Après la trêve estivale, la campagne pour les élections parlementaires du 20 octobre a commencé début septembre dans les principales villes et localités kurdes. Au total, 1191 candidats, dont 368 femmes se présentent pour les 100 sièges du parlement du Kurdistan. Parmi eux, de nombreux candidats indépendants ainsi que 39 candidats pour les 5 sièges réservés aux minorités ethno-religieuses. Celles-ci disposaient depuis les premières élections libres du Kurdistan en mai 1992 d’un quota de 11 sièges. La Cour suprême fédérale irakienne, pour des raisons purement politiques et en dépassant ses prérogatives constitutionnelles avait décidé en février dernier de supprimer ce quota, puis après des mois de contestation, de tensions et de négociations tendues avait consenti à un quota de 5 sièges. Ce « compromis » douloureux a permis de lancer le processus d’organisation des élections, bloqué depuis deux ans.
La nouvelle loi électorale divise le Kurdistan autonome en 4 provinces :
- Erbil, 34 sièges dont 10 pour les femmes, 2 pour les minorités ;
- Suleimanieh, 38 sièges dont 11 pour les femmes et 2 pour les minorités ;
- Dihok, 25 sièges dont 8 pour les femmes et 1 pour les minorités ;
- Halabja, 3 sièges dont 1 pour les femmes.
Les femmes sont ainsi assurées de disposer de 30% des sièges au Parlement du Kurdistan.
Le Kurdistan autonome compte 3.789.000 électeurs qui disposent chacun d’une carte d’identité biométrique. Le vote sera, pour la première fois, électronique et le résultat du scrutin devrait, de ce fait, être connu assez rapidement. Mais ce système électronique contrôlé par la Haute commission électorale irakienne, donc par Bagdad, ne fait pas l’unanimité. Des craintes d’une manipulation des résultats, dont les services iraniens sont experts, sont vives, ouvrant la voie à des futurs contestations. Les autorités kurdes ont cependant obtenu que les résultats soient d’abord dépouillés et recensés dans les bureaux de vote au Kurdistan, avant leur centralisation et certification à Bagdad.
La campagne électorale se déroule dans un contexte régional très tendu. Le conflit entre Israël et les diverses milices alliées de l’Iran affecte la sécurité du Kurdistan et ses communications avec le monde extérieur. De nombreux vols avec le Moyen Orient sont fréquemment annulés. Les compagnies Lufthansa et Austrian Airlines avaient suspendu tous leurs vols vers Erbil du 29 juillet au 27 août et de nouvelles suspensions sont à craindre. La Turquie poursuit ses opérations militaires dans les zones frontalières du Kurdistan y semant insécurité et destructions provoquant des déplacements des populations locales.
La mission d’assistance des Nation-unies pour l’Irak (MANNI) a, dans un communiqué, salué le début de la campagne électorale pour les prochaines élections législatives au Kurdistan et souligné « la nécessité pour les partis politiques de s’engager dans une saine compétition d’idées qui reste libre de toute intimidation ou menace ». Elle a également appelé « tous les candidats, partis politiques et médias a favoriser une atmosphère d’inclusion et de dialogue et à garantir que les femmes, qui sont souvent confrontées à des défis uniques lors des élections, puissent participer pleinement ». Le système électoral précédent avait permis d’assurer aux femmes plus 30% des sièges dans la dernière législature où le Parlement du Kurdistan était présidé par une femme.
De nombreux observateurs craignent aussi les ingérences de l’Iran, qui a une longue tradition d’exploiter à son profit les divisions politiques kurdes, pour favoriser les partis ou groupes qui lui sont proches. L’Iran jouit aussi d’une influence décisive à Bagdad où les résultats des urnes seront finalisés et certifiés ainsi qu’auprès de la Cour Suprême fédérale irakienne.
Le nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian a choisi l’Irak pour sa première visite à l’étranger où il s’est rendu le 11 septembre. Il a été reçu par le Premier ministre Mohammed Chia al-Soudani. Au menu, la coopération sécuritaire et économique et la mise en œuvre d’une centaine d’accords signés à ce jour entre l’Irak post-Saddam et la République islamique. L’Irak s’est engagé à empêcher « le lancement depuis son territoire de toute agression, action armée ou criminelle contre la République islamique d’Iran ; conformément à ces engagements sécuritaires » et afin de ne pas donner de prétexte à de nouvelles incursions militaires iraniennes au Kurdistan des partis politiques kurdes iraniens qui disposaient d’unités d’auto-défense des Peshmergas ont été éloignés des zones frontalières et installés dans des campements à l’intérieur du pays. Le président iranien a également rencontré son homologue irakien Latif Rashid, qui contrairement à la plupart des dirigeants irakiens un temps exilés en Iran, ne parle pas persan mais arabe, anglais et kurde. Le président iranien natif de la ville kurde de Mahabad, parle couramment kurde mais pas arabe ni anglais. Leur entretien en tête à tête se serait déroulé en kurde, ce qui constitue une première diplomatique.
