Par crainte d'une incursion militaire turque, des dizaines de familles chrétiennes réfugiées au Kurdistan irakien ont repris le chemin de l'exode. En juin, l'Irak avait officiellement protesté contre un bombardement turc de villages de Sharansh de la province de Douhok. Cette région est le théâtre depuis plus d'un an d'affrontements réguliers entre l'armée iranienne et des combattants kurdes du parti de la vie libre au Kurdistan (PEJAK), un groupe proche du PKK. Depuis la chute d’un hélicoptère iranien, de nombreux civils kurdes qui vivaient sur le Mont Qandil ont décidé de redescendre à dos de mule, quittant leurs villages pour se réfugier dans la vallée, dans des abris de fortune hors de portée des canons iraniens. Le 25 août, un hélicoptère de l'armée iranienne s'était écrasé dans les montagnes de Qandil, dans le nord-ouest de l'Iran, près de la frontière irakienne, provoquant la mort de six Gardiens de la révolution. Les combattants kurdes ont affirmé que l'appareil avait explosé en se posant sur une mine, tandis que l'armée iranienne incriminait le mauvais temps. Qalaa Diza, en territoire kurde d’Irak, se trouve près de la province iranienne d'Azerbaïdjan occidental, peuplée majoritairement de Kurdes. Plusieurs centaines de villageois des montagnes du Kurdistan irakien ont donc pris le chemin de l'exode pour échapper aux bombardements de l'armée iranienne. « Quelque 150 familles ont fui huit villages. Nous sommes très inquiets quant à la situation dans la zone. Si les bombardements se poursuivent, nous devrons peut-être décréter l'état d'urgence », a, le 22 août, déclaré Hussein Ahmed, chef du district de Qalaa Diza. « Il y a eu aujourd'hui des tirs d'artillerie à Hadj Oumran, sur le Mont Qandil. Deux obus sont tombés dans la nuit », a précisé Ahmed Qader, le responsable du district d'Hadj Oumran.
L'Irak a, le 30 août, demandé publiquement à l'Iran de mettre un terme à ses tirs d'artillerie réguliers qui visent des zones frontalières. Bagdad a prévenu que la poursuite des bombardements pourrait affecter les relations entre les deux voisins. Les tirs iraniens « sont malheureusement devenus quotidiens ou habituels », a déploré le ministre irakien des Affaires étrangères Hochiar Zebari. « Nous avons convoqué récemment l'ambassadeur iranien et nous lui avons remis une lettre de protestation ». L'Irak « demande la cessation immédiate de ces attaques » qui touchent des innocents et « provoquent des dommages aux biens, à l'environnement de la zone et ont aussi conduit beaucoup de gens à fuir leur maison ».
Pourtant, le Kurdistan continue à être une terre d’accueil pour beaucoup de réfugiés. Des Arabes sunnites irakiens affluent à Souleimaniyeh pour échapper aux violences et trouver un havre de paix au sein d'une communauté kurde pourtant sauvagement réprimée par le régime de Saddam Hussein. Des centaines de familles s'entassent dans un camp de fortune sur un terrain vague de la banlieue de cette ville. « Depuis 18 mois, 3.672 familles, soit environ 18.500 personnes, se sont installées à Souleimaniyeh. Et il y a aussi 12.000 célibataires venus chercher du travail », explique Mahmoud Othman, le responsable des services de recensement de la ville. Selon lui, 70% des arrivants sont des Arabes sunnites. Des associations comme le Croissant rouge ou des organisations caritatives kurdes ont fourni tentes, eau, nourriture, vêtements et couvertures. Plus d'une centaine de réfugiés ont un doctorat et 5.500 sont étudiants, selon le recensement.
De plus, Nimroud Youkhan, le ministre du Tourisme, qui dispose de 417 fonctionnaires, nourrit des projets ambitieux, plus d'hôtels et davantage de compagnies aériennes. Les ambitions de Youkhan et même la simple existence d'un ministère du tourisme témoignent d'une grande confiance dans l'avenir du Kurdistan, tout comme les projets immobiliers ambitieux qui y sont envisagés. A portée de l'aéroport d'Erbil, la chaîne hôtelière de luxe Kempinski construit un établissement et la nouvelle Cité de Naz dresse ses tours d'habitations de 14 étages dotées d'un accès à l'internet haut débit.
