La crise provoquée par le vote, en juillet dernier, d’une loi électorale dénoncée par les Kurdes concernant le statut de Kirkouk, loi à laquelle le Conseil de présidence irakien a finalement mis son veto, ne s’est pas apaisée avec les vacances parlementaires. Le ton a non seulement monté d’un cran entre Bagdad, Erbil et Kirkouk, mais les tensions qui jusque là s’étaient concentrées sur un seul des territoires kurdes détachées par l’ancien régime, se sont étendues à Diyala, avec la décision du gouvernement central de remplacer les Peshmerga qui y assuraient la sécurité, par des troupes irakiennes.
Dès le début du mois, juste après l’annonce des 26 membres kurdes du Conseil provincial de Kirkouk (sur un total de 41 sièges), réclamant le rattachement de la province à la Région du Kurdistan, Ali al-Dabbagh, le porte-parole du gouvernement irakien, a fait savoir son opposition à « tout geste unilatéral » visant à changer le statut de la région : « Le gouvernement irakien appelle au calme tous les groupes et parties de la province de Kirkouk et à ce qu’ils s’abstiennent de toutes mesures menant à une escalade qui nuirait à l’unité nationale. Le gouvernement irakien refuse catégoriquement toute mesure unilatérale pour changer le statut de Kirkouk. » Ali Al-Dabbagh a ajouté que son gouvernement répondrait avec fermeté à « tout abus ou menace sécuritaire de la part d’un quelconque groupe armé ».
Dans le même temps, le parlement irakien tenait une session extraordinaire pour résoudre enfin le casse-tête que cette loi électorale représente à Kirkouk, puisque devant décider, avant même le scrutin, d’un partage ethnique du pouvoir entre les Kurdes, les Turcs et les Arabes, sans tenir compte de la démographie réelle de la province. Ce conflit bloque en fait la tenue des élections provinciales dans tout l’Irak, et il semble de moins en moins certain, malgré l’insistance des Etats-Unis, que ces élections auront lieu en octobre prochain, tandis que la querelle se propage dans tout le pays.
Cependant, dès le 4 août, Mahmoud Othman, un député influent de l’Alliance kurde au parlement irakien, annonçait que les partis politiques irakiens et kurdes étaient sur le point de trouver un accord sur la loi électorale, alors que le président de la Région du Kurdistan, Massoud Barzani, venait de rencontrer à Baghdad les principaux leaders politiques arabes, en présence de Staffan de Mistura, le représentant de l’ONU en Irak, auteur d’un rapport très controversé lui aussi sur la question des territoires revendiqués par les Kurdes, et l’ambassadeur américain, Ryan Crocker. Dans une déclaration à l’AFP, Mahmoud Othman a notamment indiqué que des modifications seraient faites à l’article 24 initialement adopté en juillet dernier, et que les élections à Kirkouk pourraient être ajournées de 6 mois. En attendant, une commission parlementaire pourrait être créée pour se prononcer spécialement sur le statut de la province, commission qui devrait soumettre ses rapports à la fois au gouvernement central et à celui d’Erbil, ainsi qu’aux deux parlements.
L’accord envisagé n’a pas empêché le président kurde Massoud Barzani, de fustiger, lors d’une conférence de presse donnée le 5 août, le projet de loi avorté, en le qualifiant même de « conspiration » : « Pour nous, il est clair que ce qui s'est passé le 22 juillet était une grande conspiration et représentait un grand danger pour le processus démocratique et constitutionnel en Irak, et particulièrement pour les Kurdes ». Massoud Barzani a également réitéré la position kurde sur le partage des pouvoirs à Kirkouk, à savoir qu’il devait se décider en fonction des résultats électoraux obtenus, et non par un partage en trois parts égales, des membres kurdes, turkmènes et arabes, qui ne correspond pas au poids démographique de chacune des communautés.
Les accusations de Massoud Barzani, sur la « conspiration » que représenterait cette loi, ont été reprises et précisées par Mahmoud Othman, qui a accusé ouvertement la Turquie de chercher à réduire l’influence politique des Kurdes en Irak, et en la présentant comme l’instigatrice principale du premier vote de la loi : « La Turquie a manoeuvré pour faire adopter une loi anti-kurde au Parlement. Elle est derrière l'adoption de l'article 24 de la loi électorale car elle essaie par tous les moyens de réduire les acquis obtenus par le Kurdes après la chute de Saddam Hussein. » Le député kurde critique aussi le « rôle négatif » des USA, qui, selon lui, auraient laissé faire la Turquie dans cette affaire de l’article 24. Il a aussi fait part de pressions de la part du gouvernement britannique pour que les Kurdes se plient aux exigences arabes et turkmènes.