Après sa visite à Bagdad, le président iranien s’est rendu à Erbil où, selon l’AFP, il a été accueilli à l’aéroport « en grande pompe » par le président du Kurdistan Nechirvan Barzani. Leur entretien a débuté en kurde puis, pour permettre au reste de la délégation iranienne de suivre, on est passés au persan que le président Barzani maîtrise bien car il a grandi et a été scolarisé jusqu’au baccalauréat en Iran. Les échanges d’amabilités et de déclarations de bonne intention vont sans doute contribuer à apaiser pour un temps, l’atmosphère. Les relations économiques kurdo-iraniennes sont florissantes mais les orientations pro-occidentales du Kurdistan, la présence militaire américaine à Erbil irritent l’Iran qui aimerait transformer l’Irak en une zone d’influence iranienne exclusive, une sorte de dominion ou satrapie, gouvernée par une alliance chiite-kurde où une autonomie kurde de façade pourrait être tolérée. Le président iranien s’est également rendu à Suleimanieh, capitale culturelle du Kurdistan irakien et fief de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) où il s’est recueilli sur la tombe de Jalal Talabani, fondateur de l’UPK, ancien président de l’Irak et « ami de longue date » de l’Iran.
Sous la pression de l’Iran, le gouvernement irakien a accéléré les négociations en vue de la fixation d’un calendrier pour le départ des forces de la coalition internationale de lutte contre Daech. La mission de cette coalition prendra fin « au plus tard à la fin de septembre 2025 » ont annoncé Washington et Bagdad dans une déclaration conjointe le 27 septembre. Les deux parties se sont mises d’accord sur « un plan de transition en deux phases » a fait savoir un responsable américain cité par l’AFP (28.09). La première durera jusqu’à la fin de septembre 2025 et elle impliquera « la fin de la présence des forces de la Coalition dans certaines parties de l’Irak » « La deuxième phase entre septembre 2025 et septembre 2026 concerne le Kurdistan » selon le ministre irakien de la défense Thabet al-Abbassi. La Coalition continuera ses opérations en Syrie.
Pour justifier le retrait de la Coalition internationale qui outre 2500 soldats américains comprend aussi des effectifs de plusieurs pays dont la France et le Royaume-Uni, Bagdad assure que ses forces de sécurité, sont désormais capables de mener seules la bataille contre l’État islamique. On se souvient qu’en 2011, sous la pression iranienne, l’Irak avait affirmé qu’il était désormais en mesure de lutter contre al-Qaïda et obtenu du président Obama, le départ prématuré des forces américaines, avec les conséquences désastreuses que l’on sait. Profitant du vide sécuritaire, les anciens d’al-Qaïda, réorganisés en Daech, ont occupé en 2014 un tiers du territoire irakien, y compris la métropole de Mossoul. Et Bagdad a dû appeler au secours les Américains.
Par ailleurs, le Parlement irakien a de nouveau reporté le vote sur la loi « restituant les propriétés à leurs propriétaires à Kirkouk ». Une dernière session consacrée au projet de loi est attendue plus tard. Un député kurde a expliqué que le report est dû à plusieurs questions non résolues qui nécessitent des discussions plus approfondies avant que la loi puisse être soumise au vote. Le député turkmène Arashad al Salhi, soutenu par la Turquie, a confirmé un accord avec les blocs kurdes pour retarder à la fin de la semaine le vote sur l'annulation des décisions du Conseil de commandement révolutionnaire concernant les terres confisquées. Le Conseil de commandement révolutionnaire du régime Baas avait confisqué des centaines de milliers d’acres de terres agricoles appartenant à des Kurdes et à certains Turkmènes et les avait cédées à des colons arabes et à des membres des services de sécurité. Le gouvernement irakien n’a pas réussi à mettre en œuvre plusieurs dispositions constitutionnelles appelant à l’annulation des changements démographiques imposés par le Baas. Dans le même temps, les législateurs chiites recherchent désormais le soutien des Kurdes et des Turkmènes pour plusieurs amendements controversés sur un projet de loi sur le code civil en échange de leur soutien au projet de loi « restituant les propriétés à leurs propriétaires ».