Le Conseil des investissements, agence gouvernementale, dit avoir approuvé jusqu'à présent pour plus de 3,5 milliards de dollars de projets. Mais les conseils diffusés par les gouvernements étrangers à leurs ressortissants qui voyagent entravent les efforts de promotion du Kurdistan. Ainsi, le département d'Etat américain ne fait aucune différence entre le Kurdistan et le reste de l'Irak, déconseillant fortement aux Américains de s'y rendre. D'autres pays, comme le Danemark, le Japon, l'Autriche, la Suède et les Pays-Bas, ont néanmoins rayé le Kurdistan de la liste des destinations dangereuses, se félicite Falah Moustafa Bakir, chef du département des relations extérieures du gouvernement régional du Kurdistan. L'opérateur britannique Hinterland Travel a organisé en mai pour des quinquagénaires et sexagénaires aventureux un voyage dans les trois provinces kurdes.
Selon les statistiques officielles, avec 1.773 morts, les pertes civiles irakiennes ont progressé de 7% en août. Ce bilan, qui provient de différents ministères, s'élevait à 1.653 morts le mois précédent. Les chiffres officiels font par ailleurs état de 87 tués dans les rangs de la police et de l'armée nationales, alors que 224 avaient trouvé la mort en juillet. L'armée américaine a quant à elle perdu 81 hommes en août, un chiffre comparable à celui du mois précédent, selon le décompte établi sur le site internet icasualties.org. D'avril à juin, l'US Army a enregistré une centaine de morts par mois. Washington impute cette baisse à l'arrivé des 30.000 hommes dépêchés en renfort. Au total, plus de 3.700 soldats américains ont été tués en Irak depuis le début du conflit. Du côté des « terroristes », le gouvernement irakien fait état de 472 tués et 2.019 capturés en août.
L'attaque la plus meurtrière qu'ait connue le pays depuis la guerre de 2003 a touché la minorité religieuse kurde yézidie. Le 14 août, des attentats aux camions piégés ont lourdement touché cette communauté. Plus de 500 morts ont été recensés par le Croissant-Rouge alors que les autorités locales ont fait état de 344 tués et 70 disparus. Quatre camions piégés ont explosé dans les villages d'Al-Khataniyah et d'Al-Adnaniyah, deux villages situés dans la région de Sinjar, dans l'ouest de la province de Ninive à 370 km au nord de Bagdad, essentiellement peuplés par des Yézidis. Le directeur des opérations du ministère, le général Abdel Karim Khalaf a déclaré que les camions étaient bourrés de deux tonnes d'explosifs. Ces attentats, imputés par l'armée américaine à la branche irakienne de l'organisation Al-Qaïda, ont massacré des familles entières de la minorité kurde des Yézidis.
Ces attentats constituent les attaques les plus meurtrières depuis le renversement de Saddam Hussein il y a quatre ans, mais il s'agit aussi des pires attentats dans le monde depuis les 2.973 morts du 11-Septembre 2001 aux Etats-Unis. La communauté yézidie, estimée à quelque 500.000 membres, est une minorité religieuse kurdophone installée dans le Kurdistan. Par ailleurs, quatre policiers kurdes ont péri le 26 août et huit autres ont été blessés dans la province de Diyala, dans ce qui est appelé de « tirs amis » impliquant l'aviation américaine. Les forces kurdes ont été déployées dans la province de Diyala, principalement au nord de Baqouba, à la demande des forces de la coalition pour combattre le terrorisme. Le gouvernement régional du Kurdistan a demandé une enquête. Les Etats-Unis disposent actuellement de leurs plus gros effectifs militaires en Irak depuis le début de la guerre, avec quelque 162.000 militaires déployés dans ce pays, selon le Pentagone. Si les effectifs militaires américains en Irak varient beaucoup, le précédent pic remontait à janvier 2005 avec un peu plus de 161.000 soldats. Il correspondait à la tenue des élections nationales en Irak.
D’autre part, l'Armée du Mehdi, milice de Moktada al Sadr, a, le 29 août, annoncé la suspension de toutes « ses actions armées » pendant une période de six mois. Moktada al Sadr a ordonné à la milice de suspendre ses activités après des affrontements entre groupes chiites qui ont fait 52 morts dans la ville sainte de Kerbala et provoqué l'évacuation de centaines de milliers de pèlerins. Dans la nuit du 28 août, les violences entre chiites se sont propagées au-delà de Kerbala. Des hommes armés ont attaqué dans au moins cinq villes du pays des locaux du puissant Conseil suprême islamique d'Irak (CSII), parti chiite, dont certains ont été incendiés.
L’ancien ministre turc des affaires étrangères, Abdullah Gul, a, le 28 août, été finalement mais sans surprise élu président de la République turque par le Parlement turc. Fort de son succès électoral, le Parti de la justice et du développement (AKP), avait, le 13 août, de nouveau présenté Abdullah Gül comme candidat à la présidence turque. Cette désignation qui avait déjà provoqué au printemps une grave crise institutionnelle entre l’AKP et l’armée turque, est à l'origine d'élections anticipées remportées à la majorité absolue le 22 juillet dernier par l'AKP.