Finalement, ce n’est pas un délai de six mois que les Nations Unies ont proposé, pour l’ajournement du scrutin, mais d’une année entière, comme l’a annoncé Mahmoud Othman, s’exprimant une fois encore au nom de l’Alliance kurde : « Nous avons accepté le projet en cinq points de l'ONU qui consiste (notamment) à repousser les élections à Kirkouk au plus tard jusqu'à décembre 2009 et de laisser la discussion se poursuivre durant un an pour régler la question de cette province ». Le député a indiqué aussi que l’ONU souhaitait, en attendant, le maintien du Conseil provincial de Kirkouk en l’état, avec, donc, une majorité kurde, et de « faire une étude sur la démographie de cette province », ce qui reviendrait, si cela était réellement mis en place, à remplir partiellement le programme prévu par l’article 140 de la constitution, lequel prévoyait un recensement de la population de Kirkouk, avant la tenue d’un référendum.
Selon Khaled Al-Attiya, vice-président du Parlement irakien, se sont montrés favorables aux propositions des Nations Unies les chiites du Conseil suprême islamique en Irak (CSII), ceux du parti al-Dawa, les sunnites du Parti islamique et du Front de la Concorde. Les chiites partisans de Moqtada as-Sadr, des sunnites du Front irakien pour le dialogue national s’y sont opposés, ainsi que des députés turkmènes qui souhaitaient, eux, que les élections soient repoussées en 2009. Cette opposition a réussi à faire capoter, une fois de plus, le vote de la loi, malgré l’insistance du porte-parole Khalid al-Attiya, à ce qu’un accord soit trouvé et que les élections puissent avoir lieu cette année, dans le reste du pays. Mais Fawzi Akram, un député turkmène partisan d’As-Sadr, a parlé de « ligne rouge » au sujet de la province disputée, en refusant tout ajournement des élections) Kirkouk.
Mais au-delà de la question électorale, l’ONU et son représentant en Irak travaillent toujours à élaborer une solution pour toutes les régions disputées en Irak, et non pas seulement Kirkouk : « Nous allons proposer entre septembre et octobre des options pour un accord global sur les régions disputées, dont bien sûr Kirkouk, qui est le problème le plus chaud actuellement en Irak », a déclaré à la presse Staffan de Mistura. « J'espère que vers octobre, les options que nous allons proposer seront prises en considération et de manière constructive par toutes les parties et qu'une formule de compromis sera trouvée afin d’apporter une solution pacifique et juste à Kirkouk. ».
Lors de la publication de son premier rapport et des solutions qu’il proposait, les Kurdes avaient vivement dénoncé l’impasse que le représentant de l’ONU faisait sur l’article 140 et le référendum prévu. Cette fois-ci, Staffan de Mistura semble vouloir parer par avance les critiques kurdes, en avançant que cela n’excluait pas la tenue d’une telle consultation populaire, faisant suite au plan qu’il doit proposer : « Cette formule pourra éventuellement ensuite être confirmée par un referendum. » Les propositions des Nations Unies porteront sur 30 à 40 régions de l’Irak, bien que, selon De Mistura, seules 12 districts posent vraiment problème. Le rapport qu’il avait délivré en juin concernait les régions d’Akre, Hamdaniya et Mahmour (province de Ninive) et Mandali (Diyala). Dès l’automne, le représentant de l’ONU a assuré que ses propositions pour Sindjar, Tell Afar, Toulkay et Shaikhan (province de Ninive), Kifri (province de Suleïmanieh), Khanaqin (Diyala) et Tuz (Salaheddin) seront soumises au Conseil de présidence de l’Irak.
Pendant ce temps, le président de la Région du Kurdistan se rendait pour la première fois depuis son élection à Kirkouk, où, dans un discours, il réaffirmait le « caractère kurde » de la ville, tout en voulant « transmettre un message de paix à Kirkouk qui est à la fois une ville du Kurdistan et d'Irak ». Cette visite a été boycottée par les représentants du Front turkmène (parti soutenu par Ankara) et ceux du Bloc arabe uni. Mais Massoud Barzani a contesté à ces deux groupes politiques le droit de s’exprimer au nom de tous les Arabes et Turmènes de Kirkouk : « J'ai invité à cette réunion des personnalités qui ne sont pas d'accord avec nous mais elles ne sont pas venues. En tout cas, ils ne représentent pas tous les Arabes et les Turcomans de la ville et quand ils seront prêts au dialogue nous le serons aussi. »
Sur la question du référendum, lui aussi repoussé sine die depuis décembre 2007, il a réitéré son attachement au respect de l’article 140, seule solution viable, selon lui : « Toutes les composantes de cette ville doivent vivre ensemble car est fini le temps où le fort pouvait dévorer le faible. Je suis venu ici pour dissiper la peur et assainir l'atmosphère entre les différentes composantes. ». Le président a ajouté que le fait d’affirmer que Kirkouk était une partie du Kurdistan, ne signifiait pas que ce n’était pas une région irakienne, niant ainsi avoir des visées séparatistes, ce dont l’accusent fréquemment des politiciens arabes, tout aussi bien que le gouvernement d’Ankara.
