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Liste
NO: 171 |
20/6/2000 UN MAIRE HADEP SUSPENDU DE SES FONCTIONSLe maire de la ville d’Özalp, dans la province kurde de Van, a été le 15 juin suspendu de ses fonctions par les autorités turques sans explication. Salih Haktan a été informé de sa suspension par une circulaire officielle du bureau du gouverneur de Van. " La circulaire ne mentionne pas le motif de la suspension. Haktan lui-même n’a aucune idée de la raison pour laquelle elle a été décidée (...) Il n’y a aucune raison à cette suspension. Nous pensons que la décision est politique et arbitraire ", a affirmé Hamit Geylani, vice-président du HADEP. UN HAUT RESPONSABLE DU MHP ACCUSE LE MIT ET LA POLICE DE SERVIR D’ESCORTE AUX TRAFICANTS DE DROGUEDans un entretien accordé le 12 juin 2000 au quotidien turc Radikal, Sevket Yahnici, député du parti de l’Action nationaliste (MHP), président adjoint du parti MHP, partenaire de la coalition gouvernementale, a affirmé que la police et les services de renseignement turc (MIT) autorisaient le trafic de drogue en Turquie. " Le MIT est divisé en deux. Beaucoup d’autres choses se trouvent divisées ainsi. Je vous affirme clairement que sur la route Yüksekova-Marseille, plus de 100 milliards de dollars, issus du trafic de trafic sont partagés. La police ouvre la route, des camions de transport internationaux y conduisent. D’autres se chargent de les escorter ( ...). Des substances illégales ont été transportées de cette manière depuis plus de 25-30 ans " a déclaré M. Yahnici au journal en question. La déclaration de S. Yahnici va dans le sens de la volonté du parti qui veut affricher l’image d’un " parti propre " par rapport à son concurrent, le parti de la Mère Patrie (ANAP), impliqué dans des affaires de corruption et dont le leader Mesut Yilmaz risque d’être traduit devant la Haute Cour de Justice. Le député a également soulevé le scandale de Susurluk [ndlr : accident de voiture en novembre 1996 mettant en lumière les liens entre la mafia, l’Etat, et le monde politique] : " Qu’en est-il advenu de Susurluk ? Quelle différence y aura-t-elle si vous vous mettez à pousser des cris ? Il est évident qu’on n’obtiendra rien en faisant cela. Susurluk était un scandale, mais il n’a fait remonter à la surface qu’un cinquième d’iceberg ". Les différents rapports européens dénoncent régulièrement le rôle de la Turquie dans ce trafic. Plus de 75 % de la drogue consommée en Europe transitent par la Turquie. Dans son récent rapport, l’Observatoire international des drogues qualifie la Turquie de narco-Etat et accuse les pays occidentaux d’hypocrisie et de mansuétude envers leurs alliés turcs. Par ailleurs, le MHP qui se dit " propre ", comprend dans ses rangs des députés et même des ministres [cf. : M. Durmus, ministre de la santé], accusés de crimes, souvent de meurtre, qui se trouvent impunis par l’effet de la prescription des délais de poursuite. LA TURQUIE CONDAMNÉE PAR LA COUR EUROPÉENNE DES DROITS DE L’HOMME POUR LA DISPARITION D’UN KURDELa Turquie a été condamnée le 13 juin par la Cour européenne des droits de l’homme pour " traitement inhumain et dégradant " conformément à l’article 3 de la Convention des droits de l’homme. Soupçonné d’être membre du parti des travailleurs de Kurdistan (PKK), Abdulvahap Timurtas, un jeune Kurde né en 1962, disparaît le 14 août 1993 près de Yeniköy (province de Sirnak) après un placement en garde-à-vue. La Cour européenne est saisie par le père de la victime qui accuse les autorités turques d’être responsables de la mort de son fils. Le gouvernement turc, qui nie toute responsabilité, soutient tout simplement que M. Timurtas n’a pas été placé