Depuis près d’un an la Turquie est livrée aux caprices répressifs d’un régime autoritaire qui se traduit par la destruction systématique du tissu urbain kurde, la confiscation des organes de presse non-conformistes, la stigmatisation et l’arrestation des intellectuels dissidents.
La « guerre contre le terrorisme » qu’Ankara a déclarée contre toute force démocratique du pays est étroitement liée à son projet de fonder une société ultra-conservatrice, témoignant d’une obéissance absolue à l’ « Homme unique » incarnant la « nation turque et musulmane ». Le président Erdogan, qui définit la politique comme un acte de vengeance contre les « ennemis de l’intérieur et de l’extérieur », les « traîtres », les « intellectuels terroristes » et les « brouillons d’intellectuels », ne manque pas de tenir des discours ouvertement haineux contre une Europe qu’il prend en otage.
Membre du Conseil de l’Europe et de l’OTAN, la Turquie est également en négociation pour adhérer à l’Union européenne. Le tournant autoritaire de son régime est-il compatible avec les normes de ces institutions qui, en principe, doivent exiger de leurs membres le respect des libertés fondamentales, du droit des minorités et de la culture du dialogue démocratique ?
Le colloque vise à faire le point sur cette évolution de plus en plus inquiétante du régime turc et à réfléchir ensemble sur les moyens de briser le silence qui l’entoure en Europe.