Mais il est d’ores et déjà assuré que les élections ne pourront avoir lieu en octobre, comme prévu initialement. Selon le chef de la commission électorale, la mi-septembre, dernier délai possible, selon le chef de la commission électorale, Faradj al-Hadjdari, un vote de la dernière chance pourrait faire adopter la loi pas plus tard que la mi-septembre : « Si la loi est adoptée le 9 ou le 10 septembre, les élections pourront avoir lieu le 22 décembre », a-t-il expliqué à l’agence de presse Reuters. Si c’est plus tard, nous pourrons essayer pour le 31 décembre. »
Zeinab Bayzeydi, une militante féministe kurde, déjà condamnée à quatre ans de prison a vu cette peine confirmée en appel, de même que « l’exil intérieur » qui l’oblige à purger sa peine hors de sa province, l’Azerbaïdjan occidental.
Cette militante kurde avait participé à la campagne « Un million de signatures », lancée en juin 2006, réclamant l’abrogation des textes législatifs discriminatoires envers les femmes et l'égalité des droits sur les questions familiales, tels que le mariage, le divorce, l'héritage et la garde des enfants.
Arrêtées en même temps que Zeynab Bayzedi, Hana Abdi avait été condamnée à cinq ans de prison en juin et la troisième, Ronak Safazadeh, attend encore d’être jugée. La présidence française de l'Union européenne a condamné, au début du mois, leur arrestation et leur détention.
La pression judiciaire ne se relâche pas en Iran contre les militants des droits de l’homme, les journalistes, les syndicalistes kurdes. Le 25, ce sont deux étudiants qui ont été condamnés à deux ans de prison ferme pour « propagande contre le pouvoir islamique et participation à des rassemblements illégaux ». Sabah Nasri et Hedayat Ghazali, qui étudiaient à Téhéran, sont détenus depuis quatorze mois et cette période de détention sera, selon la loi iranienne, retranchée de la durée de leur peine. Leur avocat, Saleh Nikbakht, a déclaré au journal Kargozaran qu’il allait faire appel du verdict.
Les syndicalistes sont aussi la cible des autorités et l’Alliance internationale de soutien aux travailleurs d’Iran (IASWII) a publié une liste de militants pour les droits du travail et de syndicalistes, emprisonnés ou condamnés récemment pour leurs activités, parmi lesquels plusieurs Kurdes de Sanandaj, la capitale provinciale du Kurdistan d’Iran, condamnés à des peines de prison et de fouet pour avoir participé aux manifestations du 1er Mai organisées dans cette ville. Pour Sousan Razani, 36 ans, 9 mois de prison et 70 coups de fouet ; pour Shiva Kheirabadi, 25 ans, 4 mois de prisons et 15 coups de fouet ; pour Seyed Qaleb Hosseini, 46 ans, 6 mois de prison et 50 coups de fouet ; pour Abdullah Khani, 49 ans, 91 jours de prison et 30 coups de fouet, avec un sursis de 2 ans. Tous ont été condamnés sous les chefs d’accusation de « trouble à l’ordre public et rassemblement illégal devant un bâtiment de la Sécurité sociale.
Le mois dernier, Amnesty International, avait, dans son rapport, critiqué sévèrement les discriminations et la répression subis plus particulièrement par les Kurdes d’Iran. Ce mois-ci, c’est l’Union européenne qui a publié un communiqué en faveur de ces Kurdes, et surtout des cinq condamnés à mort en attente de l’exécution de leur sentence. La présidence française de l’Union européenne s’est dit « vivement préoccupée par les atteintes portées par les autorités iraniennes aux droits de certains de leurs ressortissants de la province iranienne du Kurdistan. C'est avec une grande inquiétude que l'Union européenne a appris la condamnation à mort de MM. Farzad Kamangar, Farhad Vakili, Ali Heidarian, Hivar Botimar et Anvar Hosein Panohi, membres de la société civile iranienne appartenant à la minorité kurde. L'Union européenne exhorte de nouveau les autorités iraniennes à mettre un terme aux condamnations à la peine de mort et aux exécutions, le cas échéant en commuant les peines. »
Alors que la crise parlementaire autour de la question des futures élections irakienne, battait son plein, c’est un autre conflit qui a opposé, dans un même temps, les gouvernements d’Erbil et de Baghdad, cette fois dans le domaine de la sécurité intérieure.