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré le Premier ministre irakien Mohammed Shia al Soudani à New York le 23 septembre et a discuté de l’importance de la réouverture de l’oléoduc Irak-Turquie pour promouvoir les investissements étrangers dans l’économie irakienne. L'oléoduc, qui transporte les exportations de pétrole du Kurdistan irakien vers la Turquie, a été fermé depuis que l'Irak a poursuivi en justice avec succès la Turquie pour l'empêcher de permettre au Kurdistan irakien d'exporter du pétrole de manière indépendante en mars 2023. L'oléoduc reste fermé malgré les affirmations de Bagdad selon lesquelles il rouvrirait « bientôt », et son la fermeture a coûté à l'Irak environ 20 milliards de dollars. Blinken et al-Soudani ont également souligné le partenariat stratégique entre les États-Unis et l’Irak et l’engagement commun des deux pays à parvenir à la stabilité régionale et à la défaite durable de l’Etat islamique (Daech).
A signaler aussi qu’une frappe aérienne turque a tué un berger kurde et endommagé plusieurs maisons dans un village du sous-district de Sidakan, dans le gouvernorat d’Erbil. Le sous-district de Sidakan a récemment été le théâtre de nombreux affrontements entre les forces turques et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Selon l’ONG CPT 12 civils, dont 5 de Sidakan, ont été tués ou blessés par les attaques turques dans la région du Kurdistan cette année. Les attaques turques et iraniennes contre le Kurdistan irakien ont tué 425 civils et en ont blessé 420 depuis 1991.
A noter que l’Irak va organiser un recensement de sa population les 20 et 21 novembre prochain. « Un couvre-feu de deux jours sera imposé dans toutes les provinces pour procéder au recensement de la population » a annoncé un communiqué du Premier ministre le 1er septembre. Le dernier recensement avait été organisé en 1997 dans 15 provinces excluant les trois provinces du Kurdistan autonome (AFP, 1.09). Pour organiser le prochain recensement, les autorités irakiennes ont signé un partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).
Le deuxième anniversaire de la mort en garde-à-vue à Téhéran de la jeune étudiante kurde Jîna Mahsa Amini a été commémoré au Kurdistan et en Iran par de nombreuses manifestations et grèves dans un contexte très répressif.
Le 15 septembre, une grande grève publique a commencé dans le Kurdistan iranien pour commémorer le deuxième anniversaire de Jina Amini assassinée par la police des mœurs iranienne le 16 septembre 2022. À Saqqez, la ville natale d’Amini, les autorités iraniennes ont placé ses parents en résidence surveillée et ont empêché sa famille de se rendre sur sa tombe au cimetière d’Aichi. Le régime a également libéré l'eau d'un barrage pour empêcher d'autres personnes d'accéder au cimetière. L'Organisation Hengaw pour les droits de l'homme a rapporté que des grèves dans plusieurs villes, dont Mahabad, Saqqez et Sanandaj, étaient organisées par des civils et des partis politiques kurdes. Dans de nombreuses régions, les autorités ont menacé les commerçants qui refusaient d'ouvrir leurs magasins et sont même entrées par effraction dans certains magasins fermés. Une présence militaire importante du régime, comprenant des forces spéciales et des hélicoptères, a également été observée dans plusieurs villes. La mort de Jîna Amini avait déclenché des manifestations en 2022 qui ont entraîné la mort d’au moins 120 citoyens kurdes et 400 Iraniens. Entre-temps, les autorités iraniennes de Bokan ont arrêté Ahmad Hassanzadeh, père de Mohammad Hassanzadeh, tué lors des manifestations « Femme, Vie, Liberté ». Les forces du régime ont également arrêté huit Kurdes à Diwandarah, deux à Piranshahr, deux à Marivan et un adolescent à Dehghani. Le régime a également réprimé les militants et les civils pour leurs publications sur les réseaux sociaux commémorant la mort d’Amini.