La future Première dame de Turquie portera le voile, pourtant prohibé à l'Université et dans les administrations publiques, relançant le débat sur la place de ce symbole islamique dans un État qui se veut strictement laïc. Hayrünisa Gül, mariée depuis 27 ans à Abdullah Gül, avait saisi la Cour européenne des droits de l'Homme, lorsque son mari était ministre des Affaires étrangères, parce qu'elle s'était vue interdire l'accès à l'université en raison de son foulard. La procédure avait finalement été abandonnée en 2004 après que la Cour eut débouté une jeune Turque voilée qui contestait cette interdiction strictement appliquée en Turquie. Le couple Gül a une fille, Kübra, qui est aussi voilée. Elle a fait partie pendant quatre ans de celles qui ont dissimulé cette pièce d'étoffe sous une perruque, une façon de permettre aux étudiantes musulmanes militantes de transgresser l'interdiction du port du foulard dans les universités. Le voile, un symbole identitaire fort chez les électeurs de base de l'AKP et la polémique autour du fait de savoir si un homme dont l'épouse arbore le voile islamique peut prétendre aux plus hautes fonctions ne date pas d'hier. L'armée procède régulièrement à des purges d'islamistes de ses rangs et les femmes des officiers ne peuvent porter le foulard. En revanche, nombre d'épouses de dirigeants de l'AKP sont voilées, à l'instar de celle du premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Selon un comptage effectué par le journal Hürriyet, les épouses de 235 députés (sur 550) du nouveau Parlement issu des législatives du 22 juillet sont voilées. Mme Gül ne sera cependant pas la première à se présenter avec cette coiffe au palais présidentiel de Cankaya. En effet, Latife Ussaki, l'éphémère épouse d'Atatürk, se couvrait la tête aux débuts de la république fondée en 1923, avant de se dévoiler avec les réformes laïques.
Avant de procéder à l’élection du président turc, le nouveau Parlement turc s'était, le 4 août, réuni pour la première fois pour une cérémonie de prestation de serment. En 1991, au cours d'une cérémonie inaugurale restée dans l'histoire, Leyla Zana, la première femme kurde à entrer au Parlement, avait stupéfié les députés en leur adressant un message de paix en langue kurde. Trois ans plus tard, Mme Zana et trois de ses collègues étaient condamnés à 15 ans de prison -ils en purgeront dix- pour « soutien à une organisation terroriste ». Aucun des nouveaux députés kurdes n’a réédité le défi de Mme Zana. Le chef du parti de la société démocratique (DTP), Ahmet Turk, a déclaré sur la chaîne d’information CNN-Turk : « Nous voulons participer à l'élaboration d'un processus pacifique et démocratique (...) dans un esprit de conciliation et de dialogue: c'est avec ces sentiments que nous voulons accomplir notre mission dans ce Parlement ». Dans l'hémicycle, M. Türk, imité par d'autres députés DTP, est allé jusqu'à serrer la main du président du Parti de l'action nationaliste (MHP, ultra-nationaliste), Devlet Bahçeli, pourtant partisan d'une guerre sans pitié contre le PKK. Köksal Toptan, un conservateur modéré, candidat du gouvernement susceptible d'accommoder l'opposition nationaliste, a, le 9 août, a été élu à la présidence du Parlement turc dès le premier tour de scrutin
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki est arrivé le 7 août à Ankara accompagné d'une délégation de 30 personnes, dont le ministre des Affaires étrangères Hoshyar Zebari. M. Maliki a rencontré son homologue Recep Tayyip Erdogan et le président Ahmet Necdet Sezer avant de quitter la Turquie pour se rendre le lendemain en Iran. La Turquie, dont les entreprises de BTP et de transport sont déjà présentes en Irak, souhaite investir dans le secteur énergétique irakien. Selon le ministre turc de l'Energie, Hilmi Guler, la Turquie et l'Irak construiront des centrales électriques, l’une en Irak et l’autre en Turquie. L'accord prévoit également une coopération sur le développement et la rénovation des lignes électriques, ainsi que dans le domaine de la recherche pétrolière.
Les autorités turques ont également demandé au chef du gouvernement de Bagdad d'agir contre les combattants kurdes du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) basés en Irak alors même que la marge de manœuvre de Maliki est considérablement réduite par la situation sécuritaire en Irak et par la crise à laquelle est confronté son gouvernement. La Turquie et l'Irak ont convenu de signer un document prévoyant de lutter contre le PKK. Une délégation irakienne est attendue ultérieurement à Ankara pour discuter avec les autorités turques des détails de cet accord puisque le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a refusé de signer l’accord avant qu'elle ne soit soumise au vote du Parlement irakien.