en garde-à-vue. Les autorités turques ont en particulier contesté la photocopie d’un rapport des forces de sécurité faisant état de l’arrestation de ce dernier, qui a été fournie comme preuve par le père de la victime. Le procureur de Sirnak avait classé sans suite la plainte de ce dernier et la Turquie a par la suite refusé de fournir à la Cour de Strasbourg le document sur lequel elles se fondent pour nier l’authenticité de la copie du rapport. Compte tenu de ce refus non motivé et de " toute une série d’éléments en faveur de l’authenticité du document litigieux ", la Cour européenne a reconnu l’arrestation et la détention du fils du requérant. En concluant à une violation de l’article 2 de la Convention européenne, la Cour a jugé que " le gouvernement turc n’ayant fourni aucune explication au sujet de ce qui est arrivé au fils du requérant pendant sa détention, il doit être jugé responsable du décès de l’intéressé. " La Cour a stigmatisé la Turquie pour " l’absence d’enquête prompte et effective " et pour " l’absence de registres précis et fiables " concernant les gardes à vue. Selon l’arrêt, " certains membres des forces de sécurité ont fait preuve d’un manque total de sensibilité devant les préoccupations du requérant, en niant à la face de l’intéressé et au mépris de la vérité que son fils eut été placé en garde-à-vue ( ...) De surcroît, l’angoisse éprouvée par le requérant au sujet de son fils est toujours très actuelle ". La Turquie a été condamnée à verser £ 30 000 à la famille du jeune Kurde disparu. EN VISITE À DIYARBAKIR ECEVIT ATTAQUE LE HADEPLe Premier ministre turc Bülent Ecevit, leader du parti de la Gauche Démocratique (DSP) a déclaré au cours de la seconde convention régionale de son parti le 11 juin à Diyarbakir que " le terrorisme séparatiste a été presque éradiqué au cours du mandat du 57e gouvernement. Les séparatistes ont compris que la Turquie ne peut pas être divisée. Maintenant, ils essayent de la morceler politiquement. Mais ceux qui ont échoué à diviser le pays par l’intermédiaire des attaques armées ne peuvent parvenir à le scinder politiquement ... ". Les propos du Premier ministre visant directement le parti de la démocratie du peuple (HADEP), seul parti pro-kurde encore légal mais risquant une dissolution, ont suscité de vives réactions des responsables du HADEP. Le Premier ministre a également déclaré que " ce serait une bonne chose que la peine de mort soit abolie ". " J’ai toujours été contre la peine de mort ", a encore dit M. Ecevit, rappelant la position de principe qui lui avait permis, en janvier dernier, de forcer la main à son partenaire de la droite nationaliste, le vice-premier ministre Devlet Bahçeli, pour suspendre la procédure devant mener à l’exécution du leader du PKK, jusqu’à ce que la Cour européenne des Droits de l’homme se prononce sur les recours de la défense. " Si nous arrivons à nous débarrasser de la peine de mort ", a rajouté M. Ecevit, " nous pourrons obtenir l’extradition de suspects à l’étranger, et l’une des difficultés sur notre chemin vers l’Union européenne disparaîtra ". Hikmet Sami Türk, ministre de la justice, avait évoqué le 10 juin le terme du milieu de l’an 2001 pour la disparition de la peine de mort, dans le cadre du réforme du code pénal turc. Par ailleurs, il a soulevé le problème des protecteurs de village (plus de 60 000), armés par les autorités dans la région pour lutter contre le PKK. " Nous sommes déterminés à trouver une solution permanente et satisfaisante à la question " a-t-il déclaré. Le Premier ministre turc ne continue à prendre en considération que l’aspect économique de la question kurde en niant tout problème culturel, linguistique