La Turquie: « Ouverture démocratique » et
perspectives d'adhésion à l'Union européenne

organisée par l'Institut kurde de Paris

Vendredi 26 février 2010, de 9h30 à18h00

Salle Victor Hugo
101, rue de l’Université, 75007 Paris

PRÉSENTATION | PROGRAMME



Présentation

En juillet dernier, le gouvernement turc a annoncé son intention d'engager un processus de règlement de la question kurde, qui depuis des décennies hypothèque l'évolution de la politique intérieure et extérieure de la Turquie. Appelée d'abord « l'ouverture kurde », puis « l'ouverture démocratique » afin d'inclure la prise en compte d'autres minorités religieuses (Alévis) et ethniques du pays, cette initiative soulève des espoirs chez les uns, tout en rencontrant une vive opposition des puissantes forces nationalistes turques, dont l'armée. Cela dans un contexte agité où pour la première fois dans l'histoire de la Turquie, des généraux à la retraite se trouvent traduits en justice pour leur implication dans des préparatifs de coups d'Etat militaires, en collaboration avec un vaste réseau criminel turc, appelé Ergenekon, composé de militants de l'extrême-droite, d'officiers de l'armée et de la gendarmerie mais également d'universitaires et de journalistes réunis dans une sorte de Gladio à la turque.

Dans le même temps, la Cour constitutionnelle composée pour l'essentiel des juges kémalistes nationalistes, qui avait failli de justesse interdire le parti AKP au pouvoir, vient d'interdire le principal parti pro-kurde DTP, censé être le partenaire kurde légal de « l'ouverture démocratique ». Les deux co-présidents de ce parti ont été déchus de leur mandat de député tandis qu'une vingtaine de maires kurdes élus au suffrage direct avec des scores allant de 60 à 70% des voix, sont arrêtés, menottés et jetés en prison.
C'est dans ce climat de tension et de confusion que la ville d'Istanbul est devenue la capitale européenne de la culture en 2010, alors que les 15 à 18 millions de Kurdes de Turquie et d'autres minorités de ce pays sont toujours dans l'attente de reconnaissance et de protection de leur patrimoine et de leur droit à la libre expression.

Au-delà des effets d'annonce, l'Institut kurde de Paris se propose de faire le point sur les changements réels intervenus dans les domaines des droits de l'homme, des libertés fondamentales et du sort des Kurdes. Quelles sont les promesses et les perspectives du processus de démocratisation du régime turc ?

En raison de la candidature turque à l'Union européenne, cette question intéresse beaucoup de citoyens en France et en Europe. Elle mérite des débats publics pluriels.

La conférence organisée par l'Institut kurde propose de faire le point sur ces questions en donnant la parole à la fois à des personnalités et experts venant de Turquie, et aux parlementaires et spécialistes européens de sensibilités et d'horizons divers afin de contribuer à l'information plurielle de l'opinion publique.