Pour sa part, le Premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan, Nechirvan Barzani, a, le 7 août, minimisé les différends avec Ankara. Les troupes turques se trouvent dans l'enclave kurde avec le consentement des autorités locales, a déclaré M. Barzani lors d'une conférence de presse à Erbil, capitale régionale. M. Barzani a exhorté tous les dirigeants politiques kurdes à discuter avec la Turquie afin de mettre un terme à ce différend sur le PKK. « Nous espérons que la visite (de M. al-Maliki) sera un début pour résoudre tous les problèmes. Nous sommes prêts à discuter avec la Turquie n'importe quand », a-t-il ajouté.
Les affrontements ont augmenté depuis le début de l'année et la Turquie a déployé des forces le long de la frontière et menace de lancer une opération militaire dans le Kurdistan d’Irak. L'armée turque demande depuis avril une autorisation politique pour lancer une opération transfrontalière afin de mener une incursion militaire au Kurdistan irakien. Huit combattants kurdes ont été tués le 29 août lors de combats dans les affrontements dans la province de Siirt, près de la localité de Pervari. Deux autres combattants kurdes ont été tués la veille lors de combats dans la province de Van. L’un des plus meurtriers combats depuis plusieurs mois a eu lieu le 25 août dans une zone rurale proche de la localité d'Uludere, dans la province de Sirnak. Deux soldats turcs et 10 combattants kurdes dont deux femmes y ont été tués lors de combats, selon les autorités turques. Par ailleurs, les forces de sécurité ont lancé une opération de ratissage dans plusieurs provinces kurdes. Le 18 août, un soldat turc et deux combattants kurdes ont été tués dans des heurts survenus dans la province de Hakkari. Douze soldats turcs ont, le 12 août, été blessés par l'explosion d'une mine télécommandée sur une route de la province de Siirt au moment du passage de deux véhicules militaires. Un soldat turc avait été tué le 7 août par l'explosion d'une autre mine près de la localité de Yüksekova, dans la province de Hakkari. Le 5 août, un combattant du PKK a été abattu par les forces de sécurité dans province de Sirnak et la veille, trois soldats turcs ont été tués lors de l'explosion d'une mine dans la province de Diyarbakir.
Quelque 1.500 membres des unités spéciales de la gendarmerie, corps d'armée en Turquie, ont mené dans la province de Tunceli des opérations de ratissage soutenues par des hélicoptères de combats. Le 3 août, deux combattants kurdes du PKK ont été tués et deux soldats blessés lors d'opérations de l'armée portant à huit le nombre de combattants kurdes tués en deux jours d'opérations dans la province de Tunceli. D’autre part, environ 350 membres d'une unité commando turque opposée au PKK ont pénétré dans la nuit du 5 août sur le territoire du Kurdistan irakien. Des villages des environs de la ville de Zakho ont été pris pour cible par l'artillerie turque dont les tirs n'ont toutefois pas fait de blessés.
Par ailleurs, Nouri al Maliki, s’est également rendu en Iran pour des entretiens portant sur la sécurité en Irak. M. Maliki est arrivé le 8 août à Téhéran au surlendemain de la première réunion à Bagdad d'une commission irako-américano-iranienne chargée d'améliorer la coopération en vue de stabiliser le pays. Cette commission a été mise sur pied dans la foulée de discussions déterminantes, tenues en mai et en juillet, également à Bagdad, entre Américains et Iraniens. Il s'agissait des réunions de plus haut rang à avoir lieu entre des représentants des deux pays, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis la révolution islamique de 1979. Le Premier ministre irakien a notamment rencontré le président iranien et plusieurs autres hauts responsables. Mahmoud Ahmadinejad a déclaré au Premier ministre irakien Nouri al-Maliki que Téhéran et Bagdad partagent « une lourde responsabilité » dans l'établissement de la paix et la sécurité de la région Sa venue en Iran coïncide avec une réunion internationale sur la sécurité en Irak qui s'est ouverte à Damas.