et ethnique. Certes, les chiffres révèlent que le revenu annuel minimum dans la région est de $ 1 633 alors que la moyenne générale en Turquie est de $ 3 176. En terme d’investissement public, la région semble également désavantagée avec 3 milliard de francs, soit 8,6 % des investissements publics prévus pour cette année. LA TURQUIE CONDAMNÉE POUR ATTEINTE À LA LIBERTÉ DE L’EXPRESSIONLa Turquie a été condamnée le 15 juin par la Cour européenne des droits de l’homme pour violation du droit à la liberté d’expression d’un jeune journaliste, poursuivi pour avoir publié le point de vue d’un lecteur sur la question kurde. Umit Erdogdu, 30 ans, rédacteur en chef du bimensuel " Iscilerin Sesi " à Istanbul (La voix des ouvriers), avait fait paraître le 2 octobre 1992 l’article d’un lecteur intitulé " Le problème kurde est un problème turc ". Un an plus tard, M. Erdogan était condamné pour diffusion de propagande contre l’intégrité territoriale de l’Etat et l’unité indivisible de la nation turque à 6 mois de prison et à une amende qu’il a commencée à payer en 1994. L’affaire avait été rejugée, suite à la modification en 1995 de certaines dispositions d’une loi turque contre le terrorisme, et la peine avait été ramenée à une amende, sans emprisonnement. Un nouveau changement législatif conduisait la Cour de sûreté turque à accorder, en décembre 1997, un sursis au journaliste, à condition qu’il ne commette aucune nouvelle infraction pendant trois ans. Dans son arrêt, la Cour européenne, saisie en 1994, a admis que le texte litigieux comportait " une certaine virulence politique " et qu’il est " clair que son auteur entendait, ne fût-ce qu’indirectement, stigmatiser tant l’idéologie politique dominante de l’Etat que la conduite des autorités turques quant au problème kurde ". Mais elle n’y a rien décelé qui puisse inciter les lecteurs, comme l’affirme Ankara, à recourir à la violence contre l’Etat turc, ni à rejoindre les camps du PKK. En incriminant le journaliste, les autorités turques " n’ont pas suffisamment pris en compte la liberté de la presse, ni le droit du public de se voir informé d’une autre manière de considérer le problème kurde, aussi désagréable que cela puisse être pour elles ", a estimé la Cour européenne. Quant au sursis accordé au requérant en 1997, les juges européens ont en outre estimé qu’il s’apparentait à une " interdiction qui avait pour effet de censurer la profession même du requérant ". La Cour a accordé au requérant un dédommagement moral de 26 000 FF et 20 000 FF pour frais et dépens. UN DICTIONNAIRE TURC-KURDE INTERDIT DE DIFFUSIONUn dictionnaire turc-kurde, rédigé par l’Institut kurde d’Istanbul et publié il y a dix jours, a été le 19 juin saisi dans la ville de Batman, peu après sa mise sur le marché. " Une centaine d’exemplaires ont été confisqués il y a une semaine auprès de la société de distribution sur ordre de la direction de la sûreté de Batman et envoyés à la Cour de sûreté de l’Etat de Diyarbakir pour contrôler le contenu de notre dictionnaire ", a déclaré le directeur de l’Institut Hasan Kaya. Ce dictionnaire de 1280 pages et plus de 40 000 entrées est à ce jour le plus important ouvrage donnant accès à la langue kurde. Rédigé par Zana Farqini, membre de l’Institut kurde d’Istanbul, ce dictionnaire est une preuve que " la langue kurde existe, qu’elle doit être protégée et qu’elle n’est pas aussi pauvre qu’on le dit ", a expliqué M. Kaya. L’ouvrage est en vente au Centre culturel mésopotamien d’Istanbul, mais reste introuvable dans plusieurs grandes librairies où des dictionnaires plus anciens sont dans les rayons. MEHMET ALI AGCA GRACIÉ ET EXTRADÉ VERS LA TURQUIEGrâcié puis extradé le 