cette région déchirée par la guerre. Ainsi sur les 6144 enseignants nommés cette année au Kurdistan, 3173 ont d'ores et déjà donné leur démission. Depuis 1992, 122 enseignants ont trouvé la mort dans la région, et 17 autres ont été blessés. De plus, 65 professeurs ont été sanctionnés pécuniairement, 800 autres ont été mutés, 110 professeurs placés en garde à vue, 12 condamnés. LA MAFIA TURQUE D'EXTRÉME DROITE IMPLIQUÉE DANS LA FUITE VERS L'EUROPE DES KURDES IRAKIENSAu mois de septembre 1997, le naufrage au large d'Italie d'«Youhan» avait causé la mort de 289 réfugiés, originaires d'Asie, de la Turquie et du Kurdistan. La police italienne, chargée de l'enquête, avait découvert à cette occasion qu'un réseau mafieux turc se livrait à un "négoce humain", transitant par Malte. Les réfugiés en question avaient embarqué d'Antakya-Adana et d'Égypte, et étaient amassés à Malte. Leur bateau avait été délibérément coulé par la bande mafieuse dans la Méditerranée provoquant la mort de ces deux cents quatre vingt neuf réfugiés. Shakoor Ahmed, un rescapé du naufrage, originaire du Pakistan, avait alors essayé d'alerter les autorités italiennes. La police italienne, qui n'avait pas pris au sérieux les allégations du témoin, n'avait réagi qu'à la suite de la découverte de deux cadavres au large de la ville de Siracusa. Les investigations italiennes ont depuis lors abouti à l'identification d'une dizaine de personnes d'origine turque, connues pour leur activités mafieuses. Roberto Campisi, le procureur italien chargé de l'affaire a confirmé les faits et accusé la mafia turque d'avoir provoqué le dit naufrage. La justice italienne a, à cette occasion, procédé à l'arrestation de plusieurs personnes trempées dans l'affaire. Cependant dans cette chronique mafieuse vient de s'inscrire un événement qui aurait pu se traduire par une nouvelle tragédie: Un réseau mafieux a de nouveau entrepris le naufrage d'un autre bateau ayant à son bord entre 180 et 250 personnes, à majorité kurdes, comprenant femmes enceintes, enfants et personnes âgées, tous parqués dans la cale du bateau. Au large de la ville de Reggio di Calabria, sous commandement de Hasan Bülbül, membre actif du parti de l'Action nationaliste (MHP), extrême droite, les réfugiés étaient emmenés vers l'Italie par groupes, dans des embarcations de cinq personnes. Pensant que celles-ci étaient englouties dans la Méditerranée, les réfugiés ont décidé de prendre en otage les membres du réseau et d'alerter la police italienne qui est intervenue le vendredi 10 octobre, sauvant ainsi du massacre des centaines de réfugiés. Selon des témoignages, la bande mafieuse a vociféré des menaces en hurlant "les terroristes de PKK, nous ferons de la Méditerranée votre cimetière!". La mafia turque, travaillant de concert avec la police turque mène depuis des années ce commerce humain très lucratif qui de plus contribue à la politique turque d'évacuation du Kurdistan. UN PROCUREUR TURC DEMANDE LA PEINE DE MORT CONTRE LE CHEF DU PKK, ABDULLAH ÖCALANLe procureur de la Cour de Sûreté de l'État d'Ankara a demandé, vendredi 10 octobre, à l'encontre des ex-députés du parti de la démocratie (DEP), Zübeyir Aydar, Mahmut Kilinç, de l'écrivain Yalçin Kucuk et du professeur Fikret Baskaya, des peines allant jusqu'à huit ans de prison. Ils sont accusés d'avoir fait de "la propagande séparatiste", d'être "des sympathisants du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)" et d'avoir apporté leur soutien à ce dernier. Hamza Keles, procureur chargé de l'affaire a accusé les prévenus d'avoir participé, soit personnellement soit par téléphone, à un programme diffusé le 3 novembre 1996, sur la chaîne Med-TV, chaîne qu'il déclare être la voix du PKK. Les prévenus auraient à cette occasion fait l'éloge des activités du parti séparatiste PKK. L'acte d'accusation cite également les propos d'Öcalan, qui dit avoir "planifié des activités terroristes". Un mandat d'arrêt a d'ores et déjà été émis à l'encontre du chef du PKK. ACCORD MILITAIRE ENTRE LE DANEMARK ET LA TURQUIED'après le journal danois Jyllands-Posten, la Turquie et le Danemark ont signé un accord militaire, par lequel le Danemark s'est engagé à fournir 12 avions de guerre et à déployer 420 de ses militaires, en cas de conflit dans la zone sud de l'OTAN. Le journal a précisé que l'accord était tenu secret par le gouvernement danois en raison de la situation des droits de l'homme en Turquie. D'ailleurs la nouvelle a été particulièrement mal accueillie