L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) a, le 1er août, lancé une pétition pour demander la libération de deux journalistes kurdes condamnés à mort en Iran. La justice iranienne a, le 16 juillet, confirmé la condamnation à la pendaison d’Abdolvahed Bohimar et d’Adnan Hassanpour « pour être mohareb », ce qui signifie en persan « ennemis de Dieu ». RSF demande également la libération du journaliste Farshad Gorbanpour, placé en détention le 31 juillet pour des motifs « non révélés », et de l'ancien rédacteur en chef du quotidien Jomhouriat Emadoldin Baghi, condamné le même jour à trois ans de prison pour « action contre la sécurité nationale » et « publicité en faveur des opposants contre le régime ». Selon l'organisation, onze journalistes et cyberdissidents sont actuellement emprisonnés en Iran. La pétition est ouverte à la signature sur le site http://www.rsf.org. Les deux journalistes kurdes ont entamé une grève de la faim il y a plus d'un mois, selon l’un des avocats. « Ils sont en grève avec de l'eau seulement », a déclaré le 20 août Me Nikhbakht, qui a vu les condamnés il y a deux jours a « réalisé qu'ils sont dans un état de grande faiblesse ». Me Nikhbakht a aussi transmis ses observations à l'Association pour la défense des droits des prisonniers, qui a expliqué dans un communiqué que « leurs exigences sont limitées et peuvent être satisfaites. Ils souhaitent être transférés dans les quartiers communs de la prison et pouvoir rencontrer leurs familles et avocats ». Des campagnes de soutien ont été lancées au Kurdistan. Une quinzaine de militants turcs des droits de l'Homme ont protesté le 1er août devant le consulat d'Iran à Istanbul. Les manifestants, réunis à l'instigation de l'Association des droits de l'Homme (IHD) ont lu devant le consulat un communiqué déplorant les tortures dont ont été victimes les deux journalistes.
Leur condamnation à mort a été critiquée par les Etats-Unis, l'Union européenne et la France. Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a, le 1er août, exprimé sa « vive préoccupation » après la condamnation à mort contre ces deux journalistes kurdes et demandé que cette sentence ne soit pas appliquée. « J'ai appris avec la plus vive préoccupation la condamnation à mort de deux journalistes iraniens d'origine kurde », déclare le chef de la diplomatie française dans un communiqué. « La France, pleinement engagée avec ses partenaires de l'Union européenne en faveur de l'abolition universelle de la peine de mort, appelle les autorités iraniennes à ne pas exécuter cette peine », ajoute-t-il. M. Kouchner appelle également Téhéran « à respecter la liberté d'expression et de la presse conformément à ses obligations internationales ». L'Union européenne a, le 3 août, demandé à Téhéran de ne pas exécuter les deux journalistes kurdes et leur assurer « un procès équitable », selon un communiqué de la présidence portugaise de l'UE. « L'UE engage la République islamique d'Iran à surseoir à l'exécution de MM. Adnan Hassanpour et Abdolvahed Boutimar et à faire en sorte que les deux accusés aient droit à un procès équitable, conformément au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que l'Iran a ratifié », souligne le communiqué. Plus généralement, l'UE s'est dite « profondément préoccupée par la série d'exécutions collectives publiques qui ont eu lieu dans plusieurs régions de l'Iran le mois dernier ainsi que par le nombre croissant de condamnations à mort prononcées ». Le ministère italien des Affaires étrangères a fait part le 2 août de sa « forte inquiétude » et a indiqué être également « très préoccupé » par la condamnation à mort des deux journalistes kurdes, dans un communiqué. « Le ministère des Affaires étrangères a fait part au responsable-adjoint de mission de l'ambassade d'Iran à Rome, Hossein Mafi Moghaddam, durant un entretien qui s'est déroulé au ministère, la forte inquiétude de l'Italie concernant les exécutions qui ont eu lieu ces dernières semaines dans le pays », ont indiqué les services de Massimo D'Alema. Le ministère déplore « la référence également faite aux accusations d'homosexualité qui figurent parmi les chefs d'inculpation » des personnes ayant été pendues. Les Etats-Unis ont, le 15 août, également indiqué que la condamnation à mort des deux journalistes illustrait la volonté de Téhéran de « bafouer les droits de ses citoyens ». Dans un communiqué, le porte-parole du département d'Etat Sean McCormack fustige la sentence infligée. « En condamnant le journaliste Adnan Hassanpour et l'auteur et militant écologiste Abdolvahed (Hiwa) Boutimar à mort à l'issue d'un procès biaisé, le gouvernement iranien a une nouvelle fois montré sa volonté de bafouer les droits de ses citoyens et d'ignorer les principes de base d'un comportement acceptable au niveau international », a déclaré M. McCormak.
Au moins 177 personnes ont été exécutées en 2006, selon Amnesty International qui précise que l'Iran est avec la Chine et le Pakistan l'un des trois pays qui a le plus recours à la peine de mort dans le monde. Deux hommes reconnus coupables d'avoir assassiné un haut magistrat iranien en 2005 ont été pendus le 2 août à Téhéran devant une foule venue assister aux premières exécutions publiques dans la capitale depuis cinq ans. Dix autres personnes avaient été pendues la veille en Iran, dont sept en public à Machhad (nord-est). Un Iranien, condamné à mort « pour le meurtre de sa belle-mère », a été pendu à Babolsar, a rapporté le 12 août le quotidien Etemead Melli. Le condamné a été pendu sur la place Bassidj de la ville. Cette exécution porte à au moins 157 le nombre de condamnés exécutés en Iran depuis le début de l'année, la plupart par pendaison et souvent en public, selon un décompte effectué par l'AFP à partir d'informations de presse et de témoignages. La trahison, l'espionnage, le meurtre, l'attaque à main armée, le trafic de drogue, le viol, la sodomie, l'adultère, la prostitution et l'apostasie sont passibles de la peine de mort en République islamique.