En effet, le 10 août, les Peshmerga qui assuraient jusqu’ici le contrôle au nord de la province de Diyala du distrist de Khanaqin, se sont vus intimer l’ordre par le ministère de la Défense irakien et le commandant en chef des forces terrestres irakiennes, Ali Ghidane, de se retirer au profit de troupes de l’armée irakienne. Mais les forces kurdes ont refusé d’obtempérer sans un ordre du gouvernement d’Erbil, comme l’a expliqué à la presse leur général Nazem Kirkouki, qui commande cette brigade de Peshmerga, forte de 4 000 comnbattants : « Nous ne recevons nos ordres que de la présidence de la région autonome du Kurdistan. Nous avons une brigade déployée dans les localités de Saadiya, Qara Tapa, Jalawla (dans le nord de Diyala) et nous ne bougerons pas car nous n'avons pas reçu jusqu'à présent d'ordre de la présidence de nous retirer. Nous sommes venus pour participer au rétablissement de la sécurité dans la région et depuis lors nous avons pris part avec les forces américaines et irakiennes à de nombreuses opérations. »
C’est effectivement à la demande des Etats-Unis et de l’Irak que ces Peshmergas assurent depuis deux ans le contrôle de cette province, qui était alors en proie aux actions terroristes d’Al-Qaïda. Depuis, l’action des troupes kurdes ont notablement augmenté sa sécurité. Les districts de Diyala peuplés de Kurdes sont réclamés par le Gouvernement kurde et font partie des régions qui doivent être soumises au référendum prévu par l’article 140. Ils relevaient auparavant de la province de Suleïmanieh.
Depuis le 29 juillet, une opération conjointe de l’armée irakienne et de forces américaines, a envoyé 40 000 soldats dans la province de Diyala, afin de la purger des réseaux terroristes d’Al-Qaïda. Mais les Kurdes objectent que les régions de la Diyala qu’ils contrôlent ne sont plus tenues par les terroristes, comme l’explique le général kurde Jabar Yawar : « La zone où nous nous trouvons est sécurisée et n'a pas besoin d'opérations militaires ni d'un déploiement de l'armée irakienne. Nous avons donné notre sang pour y maintenir la paix. »
Le porte-parole du ministre irakien de la Défense, le général Mohammed al-Askari, ne dément pas que c’est à la demande du gouvernement de Bagdad que les Peshmergas se sont déployés au nord de Diyala, mais estime qu’à présent, leur mission est terminée : « La brigade des Peshmergas était venue du Kurdistan pour prendre position dans la vallée de Khamrine quand l'armée et la police irakiennes étaient occupées ailleurs. L'accord stipulait leur retrait quand l'armée irakienne serait prête. Aujourd'hui nous sommes venus leur dire que nous n'avions plus besoin d'eux. »
Mais la décision soudaine des Irakiens de réinvestir toute la Diyala n’est peut-être pas qu’un hasard de calendrier, alors que dans le même temps, les députés kurdes et arabes, ainsi que les différentes factions de Kirkouk, se disputent au sujet du partage des pouvoirs dans cette province. Alors que militairement parlant, les Peshmergas et les Asayish (forces de sécurité) tiennent Kirkouk relativement bien en main, les Kurdes craignent ouvertement qu’en cédant la place à Khanaqin, non seulement ils pourraient perdre tout espoir de voir le rattachement de cette région au Kurdistan, mais qu’en plus, le déploiement de l’armée irakienne ne s’étende à toutes les régions revendiquées, comme l’a confié sous couvert d’anonymat à l’AFP une responsable kurde de Souleimaniyeh : « Nos dirigeants ont peur que si l'armée irakienne réussit à se déployer dans la province de Diyala, elle veuille le faire aussi dans les régions de Kirkouk et de Mossoul où sont présentes nos forces. ».
Malgré cela, le ton du gouvernement kurde a commencé par se montrer conciliant. Jafar Moustafa, secrétaire d'Etat du gouvernement autonome kurde pour les Affaires des peshmergas, a affirmé que des réunions se tenaient entre son gouvernement et le ministre de la défense irakien « pour trouver une solution ». Mais sur place, les commentaires étaient beaucoup alarmistes. Le maire du district de Djalawla, une banlieue de Khanaqin, a déclaré sur les ondes d’Aswat al-Iraq, que la situation était explosive et pouvait empirer à tout moment : « La présence des troupes irakiennes créée des tensions avec les forces des Peshmergas, durant ces derniers jours. Des deux côtés, la situation peut exploser, à chaque minute. » Le maire a expliqué que les Peshmergas craignaient d’être cernés et isolés dans la zone de Khanaqin par les Irakiens et que les tribus arabes travaillaient avec les forces irakiennes pour former des conseils locaux, d’où les Kurdes craignent d’être marginalisés, voire exclus. « Le commandement de la police de Diyala a décidé une police pour le district de Djalawlaa, et n’a recruté que des hommes arabes pour cela. C’est une violation de la loi. »
Le 15 août, cependant, Jafar Moustafa annonçait que les Peshmergas se retireraient de Qara Tepe, la place qu’ils occupaient dans le district de Khanaqin, dans les dix jours à venir, après qu’un accord ait été passé avec le gouvernement de Baghdad. Une rencontre avait eu lieu entre une délégation kurde, menée par le vice-président du GRK, Kosrat Rassoul et Fadel Mirani, secrétaire du Parti démocratique du Kurdistan, le parti de Massoud Barzani), et le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. Mais dans les jours qui suivirent, l’arrivée des troupes irakiennes a créé très vite des tensions, non seulement avec les Peshmergas encore sur place, mais aussi au sein de la population kurde.