14 juin par les autorités italiennes, Mehmet Ali Agca, l’auteur de la tentative d’assassinat du pape en 1981, est arrivé en Turquie où il devrait purger une autre peine pour le meurtre d’un journaliste. M. A. Agca, membre des Loups Gris d’extrême droite, s’était évadé alors qu’il comparaissait en 1979 pour le meurtre la même année du journaliste Abdi Ipekçi, rédacteur en chef du quotidien Milliyet. Il avait été condamné à mort par contumace en 1980 mais sa peine avait été commuée en dix années de réclusion en vertu d’une loi d’amnistie de 1991. Il n’a cependant purgé que 158 jours de cette peine. Il a été grâcié par le président Carlo Azeglio Ciampi à la demande du souverain pontife après 19 ans passés derrière les barreaux. Incarcéré dans la centrale de haute sécurité de Kartal-Maltepe (Istanbul), il est aujourd’hui enfermé dans la même prison que Abdullah Çakici, chef mafieux d’extrême droite, impliqué dans plusieurs meurtres, que la France a, il y a quelques mois, extradé vers la Turquie. Les média turcs semblent accueillir d’un très mauvais oeil le retour d’Agca. Les uns craignent qu’il soit dans très peu de temps déclaré " héros national " comme Abdullah Çatli [ndlr : membre des Loups Gris, décédé au cours de l’accident de Susurluk, impliqué dans de nombreuses affaires de drogue et de meurtres avec le soutien des services de l’Etat], les autres dénoncent " le cadeau empoisonné " et appréhendent des révélations mettant à nouveau en question l’Etat. Reste que beaucoup de choses ont changé depuis la fuite d’Ali Agca, puisque ses amis des Loups Gris se trouvent aujourd’hui au pouvoir dans la coalition gouvernementale. LU DANS LA PRESSE TURQUE : QUANT L’ETAT FAISAIT ASSASSINER, SANS PROCÈS, DES CITOYENS SUSPECTSÀ partir du témoignage d’un homme de main des services secrets turcs, Oral Çalislar, journaliste au quotidien turc Cumhuriyet, dénonce dans ses colonnes du 6 juin les exactions commises dans le Kurdistan sous prétexte de lutte contre le PKK. Voici l’intégralité de l’article : " Les aveux du tireur du JITEM [nldr : service de renseignement et d’action de la gendarmerie, chargé de contre-insurrection au Kurdistan] ont été révélés par l’article de Mutlu Sereli dans le quotidien Cumhuriyet [ndlr : l’équivalent turc du Monde]. Ibrahim Babat, le tireur en question, raconte tout ce qu’il a fait mais aussi tout ce qu’on lui a ordonné, avec une exactitude au-dessus de tout soupçon. Lisez la déposition d’Ibrahim Babat. Lisez pour apprendre de quelle façon il a été transformé en Ibrahim Babat par le JITEM avec de faux papiers d’identité. D’origine syrienne, né en 1965 selon ses déclarations, Ibrahim Babat, nom de code Mete, déclare ceci à la Cour de sûreté de l’Etat et à la direction de l’inspection du Premier ministre : Le JITEM a donné à tous ce qui ont collaboré le pouvoir d’exécuter toute personne ayant des rapports avec le PKK. On m’a également transmis des instructions en ce sens. Excédés par les déclarations de Babat, des responsables le mettent en garde pour le faire taire. Le chef du bureau des renseignements généraux de la Direction de sûreté de Kirklareli et le commandant de la gendarmerie lui rendent visite et le menacent en lui disant " Fais bien attention, ne porte pas de préjudice à l’Etat, ton affaire est en Cassation ". Babat raconte en ces termes sa relation avec le JITEM : " Ils devaient me déclarer mort au cours d’un affrontement et puis annoncer mon décès. J’ai donc accepté de les aider et de travailler en collaboration avec l’armée. Ils m’ont alors préparé de faux papiers d’identité. " " Sous couvert de lutte contre le PKK, en dehors des interventions légales ou légitimes, j’ai été témoin et j’ai pris