Le bureau du président irakien Jalal Talabani a, le 27 août, annoncé dans un communiqué que les dirigeants chiites, sunnites et kurdes d'Irak se sont engagés à relancer le processus de réconciliation nationale en acceptant de résoudre les problèmes clé qui les opposaient. Les dirigeants ont accepté de réduire les restrictions concernant les anciens membres du parti Baas de l'ancien dictateur Saddam Hussein, d'organiser des élections régionales --une demande de Washington-- et d'aider les forces de sécurité à mettre fin à la violence, précise le communiqué. Le Premier ministre Nouri al-Maliki, le président irakien Jalal Talabani, le vice-président Tarek al-Hachémi, le vice-président Adel Abdel Mehdi et le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, ont fait une rare apparition à la télévision après la diffusion du communiqué. Ce dernier effort pour sortir le pays de la crise politique survient après d'intenses pressions des autorités américaines et deux semaines avant la présentation devant le Congrès des Etats-Unis d'un rapport sur l'Irak par l'ambassadeur américain à Bagdad, Ryan Crocker, et le chef des forces de la coalition sur place, le général David Petraeus.
Selon cet accord, une loi, qui doit encore être approuvée par le Parlement, remplacera la loi de débaasification adoptée en 2003 à l'initiative de Washington, et permettra aux anciens membres du parti Baas de réincorporer des postes à responsabilité de l'armée, des institutions et de la fonction publique. La réhabilitation des anciens baasistes était exigée fermement par le bloc politique sunnite. Les dirigeants irakiens ont également accepté l'organisation d'élections régionales et la poursuite du dialogue sur des questions qui les divisent comme la réforme constitutionnelle et la loi sur le pétrole. La présence du vice-président al-Hachémi, pilier du groupe politique sunnite, ne présage cependant pas un retour de fait du bloc sunnite au sein du gouvernement. Le gouvernement irakien est paralysé depuis plusieurs mois par des querelles intestines entre sunnites et chiites qui ont provoqué le départ ou le boycottage de 17 des 40 ministres. Le 6 août, les ministres de la Liste nationale irakienne, des laïcs proches de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui, ont annoncé le boycottage du gouvernement. Le 1er août, les six ministres du Front, principal bloc sunnite au gouvernement avec 44 des 275 sièges, avaient remis leur démission au Premier ministre, à l'issue d'un mois de désaccord. Avant eux, en juin, cinq ministres, alliés au dirigeant radical chiite Moqtada Sadr, avaient démissionné. Les partis chiites et kurdes avaient, le 16 août, décidé de former une nouvelle alliance pour tenter de sortir l'Irak de la crise politique, mais sans obtenir la participation immédiate des sunnites. La nouvelle alliance comprenait quatre partis et rassemblait 108 sièges sur 275 au Parlement.
Par ailleurs, pressée par les Etats-Unis de s'engager davantage dans la stabilisation de l'Irak, l'ONU a, le 10 août, accepté d'y jouer un rôle accru. Adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité, la résolution 1770 confère à la Mission d'assistance de l'ONU en Irak (Manui) un champ d'action étendu, « si les circonstances le permettent », dans des domaines variés: politique, diplomatique, humanitaire, droits de l'homme. Ces activités constituent le quotidien de l'organisation internationale, mais le plus souvent dans des situations post-conflictuelles. Le nombre des personnels internationaux de l'ONU autorisés à résider en territoire irakien, sur les quelque 300 que compte la Manui, est plafonné à 65. Et qu'actuellement, seuls 55 personnels y résident effectivement, dont 5 à Erbil et 50 à Bagdad, pour l'essentiel confinés à l'intérieur de la Zone verte. Encore traumatisé par l'attentat du 19 août 2003 contre le quartier général de l'ONU à Bagdad, qui avait tué 22 employés de l'ONU, dont le représentant spécial, le Brésilien Sergio Vieira de Mello, le personnel de l'Organisation a réagi par avance à la résolution 1770.
Un des architectes de la résolution 1770, l'ambassadeur américain Zalmay Khalilzad, a indiqué que ce vote à l'unanimité montrait « qu'une page avait été tournée dans l'histoire du rôle du Conseil de sécurité en Irak », faisant référence au refus de ce dernier de légitimer l'intervention militaire en 2003. « Cette résolution souligne le sentiment de plus en plus partagé que tout ce qui se passe en Irak a des conséquences non seulement pour la région, mais aussi pour le monde entier », a ajouté le diplomate américain.
