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POINT SUR LA SITUATION EN TURQUIE

CILDEKT
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Liste
NO: 81

16/12/1997

  1. LE PAPE APPELLE LA TURQUIE A ETRE TOLERANTE ENVERS LES KURDES
  2. ISOLEE DANS LE MONDE MUSULMAN DEBOUTEE PAR L'UNION EUROPEENNE, LA TURQUIE MET TOUS SES ESPOIRS SUR LE SOUTIEN DE WASHINGTON
  3. AMNESTY LANCE UNE CAMPAGNE INTERNATIONALE POUR OBTENIR LA LIBERATION IMMEDIATE ET INCONDITIONNELLE DES QUATRE DEPUTES
  4. LA TURQUIE A REFUSE DE SIGNER LE TRAITE INTERDISANT LES MINES ANTIPERSONNELLES
  5. NOUVELLE INTERVENTION DE L'ARMEE TURQUE AU KURDISTAN IRAKIEN
  6. LA MORT SUSPECTE DU JUGE CHARGEE DU SCANDALE DE SUSURLUK
  7. DEBAT AU PARLEMENT SUR LA PROMOTION DE FONCTIONNAIRES IMPLIQUES DANS DES AFFAIRES MAFIEUSES


LE PAPE APPELLE LA TURQUIE A ETRE TOLERANTE ENVERS LES KURDES


Issu d'une nation ayant connu le dépeçage, l'occupation et la domination étrangère, le Pape Jean Paul II est très sensible au sort des peuples persécutés. On se souvient de son homélie de Pâques 1991 où dénonçant un exode aux dimensions bibliques il appelait la communauté internationale à venir au secours de la population kurde d'Irak. En recevant le 5 décembre les lettres de créance du nouvel ambassadeur turc auprès du Vatican, M. Altan Güven, il lui a déclaré, en présence de la presse: La vraie harmonie au sein d'une nation et entre pays ne peut être maintenue que si les différences naturelles et légitimes entre les peuples, plutôt que d'être réprimées comme cause de division, sont considérées comme une réalité enrichissante. Le respect rigoureux pour les besoins culturels, moraux et spirituels des individus et des communautés, basé sur la dignité de la personne et sur l'identité spécifique de chaque communauté est une condition essentielle pour le bien-être de chaque société. Le respect pour les traditions culturelles d'un peuple distinct permet à un pays de se présenter à la communauté internationale comme un exemple de paix et d'harmonie que devrait prévaloir à travers le monde. La presse internationale a donné un large écho à ces remarques critiques du Pape contre un pays s'acharnant à faire disparaître l'identité et les traditions culturelles du peuple kurde. Quelques journaux turcs en ont informé leurs lecteurs par un bref entrefilet en page intérieure alors qu'ils n'hésitent pas à accorder une large place aux déclarations sur la Turquie du moindre congressman ou sénateur américain. Il est vrai que le Pape ne peut ni vendre des armes ni accorder des crédits à Ankara, donc son opinion importe peu aux dirigeants turcs.



ISOLEE DANS LE MONDE MUSULMAN DEBOUTEE PAR L'UNION EUROPEENNE, LA TURQUIE MET TOUS SES ESPOIRS SUR LE SOUTIEN DE WASHINGTON


En quelques jours le régime turc a pu réaliser la mesure de son isolement international. Le 7 décembre, la Conférence islamique (OCI) réunissant à Téhéran des dirigeants des 55 Etats du monde musulman, qui compte près d'un milliard d'individus, a pour la première fois de son histoire adopté une résolution prenant à partie l'un des Etats membres; la Turquie. Celle-ci a été mise sur la sellette pour ses incursions militaires récurrentes dans le Kurdistan irakien au mépris du droit international et du respect des frontières étatiques. Elle est également montrée du doigt pour son alliance militaire avec Israël. Pas un seul Etat de l'OCI n'a pris la défense d'Ankara alors que certains pays occidentaux continuent de présenter la Turquie comme un Etat pouvant servir de modèle aux pays musulmans. Voilà la belle affaire; d'élève modèle cité en exemple, nous voilà devenus la tête à claques du monde musulman pour qui nous sommes désormais à la remorque d'Israël et de Washington commente avec amertume l'éditorialiste libéral Cengiz Çandar dans le Sabah du 9 décembre.

Le 12 décembre, le verdict tant attendu de l'Union européenne est tombé. L'UE ne considère pas la Turquie dans ses listes A et B de candidats à l'adhésion à court et à moyen terme. Elle invite Ankara à participer à la Conférence européenne réunissant les 15 plus les 11 candidats officiels à condition qu'elle accepte auparavant de soumettre à la Cour de Justice internationale de La Haye son contentieux avec la Grèce.