Le 23 août, des soldats irakiens ont investi, sans avertissement préalable, le quartier général des forces kurdes, raid qualifié de « boulette » par un responsable de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), le parti de Jalal Talabani, président kurde de l’Irak. Mahmoud Sankawi a déclaré à la radio Aswat al-Iraq qu’ils avaient informé l’adjoint du Premier ministre, le Kurde Barham Salih, de cet incident, et soumis un memorandum à Nouri al-Maliki, dans lequel il était expliqué que « les Peshmerga ne sont pas l’armée du Mahdi », faisant allusion à la loi sur le démantèlement des milices armées, que certains groupes arabes auraient souhaité voir s’appliquer au cas des forces kurdes. Mahmoud Sankawi a indiqué que Barham Saleh s’était entretenu avec le ministre de la Défense, et avait obtenu que soit annulée l’évacuation des bâtiments gouvernementaux tenus par les Kurdes, sans que le gouvernement irakien ne confirme officiellement cet accord.
Trois jours plus tard, le 26 août, c’était au tour des habitants de Khanaqin de protester contre la présence de l’armée irakienne et l’instauration de checkpoint dans le district. Les manifestants, regroupés devant les bâtiments de la mairie, ont eux aussi envoyé un memorandum pour demander le départ des soldats, en indiquant que la situation « stable » de Khanaqin ne nécessitait pas leur présence.
De son côté, le président de la Région du Kurdistan, Massoud Barzani, recevant le 28 août une délégation de hauts responsables de l’ambassade américaine, a exprimé sa « surprise » devant la décision irakienne d’investir les zones nord de la Diyala : « Khanaqin est une zone sûre et il est surprenant que l’armée irakienne y pénètre sous prétexte de combattre le terrorisme. » Massoud Barzani s’est également interrogé sur le manque total de coordination entre les décisions du gouvernement central et la Région kurde.
Alors que le 29 août, le général Muneim Ali, commandant la 4ème brigade de la 5ème armée irakienne, annonçait le lendemain que ses hommes contrôlaient « totalement les zones de Qara Tapa, Jalawla, et al-Saadiya, dans Khanaqin, le Premier ministre Al-Maliki menaçait, selon un député du principal bloc chiite au parlement de Baghdad, de se livrer à des « actions légales » contre les forces kurdes si elles cherchaient à se déployer hors des zones qui leur étaient assignées, menace niée par Fouad Hussein, le directeur de cabinet de la présidence kurde, alors qu’une délégation de responsables kurdes se rendait à Baghdad pour discuter de la crise de Khanaqin avec les responsables irakiens. Finalement, les Peshmergas ont obtenu le droit de rester dans les bâtiments publics qu’ils occupent depuis 2003.
Dans une interview donnée à Asharq al-Awsat, le président kurde Massoud Barzani, expliquait les racines de la crise par la mauvaise volonté du gouvernement de Baghdad à considérer les Kurdes comme de véritables partenaires : « Nous sommes partenaires mais nous n'avons aucun rôle dans le gouvernement. Nous ne sommes pas partenaires sur les questions de sécurité, d'économie et les questions militaires, et nous ne sommes pas du tout informés sur ces institutions. Lors de ma récente visite, nous avons obtenu de bons accords et les moyens de les appliquer. Nous avions un programme dans lequel nous nous accordions avec le gouvernement de Bagdad. Mais lorsque nous sommes retournés dans la Région du Kurdistan, tout ce sur quoi nous nous sommes mis d'accord a été ignoré et marginalisé. Cet état de chose ne sert pas ni notre coalition ni l'Irak ni le futur de l'Irak. Tout devrait être accompli sur les principes de l'entente et du partenariat. C'est le seul moyen de construire le nouvel Irak. Les conséquences d'une autorité de monopole sont bien connues. Cette situation ne peut amener aucun résultat bénéfique pour l'Irak. »
Massoud Barzani a qualifié la mainmise irakienne sur certains districts de Khanaqin d’ « énorme erreur » en soulignant aussi que le comportement sur place des troupes irakiennes a considérablement contribué à aggraver la situation : « Quand le gouvernement a demandé aux forces kurdes de se retirer, elles se sont réellement retirées. Mais les forces militaires qui ont remplacé les Kurdes sont arrivées avec des slogans provoquants et ont agi exactement comme l'ancienne armée, celle qui a commis les crimes contre le peuple kurde dans le passé, notamment ceux durant l'opération Al-Anfal. Ainsi, ces forces sont arrivées avec les mêmes slogans, la même mentalité, et ont agi de la même manière. »