Damas a accueilli les 8 et 9 août une réunion internationale sur la stabilisation de la situation en Irak avec la participation exceptionnelle des Etats-Unis. Outre les Etats-Unis, l'Irak et la Syrie, la Jordanie, la Turquie, l’Arabie saoudite, le Koweït, et l'Iran ont participé à cette rencontre, qui a évoqué la sécurisation des 360 km de frontière irako-syrienne et le contrôle des réseaux baassistes irakiens implantés sur le sol syrien depuis la chute du régime de Saddam Hussein, en 2003. Cette rencontre est la suite logique de la première rencontre en deux ans entre responsables syriens et américains, qui a eu lieu en mai en marge d'une conférence en Egypte. Washington accuse la Syrie de laisser activistes et armes s'infiltrer en Irak à partir de son territoire.
La délégation syrienne comprend Mohammad Mansoura, chef de la section des renseignements en charge de la sécurité politique. L'Iran a envoyé un groupe de 15 diplomates et officiers du renseignement, et les Etats-Unis une équipe de diplomates des ambassades de Damas et Bagdad.
Depuis l’intervention en Irak, près d'un million d'Irakiens se sont réfugiés en Syrie, dont un grand nombre d'anciens agents des forces de sécurité de Saddam Hussein accusés par Bagdad de prêter main-forte à la guérilla irakienne. De source diplomatique à Damas, on estime que la Syrie est jusqu'à présent délibérément restée vague sur sa politique en Irak en espérant une contrepartie des Etats-Unis à sa possible coopération - comme un allègement des sanctions américaines dont elle fait l'objet ou des pressions sur Israël pour qu'il accepte de restituer le Golan.
Le Directeur des affaires sanitaires de la province de Souleimaniyeh, Sherko Abdallah, a, le 30 août, annoncé que six personnes ont succombé à une épidémie de choléra dans la province kurde de Souleimaniyeh, et les hôpitaux de la région traitent 2.000 cas suspects. Au cours de la seule journée du 28 août, 250 personnes présentant des symptômes tels que des vomissements ou de la diarrhée ont été hospitalisées et 102 autres ont encore été admises le lendemain dans des hôpitaux, selon le directeur.
A Genève, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que 35 cas avaient été confirmés par des laboratoires sur place. « Nous avons relevé deux foyers d'épidémie, l'un à Souleimaniyeh, l'autre à Kirkouk », a indiqué la responsable du choléra pour l'OMS en parlant de « grande épidémie ». Selon M. Abdallah, « la principale cause (de l'épidémie) est la mauvaise qualité de l'eau ». Il a néanmoins souligné que la plupart des patients n'étaient pas atteints du choléra. « Les hôpitaux de Souleimaniyeh traitent des cas de diarrhée. Mais tous les cas de diarrhée ne sont pas des cas de choléra. Nous prenons toutes les mesures de précaution pour prévenir la propagation de la maladie », a-t-il souligné.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a remplacé ses ministres du Pétrole et de l'Industrie dans un remaniement majeur considéré comme le moyen pour le président iranien de renforcer son emprise sur les secteurs industriels qui concentrent l'essentiel des revenus du pays. Selon l'agence officielle IRNA, le ministre du Pétrole Kazem Vaziri Mahaneh et le ministre de l'Industrie Ali Reza Tahmasebi ont remis leur démission et ont été remplacés par des ministres chargés d'expédier les affaires courantes. Toutefois, la plupart des grands quotidiens du pays affirment le 13 août que les deux ministres ont en réalité été limogés par M. Ahmadinejad. Les médias d'Etat n'ont donné aucune raison à ces limogeages présumés, se contentant simplement de relayer le communiqué officiel de la présidence, selon lequel le président iranien a nommé le président de la compagnie pétrolière nationale (NIOC) Gholam Hossein Nozari comme ministre en charge du Pétrole, et Ali Akbar Mehrabian, le directeur d'une chaîne de magasins de Téhéran, comme ministre en charge de l'Industrie.
Elu en 2005 sur un programme populiste, Ahmadinejad avait entre autres promesses électorales promis de débarrasser le pays de ce qu'il avait qualifié de « mafias » pétrolières. Le président iranien avait été toutefois contraint d'accepter Kazem Vaziri Mahaneh au poste de ministre du Pétrole après le rejet par le Parlement à trois reprises des candidats qu'il proposait pour ce poste. Kazem Vaziri-Hamaneh avait récemment été accusé par un ancien membre du gouvernement d'avoir conclu un contrat de vente d'essence à l'Inde et au Pakistan pour un prix trop bas.