L'Union justifie sa décision par le fait qu'Ankara ne remplit pas les normes en matière de démocratie, des droits de l'homme et de la protection des minorités en vigueur en Europe. Tony Blair, qui vient de reconnaitre un large autonomie aux Ecossais et aux Gallois, parle de la nécessité pour la Turquie de protéger la minorité kurde et de garantir ses droits culturels. Le chancelier Kohl indique que l'Allemagne et l'Europe sont allées jusqu'aux limites extrêmes de la patience avec la Turquie qui n'a pas honoré ses engagements successifs en matière de démocratie et des droits de l'homme. Le Premier ministre grec affirme qu'aucun progrès n'a été enregistré dans le réglement du problème chypriote et dans celui du contentieux de la Mer Egée, que la Turquie défie la loi internationale.

C'est sans doute le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, président en exercice du Conseil européen, qui reflète l'état d'esprit général en déclarant tout haut ce que beaucoup pensent tout bas: Je ne crois pas que la question des droits de l'homme peut être réglée en 3 à 5 ans en Turquie. Il faudra des décennies pour que ce pays puisse satisfaire les critères de l'Union. Un pays où la torture est encore une pratique courante ne peut avoir une place à la table de l'Union européenne.

Les dirigeants turcs, hormis la carotte de marchés pour les pays compréhensifs et l'invocation des différences religieuses (Si vous ne nous acceptez pas, c'est que vous voulez rester un club chrétien!) n'avaient guère d'arguments pour plaider leur dossier. Ils ont réagi avec virulence à l'annonce du verdict accusant de partialité l'Europe chrétienne, menaçant d'accélérer l'intégration de Chypre du Nord occupée depuis 1974 par l'armée turque et promettant de "sanctionner durement les Etats qui ont bloqué la candidature turque". Les médias, controlés par le gouvernement ont tous abondé dans ce sens, saluant les décisions historiques du Premier ministre et vouant aux gémonies ces Européens qui ne comprennent pas la Turquie. Aucun journal ne s'est risqué à présenter à ses lecteurs les arguments des dirigeants européens. Tandis que le quotidien populaire Hürriyet dénonçait à la Une l'insolence du Premier ministre luxembourgeois Juncker un éditorialiste titrait carrément Va en enfer l'Europe!

De son côté l'état-major des armées a réagi en adoptant une série de mesures. Il a mis à jour sa liste rouge des pays catégoriquement exclus des marchés d'armes et d'équipements militaires: Norvège, Suède, Suisse, Danmark, Autriche et Afrique du Sud. La liste jaune des pays sous surveillance où l'armée turque n'achetera que faute d'alternative est également fournie: Pays-Bas, Allemagne, Luxembourg, Belgique et Finlande. Les généraux turcs vont limiter leur échanges avec les pays qui se sont montrés hostiles ou réticents envers la candidature turque et annuler certaines visites déjà prévues. Ils ne recevront pas non plus les délégations politiques des pays de l'Union européenne en visite à Ankara.

Ankara met désormais tous ses espoirs sur un soutien accrû de Washington. Sa politique turque est de plus en plus critiquée au Congrès mais le régime turc espère que son alliance militaire avec Israël va lui permettre de mobiliser en sa faveur le puissant lobby juif américain. Le Premier ministre turc Mesut Yilmaz se rend le 17 décembre aux Etats-Unis à la tête d'une délégation de 150 membres. Avant son audience du 19 décembre avec le Président Clinton et le vice-président Al Gore, il est, le 17 décembre, adoubé par des organisations juives américaines qui lui décernent leur prix dedistinguished stateman. En 1994, Mme Çiller avait également été honorée en grandes pompes par la communauté juive new-yorkaise comme une femme politique laïque musulmane et moderne remarquable".

De leurs côtés, une vingtaine d'ONG des droits de l'homme et des organisations éclésiastiques méthodiste, presbytèriennes et catholiques ont, le 10 décembre, adressé une lettre commune au Président Clinton. Dans ce document elles rappellent le sort des 16 millions de Kurdes, en Turquie, la destruction de 3185 villages kurdes, une guerre dévastatrice qui a déjà fait plus de 30 000 morts et couté $80 milliards au budget de ce pays qui manque de ressources pour son développement. La lettre évoque également la persécution des journalistes et écrivains dissidents, l'interdiction de journaux, les meurtres des intellectuels pacifistes. Elle appelle "le président à considérer la suspension de ventes à la Turquie d'équipements militaires, y compris des hélicoptères, utilisés dans le conflit interne ou pour des agressions externes en violation de la loi internationale".