Depuis le début de la guerre civile dans les régions arabes d’Irak, la communauté des chrétiens, particulièrement visée par les islamistes n’a eu d’autre choix que de fuir le pays ou de se réfugier dans la Région du Kurdistan ou dans les régions annexes dont la sécurité est assurée par les Peshmergas, comme à Ninive. Un nombre croissant de ces chrétiens espèrent de moins en moins en une solution apportée par le gouvernement de Bagdad, comme le rapporte un reportage du Kurdish Globe. Ainsi le père Joseph Yohannes, prêtre dans un village chrétien de cette province, estime que sa communauté est plus considérée comme une « minorité » allogène en Irak que comme des citoyens irakiens à part entière et pense que leur statut serait meilleur au sein du GRK : « Parfois, nous sentons que le gouvernement de Bagdad nous considère comme des réfugiés en Irak, comme si nous n’étions pas originaires de ce pays. Si nous rejoignons la Région du Kurdistan, la communauté chrétienne composera alors 15 à 20% de la population ; de cette façon, nos droits seront mieux préservés. »
Malgré la rencontre récente du pape Benoît XVI et du Premier ministre irakien, le chiite Nouri Al-Maliki, le père Joseph ne se montre guère optimiste sur une amélioration du sort des chrétiens d’Irak, même si cette question a été centrale dans les entretiens entre le souverain pontife et le chef du gouvernement. En attendant dans la région de Ninive, las d’attendre une protection incertaine des autorités irakiennes, les chrétiens tendent plutôt à s’organiser en milices d’auto-défense, appelées « gardiens d’églises » car financés par des fonds religieux. A l’instar du système de sécurité établi dans la Région du Kurdistan, la circulation entre les différents villages est surveillée et filtrée par de nombreux check-point. Saleem Yusuf, qui commande une de ces gardes civiles dans le village de Kramalis, explique que le but de ces check-point est d’empêcher les voitures kamikaze d’entrer dans les villages pour y exploser, comme ce fut le cas en août 2007, cette fois contre deux villages yézidis, dont les victimes se sont comptées par centaines. Le seul village de Kramalis est ainsi protégé par 250 gardiens.
Autres menaces, en plus des attaques suicide, les enlèvements contre rançon qui touchent toutes les communautés irakiennes, ou les exécutions sommaires. La ville de Mossoul est une des plus touchées par cette terreur. Ainsi, le père Joseph avoue n’être plus retourné à Mossoul depuis trois ans. En février dernier, le rapt, suivi de la mort de l’archevêque chaldéen de cette ville, monseigneur Paulos Faraj Rahho, qui était originaire de ce même village de Karamlis a profondément frappé les esprits.
Mais les chrétiens désireux de fuir, ou déjà réfugiés, doivent faire face à d’autres difficultés que sécuritaires. Le chômage et la perte de leurs ressources sont les problèmes majeurs de leur vie quotidienne. Parmi les chrétiens de Ninive, nombre d’entre eux, explique le père Joseph, travaillaient dans les usines ou avaient des postes administratifs. Ou bien, dans la capitale irakienne, ils possédaient des restaurants, des boutiques, qu’ils ont dû laisser derrière eux, sans grand espoir de retour.
Mais le sort des réfugiés irakiens dans les pays voisins, comme la Syrie ou la Jordanie est encore moins enviable. Ayant tout laissé derrière eux, ils ne bénéficient pas, comme dans la Région du Kurdistan, d’une aide à l’installation, d’un logement et d’une allocation mensuelle. Aussi, leurs revenus fondent vite, dans les villes arabes, pour trouver un logement et de quoi vivre, sans que là aussi, ils puissent espérer trouver rapidement un emploi. Des ONG sur place, font même état de discriminations envers les chrétiens, de la part même des employés locaux du Haut-Commissariat aux réfugiés. « Ces chrétiens qui fuient la persécution en Irak nous racontent qu'ils sont discriminés par les institutions sensées leur venir en aide. Dans le contexte actuel où la guerre d'Irak attise la haine entre chrétiens et musulmans au Moyen-Orient, les responsables du HCR et des ambassades devraient s'assurer du traitement équitable de tous les réfugiés, quelle que soit leur croyance » accuse Michel Varton, directeur de Portes Ouvertes France, dans un communiqué diffusé en juillet dernier sur le site de l’association.
Les membres de l’ONG Portes Ouvertes présents sur place ont ainsi fait état de plaintes et de des témoignages émanant de ces réfugiés d'Irak : « J'ai vu que les formulaires des chrétiens sont systématiquement rejetés alors que ceux des musulmans sont immédiatement approuvés. Cela s'est vérifié des milliers de fois. Chaque famille peut vous raconter un exemple vécu », raconte ainsi l’un d’eux.