L'Iran a fermé pour la seconde fois en moins d'un an le grand quotidien modéré du pays, Shargh, après qu'il eut publié une interview d'une militante homosexuelle vivant au Canada. « J'ai été informé que l'organisme de surveillance de la presse avait ordonné l'interdiction, mais nous n'avons pas encore reçu de notification officielle », a déclaré le 6 août le directeur du journal Mehdi Rahmanian. « Nous avons publié une interview d'une femme écrivain expatriée. Ils nous ont dit que cette femme avait des problèmes de mœurs. Elle est homosexuelle et s'en vante dans son blog. Nous l'avons interviewée en tant que poète », a ajouté M. Rahmanian. Dans son édition du 4 août, Shargh (Est) avait publié sous le titre « langage féministe » une interview d'une page de Saghi Ghahreman, une femme poète iranienne vivant au Canada. Le quotidien conservateur Kayhan s'en est pris à Mme Ghahreman, la qualifiant de « contre-révolutionnaire en fuite » qui dirige « l'organisation iranienne des homosexuelles ». Shargh avait recommencé à paraître en mai après une interdiction de neuf mois pour avoir publié une caricature jugée insultante pour le président Mahmoud Ahmadinejad.
Par ailleurs, l’agence de presse iranienne, Irna, a, le 9 août, rapporté que la police iranienne a arrêté 20 jeunes filles et garçons lors d'une soirée mixte à Karaj (ouest de Téhéran), quelques jours après l'arrestation de 230 personnes lors d'un concert clandestin de musique rock qualifiée de « satanique » dans cette même ville. Plus de 110 participants avaient été transférés à la prison locale. La consommation d'alcool et les fêtes mixtes sont interdites en Iran. Le chef de la police iranienne, le général Esmaïl Ahmadi Mogadam, a déclaré que la campagne de moralisation, lancée en avril dernier, allait se poursuivre avec force « en raison du soutien apporté par la population », a rapporté l'agence Mehr. La police iranienne a lancé une vaste campagne depuis avril dernier contre le non respect du voile islamique, les signes apparents de la culture occidentale, notamment les jeunes qui portent des vêtements avec des inscriptions étrangères et des coiffures à l'occidentale.
De plus, un présentateur vedette à la télévision d'Etat iranienne a été mis au repos après avoir critiqué lors d'une émission très suivie le chef de la police de Téhéran, qui mène la campagne contre les femmes mal voilées, ont rapporté les médias le 5 août. Farzad Hassani s'était livré il y a deux semaines à des vives critiques contre les méthodes de la police de Téhéran dans son émission, au cours de laquelle il a donné en direct la parole du chef de la police de la capitale Ahmad Reza Radan. Le présentateur a sévèrement blâmé les méthodes de la police qui venait de lancer une campagne contre les Iraniennes mal voilées et celles qui portent des coiffures à l'occidentale.
La ministre chypriote des Affaires étrangères, Erato Kozakou-Marcoullis, a, le 11 août, déclaré que les menaces de la Turquie au sujet de l'exploration de champs pétroliers par Chypre dans l'est des eaux méditerranéennes pourraient entraver l'accession de la Turquie à l'Union européenne (UE). Le comportement de la Turquie aura de sérieuses répercussions sur son adhésion à l'UE, a averti la chef de la diplomatie, indiquant qu'il y a déjà eu une conséquence importante relative au chapitre de l'énergie dans les négociations.
La Turquie s'oppose à la démarche de Chypre d'accorder des licences sur l'exploration de pétrole et de gaz naturel en Méditerranée, arguant que ce sont les Chypriotes-turcs habitant dans le nord de l'île qui ont le droit à la parole sur la richesse sous-marine. Mme Kozakou-Marcoullis a informé l'UE et les Etats-Unis des menaces d'Ankara à l'encontre de l'appel d'offres internationaux lancé par Nicosie en février dernier, dont le premier cycle touchera à sa fin le 16 août prochain. Les entreprises intéressées pourront soumettre leurs demandes pour des projets d'exploration et d'exploitation dans 11 blocs déterminés par Chypre au large de l'île, sur les côtes sud et sud- ouest. Selon les médias locaux, le navire de recherches turc Yunus S a récemment navigué dans la région pour des explorations en Méditerranée. La Turquie aurait envoyé une lettre au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dénonçant le fait que les Chypriotes-grecs tentent de « créer un fait accompli » dans la région. Ankara n'entretient pas de relations diplomatiques avec la République de Chypre, reconnue par la communauté internationale. Celle-ci a intégré l'UE en mai 2004. Chypre est divisée en deux zones depuis 1974 à la suite de l'invasion par l'armée turque du nord de l'île, en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par la junte d'alors à Athènes et qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.