AMNESTY LANCE UNE CAMPAGNE INTERNATIONALE POUR OBTENIR LA LIBERATION IMMEDIATE ET INCONDITIONNELLE DES QUATRE DEPUTES


Amnesty lance une campagne internationale pour la libération immédiate et inconditionnelle de Leyla Zana et de ses collègues emprisonnés. Amnesty International a publié le 10 décembre à Londres un texte de 12 pages intitulé Les couleurs de leurs vetements: des députés en prison pour 15 ans pour l'expression de l'identité politique kurde sur le sort des 4 députés kurdes détenus depuis mars 1994 à Ankara. Faisant l'historique de cette affaire et après un examen rigoureux de l'ensemble des pièces du dossier, de l'acte d'accusation et du verdict, Amnesty International affirme que Leyla Zana, Hatip Dicle, Orhan Dogan et Selim Sadak ont été condamnés après un procès injuste qui n'aurait jamais dû avoir lieu du tout et qu'ils sont des prisonniers de conscience emprisonnés simplement pour l'expression pacifique de leurs convictions. Rappelant que le Groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire avait le 30 novembre 1995 conclu que l'emprisonnement de ces quatre députés est arbitraire et qu'il contrevient aux articles 10 et 11 de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme, que des institutions internationales comme le Parlement européen, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, l'Union inter-parlementaire ont adopté des résolutions de soutien aux députés kurdes et demandé leur mise en liberté, Amnesty lance une campagne internationale pour obtenir la libération immédiate et inconditionnelle de ces quatre députés



LA TURQUIE A REFUSE DE SIGNER LE TRAITE INTERDISANT LES MINES ANTIPERSONNELLES


La Turquie a refusé de signer, vendredi 5 décembre, le traité, paraphé par 125 pays, interdisant les mines antipersonnelles dans le monde. Nous devons protéger nos frontières. Bienque nous respections les raisons de ce traité, pour assurer la sécurité de nos frontières, nous devons prendre des mesures ont déclaré en guise de justification des responsables turcs. Interrogés sur la question, ils ont répliqué que la Turquie avait pris part aux discussions sur l'interdiction des mines à la conférence sur le désarmement à Genève et qu'un moratorium unilatéral, signé par la Turquie en janvier 1996, avait exclu tout exportations et transport de mines durant trois ans. De plus, les responsables militaires turcs ont déclaré que la plupart des pays signataires n'ont pas de longues frontières terrestres ou des problèmes de sécurité comme la Turquie. Le 8 décembre, 11 civils kurdes - femmes et enfants - ont été tués et 8 autres ont été blessés losqu'un minibus a percuté une mine dans la ville de Mardin.



NOUVELLE INTERVENTION DE L'ARMEE TURQUE AU KURDISTAN IRAKIEN


Après deux opérations en mai et en septembre derniers, l'armée turque vient de lancer une nouvelle offensive. Environ 20 000 soldats, appuyés par des avions de combat F-4 et F-16 et des hélicoptères Cobra et Super Cobra sont entrés le jeudi 4 décembre dans le Kurdistan irakien. Le district de Khwakurk, situé aux confins de l'Iran et de la Turquie en territoire irakien, qui selon les Turcs abriterait entre 500 et 1000 combattants du PKK, a été particulièrement visé jusqu'au jeudi 11 décembre, date à laquelle la partie terrestre de l'opération a pris fin en raison des intempéries, alors que les raids aériens se poursuivent dans la limite des conditions métérologiques.

La Turquie, qui en est à sa 57ème opération dans le Kurdistan irakien a été vigoureusement critiquée par les pays voisins pour avoir une nouvelle fois violé le droit international.

Les délégations de 55 membres de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) présentes à Téhéran pour le 8ème sommet islamique ont condamné la Turquie, pour ces incursions militaires récurrentes dans le Kurdistan irakien, par ailleurs les pays arabes qui voient d'un très mauvais oeil la coopération militaire entre Israel et la Turquie, ont augmenté les pressions pour que des mesures concrètes soient prises à l'encontre de la Turquie. Selon Farouk al-Shara, ministre syrien des affaires étrangères, la délégation turque s'est engagée à ce que la Turquie ne renouvelle pas son accord militaire avec l'Israel quand ce sera l'heure . Le Président turc Suleyman Demirel avait déclaré lors de sa visite récente à Oman et aux Emirats Arabes Unis que cette coopération militaire ne visait pas un troisième pays. Il n'a apparemment pas pu convaincre ses interlocuteurs. Constatant que son pays était complétement isolé au sein de l'OCI. M. Demirel a dû écourter son séjour à Téhéran et rentrer précipitamment à Ankara.