Cet état de choses est d’ailleurs confirmé par un responsable chrétien local : « Le problème vient du fait que la plupart des employés du HCR et des ambassades qui accueillent les réfugiés sont des musulmans. Ils ne veulent pas entendre que nous sommes persécutés par d'autres musulmans en Irak. C'est une situation que la plupart des hauts fonctionnaires ignorent. »
Le dernier album du célèbre musicien Kayhan Kalhor, un Kurde d’Iran compositeur et virtuose du kementche (vièle iranienne), se veut une commémoration, avec son morceau éponyme de 29 minutes, de la tragédie de Halabja, survenue 20 ans auparavant. Enregistré sous le label World Village, avec le quatuor à cordes américain Brooklyn Rider, l’album Silent City, la « Ville silencieuse », a été plébiscitée par la critique internationale.
Né en 1963 à Téhéran, Kayhan Kalhor est originaire de la ville kurde de Kermansha. Il étudie le kementché dès l’âge de7 ans et se produit, à 13 ans, avec l’orchestre de la radio et de télévision nationale iranienne. Après la Révolution islamique, il quitte l’Iran pour étudier la composition musicale dans plusieurs pays occidentaux, notamment à l’université Carleton à Ottawa. Il a enregistré seul ou avec d’autres artistes de renommée mondiale, le Kurde Ali Akbar Moradi, le célèbre joueur indien Shujaat Hussein Khan ou le Turc Erdal Erzincan. Il a composé pour Mohammad Shajarian ou Shahram Nazeri, les deux grands maîtres de la musique iranienne. Il s’est produit avec le New York Philharmonic Orchestra, au Mostly Mozart Festival et à Carnegie Hall. Trois de ses albums ont été nominés aux GRAMMY® Awards
Sa rencontre avec les membres du Brooklyn Rider Quartet, - Colin Jacobsen et Jonathan Gandelsman (violon), Nicholas Cords (alto) et Eric Jacobsen (violoncelle) - date de 2000, alors qu’ils participaient au projet Route de la Soie, lancé par le violoncelliste Yo Yo Ma. « Silent City » est le résultat de 8 années d’apprentissage et d’expérimentation », explique Nicholas au New York Times. Les musiciens occidentaux ont par exemple dû travailler sur l’improvisation autour d’une mélodie, ou adapter leurs tonalités aux modes musicaux d’Iran. De son côté, Kayhan Kalhor, qui a étudié la musique classique occidentale, a intégré des techniques (comme les pizzicati) qui ne sont habituellement pas utilisées dans la musique traditionnelle iranienne.
Le premier morceau du CD, « Ascendant Bird », mêle une mélodie traditionnelle et des improvisations, autour d’un ancien conte zoroastrien relatant l’histoire d’un oiseau volant trop près du soleil, conte repris dans le morceau « Parvaz » une composition de Kayhan Kalhour qui joue à la fois du kementché et du setar.
« Bien-Aimée, ne me décourage pas », composé par Colin Jacobsen, emprunte son titre au poète Fuzulî (16ème siècle), relatant la célèbre légende de Majnoun et Layla.
Quant à la composition « Silent City », elle est jugée comme la plus prenante, se voulant une « calme, méditative déploration sur le destin de la ville kurde de Halabja » et ses milliers de victimes. La musique, qui laisse une grande place à l’improvisation, mêle des mélodies kurdes et turques dans un rythme élégiaque mais qui, selon Kayhan Kalhor, veut exprimer le triomphe final de la vie et de l’espoir sur l’obscurité et le désespoir. Pour Eliane Azoulay, du journal Télérama, la force du compositeur « est de cultiver une exaltation à fleur de peau puisée dans les traditions iraniennes du Khorasan et du Kurdistan, en intégrant les motifs plus terriens de ses compagnons américains. L'ensemble, instrumental, s'articule autour des images et des symboles : la destruction d'une ville, la légende de Majnoun et Layla, ou le mythe de l'oiseau qui veut atteindre le Soleil. »
Un écrivain kurde de Syrie, Mashaal al-Tammu, a été arrêté le 15 août par les services secrets baathistes et mis au secret, a annoncé le 27 août l’Observatoire des droits de l’Homme en Syrie. Ses proches ne l’ont plus revu depuis ce jour, alors qu’il se rendait de la ville kurde de Koban pour Damas. Sa voiture a été retrouvée, fermée, près des bâtiments des services de sécurité d’Alep. Malgré cela, les autorités nient toute implication dans cette disparition. Cependant, des témoins affirment l’avoir vu le 27 août, dans un tribunal de Damas, alors qu’il passait en audience préliminaire. Des avocats spécialistes de la question des droits de l’Homme en Syrie tentent de retrouver sa trace et surtout de déterminer si l’écrivain, militant actif pour les droits de l’Homme, doit passer devant une cour militaire ou civile.
Mashaal al-Tammu, âgé de 50 ans, est également le porte-parole du mouvement d’opposition politique « Avenir kurde ».