par l'opinion publique danoise, qui s'est remémoré à cette occasion l'affaire Kemal Koç: Le Danemark avait saisi la Cour européenne des droits de l'Homme en accusant la Turquie d'avoir torturé, l'année dernière, ce ressortissant danois, d'origine kurde. La Turquie, quant à elle, avait décidé de mettre fin à tout commerce d'armes avec le Danemark. LE GÉNÉRAL ISRAÉLIEN SHAHAK A ÉTÉ REÇU EN GRANDE POMPE À ANKARALe chef d'état major des armées turques, Ismail Hakki Karadayi, a reçu le dimanche 12 octobre, son homologue israélien, Annon Lipkin Shahak, en visite officielle à Ankara. Après une entrevue d'une demi heure avec le président Demirel, en présence de Karadayi, le général Shahak a rencontré le premier ministre turc, Mesut Yilmaz, ainsi que le ministre turc de la défense, Ismet Sezgin. Aucune déclaration n'a été faite à ce titre. Reçu en grande pompe au quartier général de l'armée, le général Shahak a eu des entretiens confidentiels avec les chefs militaires turcs. La coopération militaire turco-israélienne continue de susciter de vives polémiques avec les pays de la région. LES DÉPENSES MILITAIRES DE LA TURQUIE ATTEINDRONT $ 6,8 MILLIARDS EN 1998La Turquie, dont le déficit budgétaire atteint $5 milliards, et la dette extérieure $ 80 milliards, ne se prive guère sur ses dépenses militaires. D'après le rapport de l'Institut International d'Études Stratégiques (IISS), de Londres, la Turquie qui avait réduit jusqu'à $4,6 milliards ses dépenses budgétaires en 1997, a décidé de les porter pour l'année 1998 à $ 6,8 milliards. Le rapport note que la Turquie a particulièrement augmenté ses dépenses en armement entre 1984 et 1997, période pendant laquelle les États-Unis ont été ses principaux fournisseurs. Entre 1994 et 1996, la France attire également l'attention pour ses contrats passés avec la Turquie, ainsi que Israël, qui en 1996, s'est engagé à fournir 54 avions de guerre F4, qui seront livrés en 2002. Pour l'année en cours, l'Espagne a reçu une commande de 9 avions CN235 et les États-Unis de 4 hélicoptères de type SH60, de la part des autorités turques. Par ailleurs, toujours d'après le rapport, 639 000 soldats servent actuellement sous le drapeau turc, et 378 000 sont de réserve. De son côté la police turque compte 170 000 hommes en uniforme. LE PARQUET D'ANKARA DEMANDE QUATRE ANS DE PRISON À L'ENCONTRE DE DOGU PERINÇEK, PRÉSIDENT DU PARTI OUVRIER (IP)Quatre informations distinctes sont ouvertes, par le parquet d'Ankara à l'encontre de Dogu Perinçek, président du parti ouvrier. L'acte d'accusation, rédigé par le procureur de la République d'Ankara, Hamza Uçar, reproche à Perinçek ses écrits publiés dans la revue Aydinlik, et demande quatre ans de prison pour injures envers les époux Çiller. Dans un article daté du 20 juillet 1997, Perinçek avait accusé Mme Çiller de travailler pour la CIA avec un salaire annuel $200 000 et d'avoir organisé, à la demande de l'organisation américaine, un coup d'État en République d'Azerbaïdjan. Toujours dans le même article, il avait accusé les hommes de Çiller d'avoir assassiné Rusen Cavadov, et affirmé qu'Özer Çiller était également à la solde de la CIA. ÉLECTION DE HIKMET ÇETIN À LA PRÉSIDENCE DE L'ASSEMBLÉE TURQUELes députés turcs ont élu, le mercredi 15 octobre, Hikmet Çetin, du Parti républicain du peuple (CHP), à la présidence de la Grande Assemblée Nationale turque. M. Çetin a recueilli les voix du parti de la Juste Voie (DYP), de Mme Çiller dont le candidat, Ayvaz Gökdemir, connu pour avoir traité de "prostituées" les présidentes des trois groupes du parlement européen, n'était plus en lice au quatrième et dernier tour, il a aussi bénéficié des voix du parti de la Mère patrie (ANAP) et il est élu avec 373 voix contre 66 pour le président sortant, M. Kalemli. L'élection de M. Çetin ne doit rien au hasard. Il résulte en fait du partage des rôles décidé par le Conseil de sécurité nationale à dominante militaire. Au moment où le pays est gouverné par une coalition dirigée par le conservateur Mesut Yilmaz et l'ultranationaliste Bülent Ecevit, Hikmet Çetin, réputé social-démocrate, est chargé de "marquer" la sociale démocratie européenne pour lui vendre sous un jour favorable la politique anti-kurde des généraux turcs. D'origine kurde et ancien ministre des affaires étrangères, M. Çetin est tout désigné pour cette mission et il est appelé à jouer un rôle important dans le dispositif diplomatique turc dans les négociations difficiles avec les pays de l'Union européenne. |