Cela étant, le quotidien Turkish Daily News a révelé que les manoeuvres navales conjointes entre la Turquie, l'Israel et les Etats-Unis, tant contreversées, auront effectivement lieu entre le 5 et 9 janvier. De sources turque et israelienne, celles-ci auront lieu au large des côtes israeliennes, dans les eaux territoriales de l'est méditerrannéen et commenceront au port d'Haifa. Le ministre israelien de la défense, Yitzhak Mordechai, juif du Kurdistan, était en visite officielle en Turquie le mercredi 10 décembre. Cette visite historique a atteint son but: élargir les bases de la coopération avec les TurcsJe décrirai certainement le rapport entre les Turcs et nous comme le développement d'une relation stratégique. Le tout avec le soutien et la coordination des Etats-Unis a-t-il déclaré. Le 22 décembre des chefs-adjoint d'état-major des armées turque, israélienne et américaine se réuniront à Washington pour discuter de la stratégie de ces trois alliés dans cette région du monde.



LA MORT SUSPECTE DU JUGE CHARGEE DU SCANDALE DE SUSURLUK


Le juge Akman Akyurek chargé par le Parlement turc d'enquêter sur les liens entre l'Etat, la mafia et la police et sur les assassinats politiques non élucidés a été tué le 8 décembre dans un curieux accident de circulation. Sa voiture a heurté par derrière un poids lourd sur l'autoroute d'Istanbul. D'après l'enquête, le juge au volant de sa voiture, n'a pas utilisé les freins avant le choc fatal et surtout la voiture et le poids lourd se sont heurtés du même côté gauche, alors qu'ils sont supposés avoir circulé dans la même direction. Les experts cités par le Turkish Daily News du 10 décembre, suspectent une conspiration. Telle est également l'opinion de nombreux députés. L'un d'eux, Mahmut Isik, député CHP de Sivas, affirme dans le Milliyet du 11 décembre que les gangs sont toujours tout puissants, plus puissant que nous, ils suppriment tous ceux qui détiennent certaines informations. Bientôt, ce sera notre tour. Ce député avait échappé le mois dernier à un attentat pour sa lutte contre la mafia. Malgré le danger qui pèse sur sa vie il refuse les gardes du corps proposés par la police car pour lui l'ensemble de l'appareil de l'Etat est gangréné et la police est plus dangereuse que les autres corps d'Etat. Il propose la création d'une cour spéciale formée de hauts juges à la probité éprouvée pour lutter contre la mainmise de la mafia sur l'Etat.

De son côté, l'ancien ministre Fikri Saglar, membre de la commission d'enquête parlementaire sur le scandale de Susurluk qui, à la suite d'un accident de circulation survenue le 3.11.1996, avait révélé à l'opinion l'interprétation de la mafia, de la police et de la classe politique turque a appelé tous ceux qui ont des documents et des informations sur cette question de les conserver précieusement car cela est d'une importance cruciale pour le futur de la Turquie.

La presse révèle que la mort du juge qui en savait trop fait suite à la mort le 29 août d'un inspecteur de l'Organisation nationale du renseignement (MIT) qui enquêtait également sur les relations entre l'Etat et la mafia. Il est mort avec sa femme et sa fille en heurtant lui aussi par derrière un gros camion. La MIT avait interdit à la presse de faire état de cet accident. On sait bien que les routes sont dangereuses en Turquie, ironise un commentateur, mais tout de même, qu'est ce qu'ils ont tous à aller s'écraser derrière des gros camions!



DEBAT AU PARLEMENT SUR LA PROMOTION DE FONCTIONNAIRES IMPLIQUES DANS DES AFFAIRES MAFIEUSES


Le député Fikri Saglar du parti républicain du peuple (CHP) a presenté mercredi 3 décembre, une motion au Parlement turc demandant au Premier ministre Mesut Yilmaz d'expliquer la promotion de quelques hauts fonctionnaires à des postes clef, alors qu'il n'y a nul doute que ces derniers soient mêlés au scandal de Susurluk:

Fikri Saglar a notamment interrogé le Premier ministre sur la question de savoir pourquoi Resat Altayli, dont les conversations téléphoniques avec le chef mafieux Abdullah Çatli sont rapportées, a été nommé au poste de chef de la police de la ville de Tokat? Pourquoi le directeur des douanes de Sinop, Ali Balkan Mete, mêlé au meurtre de Cem Ersever et accusé de liens avec les gangs, a-t-il été nommé au poste de directeur général des douanes d'Istanbul? Les raisons pour lesquelles Kemal Yazicioglu, accusé d'avoir libéré les suspects du meurtre du roi des casinos Ömer Lütfü Topal en falsifiant ou en camouflant certains documents, a été nommé au poste de gouverneur de la ville d'Ordu? Est-ce que la nomination de Halil Tug, dont le rôle dans la libération des meurtriers présumés de Topal est connu, au poste de responsable de la police contre la contrabande, la terreur et les crimes organisés, est une décision administrative appropriée? Alors que ces questions sont restées sans réponses, un policier impliqué dans l'assassinat du journaliste Metin Göktepe, Mehmet Isbitiren a, selon le Milliyet du 14 décembre, a été promu directeur de la sureté de Geyve".