Dans les jours qui ont suivi l’alerte donnée par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, les Etats-Unis ont réagi, par l’intermédiaire d’un porte-parole du département d'Etat, Robert Wood, qui, dans un communiqué, a réclamé « la libération immédiate et sans condition » du dissident : « Nous sommes inquiets pour l'activiste kurde syrien Machaal Tammo, dont l'interpellation inquiétante est la plus récente d'une série d'arrestation d'activistes de la société civile syrienne par les autorités. Nous condamnons la détention de M. Tammo et d'autres prisonniers de conscience syriens, nous appelons à leur libération immédiate et inconditionnelle. »
M. Wood a également appelé la communauté internationale à relayer cet appel, alors que le président français, Nicolas Sarkozy, doit se rendre dans la capitale syrienne, pour y rencontrer le président Bachar al-Assad les 3 et 4 septembre, après sa visite controversée à Paris au sommet inaugural de l'Union pour la Méditerranée. A cette occasion, la directrice de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient, Sarah Lean, a estimé que « Nicolas Sarkozy devrait faire pression en faveur de l'ouverture du dialogue sur beaucoup de sujets, dont l'état d'urgence, l'arrestation de militants, les événements de la prison de Sidnaya et la répression de l'identité kurde ».
Pour l’année scolaire à venir, la Région du Kurdistan d’Irak s’est attelée à la réforme de son système éducatif, afin d’améliorer le niveau de son enseignement. Les programmes introduisent ainsi l’apprentissage de la langue anglaise dans les classes primaires et font une place plus grande aux activités d’éveil et de réflexion personnelle, alors que les pratiques scolaires, dans la plupart des pays du Moyen-Orient, sont essentiellement basées sur l’apprentissage par coeur, sans esprit critique.
Hero Talabani, l’épouse du président d’Irak, a expliqué que ce besoin de réforme dans l’enseignement se faisait sentir dans la Région du Kurdistan, comme pour le reste de l’Irak. Les problèmes majeurs dans ce domaine sont avant tout le manque d’écoles dans un pays qui compte une population majoritairement en âge scolaire, ainsi que des programmes aux contenus obsolètes, qui ne répondent plus aux besoins éducatifs du 21ème siècle.
Autre difficulté dans l’apprentissage des élèves, le système de rotation entre classes du matin et classse de l’après-midi, qui, selon elle, ne permet pas aux élèves d’assimiler assez de connaissances avec seulement trois heures et demi de cours réel dans une journée. Mais ces ces rotations permettent de pallier au nombre insuffisant d’établissements, bien que la Région kurde s’attache activement à combler ce retard. Ainsi, Hero Talabani explique que depuis 2003, soit depuis la chute du régime de Saddam Hussein, il s’est construit plus d’écoles au Kurdistan qu’entre 1958 et 2003 dans cette même région.
Le ministre de l’Education du GRK, le Dr. Dilshad Mohammad, est un actif partisan de ces réformes et a entrepris, à la fin du mois, une tournée dans divers pays européens, où il a rencontré des « experts » sur la question de l'enseignement, en Autriche, en Allemagne, et aussi auprès de l'ONU. Le Dr Abdulrahman a résumé ainsi ses impressions, après ces divers entretiens et consultations : « Nous avons beaucoup en commun avec les pays européens que nous avons visités, c'est une première chose. Cela inclut le défi lancé par les nouvelles technologies et leur implantation réussie dans les écoles, mais aussi un équilibre approprié entre un enseignement académique et professionnel, afin de créer une main d'oeuvre qualifiée. Mais beaucoup d'experts ont aussi souligné le contraste offert par les défis et les opportunités au Kurdistan, qui a une si forte population scolaire, en comparaison avec le défi en Europe de faire face à une population de plus en plus vieillissante. »
A Genève, au bureau international de l'éducation de l'UNESCO, le ministre kurde a participé, avec des représentants du ministre irakien de l'Education et le directeur du bureau irakien de l'UNESCO, Mohammed Djelid, à une rencontre ayant pour objet un nouveau programme éducatif pour tout l'Irak et avec des aménagements spécifiques pour la Région du Kurdistan.
L’UNESCO est déjà impliqué en Irak, dans un projet de 5 millions de $ US, pour une refonte générale des programmes scolaires irakiens, et encourage d’autres régions irakiennes à suivre l’exemple de la Région du Kurdistan en anticipant les réformes. En 2007, l’organisation a ouvert un bureau à Erbil, à la demande du gouvernement kurde. Les aides dispensées par l’UNESCO concernent aussi bien la formation des professeurs que des campagnes de prévention sanitaire et d’information, par exemple pour lutter contre les épidémies de choléra. C’est pourquoi l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la santé sont aussi actifs dans le domaine de l’éducation, que ce soit dans les écoles primaires ou secondaires, avec un projet d’information et de prévention du choléra, lancé depuis octobre 2007 dans les villes du GRK, Erbil, Sulaïmanieh, Dohuk, tout comme à Bagdad, Basra et d’autres gouvernorats irakiens.