part à des nombreuses opérations qui pourraient déconcerter l’Etat, c’est pourquoi je me suis senti obligé de les expliquer ... Les commandants responsables de la sécurité publique connaissaient parfaitement ma situation, et je touchais la somme de 500 000 livres turques par mois qui m’était d’ailleurs remise après la signature d’un reçu. " Puis, Babat décrit, lieux et noms compris, les assassinats ordonnés par les responsables de l’Etat, c’est-à-dire des officiers du JITEM. Aujourd’hui, au vu de ces éléments, les responsables de l’autorité publique, les commandants de la sûreté nationale, peuvent-ils continuer à soutenir que le JITEM n’existe pas ? Teoman Koman, le commandant de la gendarmerie de l’époque, devenu par la suite l’homme de main de Cavit Çaglar a déclaré qu’ " il n’y a pas de JITEM " et a refusé de déposer à la commission d’enquête du Parlement turc. À l’époque, il était commandant, aujourd’hui il est sans uniforme, il serait judicieux de recueillir son avis sur la question. Teoman Koman était une des personnes-clé du moment. Avant d’être commandant de la gendarmerie, il était secrétaire général du Conseil national de Sécurité Nationale (MGK), et encore avant, conseiller au service de renseignement (MIT). Il devrait à ce titre connaître toutes ces affaires, les arrangements conduisant à ces événements, et la politique dissimulée derrière ceux-ci. Est-il possible de réaliser ce genre d’opération sans aviser le commandant de la gendarmerie ? Dans le cadre d’un pays dirigé démocratiquement, considéré comme un Etat de droit, il y a d’affreuses vérités à tirer du récit de Babat. Dans un Etat de droit est-il possible pour une quelconque organisation étatique de faire exécuter des hommes ? Peut-elle faire enlever des individus en fournissant des faux papiers d’identité ? Un Etat peut-il éliminer ses propres citoyens en se mettant au-dessus de la loi ? Tout en sachant la réponse négative à ces questions, nous acceptons, résignés, ces événements. Au sein de l’Etat, par l’action des responsables de l’Etat, des opérations illégales ont lieu, nul ne l’ignore et pourtant tout le monde réagit comme si tout cela était normal. La déclaration d’Ibrahim Babat est horrible. Les citoyens d’un Etat peuvent-ils accueillir normalement le fait que l’Etat pourrait les assassiner ? Malgré les révélations de ces affaires, peuvent-ils se dire qu’on n’y peut rien ? C’est regrettable, mais la réponse est oui. Les déclarations du Syrien, de son faux nom Ibrahim Babat, mettent froidement à jour l’esprit sécuritaire qui gouverne ce pays et la concertation d’une sécurité d’intimidation et assassine. Les propos d’Ibrahim Babat, publiés dans le quotidien Cumhuriyet, prouvent l’enracinement de la conception qui dirige l’Etat dans le non droit et l’illégalité. Le directeur du service des renseignements et le commandant de la gendarmerie qui l’ont menacé dans la prison de Kirklareli ont-ils agi de leur propre chef ? Peut-on y croire ? Il est évident qu’il y a des complices hauts placés qui veulent faire taire Ibrahim Babat. Je me dis et si on réinterrogeait Teoman Koman et qu’une commission d’enquête passait en revue les trois périodes critiques de son exercice ... Pour que la Turquie soit un Etat de droit démocratique, Ibrahim Babat devraient être interrogé et pris en considération. Il est temps que ces horribles machinations de meurtres cessent. Pour cela, les protagonistes se doivent de rendre des comptes. Après avoir expliqué la situation, j’interroge les dirigeants de cet Etat : Continuez-vous à prétendre que le JITEM n’existe pas ? Soutenez-vous l’occultation de ces assassinats commis dans ce cadre ? Vous croyez tenir jusqu’à quand ? ". |