Des manifestations ont également en eu lieu dans plusieurs capitales occidentales avec la participation des diasporas kurde et iranienne ainsi que des militants féministes et des défenseurs des droits de l’homme. A Paris, le 25 septembre, plusieurs centaines de manifestants, 700 selon la Préfecture de Police, ont participé à une marche partie de la place de la Bastille à l’Hôtel de Ville (Le Monde, 15.09.2024). Une vingtaine d’association de défense des droits humains s’est associée à cette marche pacifique. Liberé en juin dernier des prisons iraniennes, Louis Armand qui avec un autre prisonnier français récemment élargi Benjamin Brière, soutenaient cette marche a déclaré : « quelle ironie de me trouver, ici aujourd’hui avec vous, moi qui a passé près de deux ans à la prison d’Evin pour ma supposée participation aux manifestations de septembre 2022. Oui, j’étais en prison, mais c’est un honneur immense que d’avoir pu vivre parmi vous, combattants de la liberté, qui avaient partagé mes peines ». Présente à la marche, Sylvie Brigot, directrice générale d’Amnesty International, a dénoncé la répression qui perdure « On utilise toujours la peine de mort de manière massive comme instrument pour distiller la peur a-t-elle affirmé. Et il y a encore des milliers et des milliers de personnes détenues injustement, sans procès », a-t-elle ajouté.
Parmi ces prisonniers d’opinions, la lauréate de Prix Nobel de la Paix qui a, du fond de sa geôle, appelé, le 16 septembre, la communauté internationale à « sortir du silence et de l’inaction » face à l’oppression dévastatrice et la discrimination perpétrées par les gouvernements autocratiques et autoritaires contre les femmes, en criminalisant l’apartheid de genre ». Évoquant « ces deux années terribles » et « la route qui reste à parcourir elle affirme que « rien ne sera plus comme avant » et que « le changement fait vaciller les fondements de la tyrannie religieuse (…) En ce deuxième anniversaire de Femme, Vie, Liberté nous réaffirmons notre engagement à réaliser la démocratie, la liberté, l’égalité, et à vaincre le despotisme théocratique ». A son initiative, 34 prisonnières politiques ont annoncé le 15 septembre entamer une grève de la faim « symbolique » pour « commémorer » la contestation depuis deux ans et le « meurtre » de Jîna Mahsa Amini (AFP, 16 septembre).
Contestation qui désormais se poursuit dans toutes les couches de la société en sourdine, d’une manière souterraine, soulignent les nombreux reportages publiés à cette occasion dans les media occidentaux (voir notamment pp. 30, 39 et 49 de notre revue de presse).
Le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian, élu en juillet, a promis le 16 septembre d’empêcher la police de mœurs de « déranger » les femmes. Il affirme que son gouvernent s’apposerait à la police des mœurs et « à toute forme de coercition à l’encontre d’un être humain. Nous n’avons pas le droit de contraindre les femmes et les jeunes filles et j’ai honte de ces comportements à leur égard » (AFP, 16/09). Il s’efforcera aussi d’alléger les restrictions draconiennes imposées sur internet, notamment sur les réseaux sociaux.
Cependant, l’aile dure du régime, menée par son rival malheureux aux présidentielles, Jalilî, qui contrôle le Parlement et la plupart des leviers de commande du régime ne semble guère tenir le moindre compte de ces promesses du Président élu. Ainsi, le 25 septembre, le Conseil des Gardiens iraniens a approuvé le controversé « projet de loi sur le hijab et la chasteté ». La loi légitime le recours à la violence pour faire respecter les lois sur le hijab obligatoire, étend la ségrégation sexuelle dans les espaces publics et accorde aux agences de renseignement un pouvoir d’application important. Le ministère iranien du Renseignement (VAJA), le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et l’Organisation du renseignement de la police de la République islamique d’Iran (SAFA) disposent désormais de bien plus d’autorité pour faire appliquer les lois qui relevaient autrefois de la responsabilité première de la « police de la moralité ». Les sanctions en cas de violations des règles morales vont désormais d'amendes et d'emprisonnement à 74 coups de fouet pour moquerie du hijab et même à la peine de mort pour certaines infractions liées au hijab.
La lutte des factions au sommet du pouvoir iranien semble de plus en plus âpre. L’offensive d’Israël contre le Hezbollah libanais, la décapitation de la direction politique et militaire du mouvement chiite libanais, y compris l’assassinat de son chef charismatique Hassan Nasrallah, très proche de l’ayatollah Khameney, exacerbent ces tensions. L’aile « modérée » représentée par le président iranien plaide pour une solution diplomatique et un processus de normalisation avec les pays occidentaux comme il a déclaré à la tribune des Nations-Unies. Selon lui, une riposte militaire iranienne aux provocations répétées de Benyamin Netanyahou comporte le risque d’un conflit généralisé qui serait dévastateur, pour l’Iran et pour le Proche Orient. L’aile dure, de son côté, cherche une confrontation militaire pour venir en aide aux alliés régionaux de l’Iran, le Hezbollah et le Hamas, saignés à blanc par Israël, rétablir la crédibilité c’est-à-dire la capacité de nuisance de l’Iran et « venger les martyrs » iraniens et alliés dont la liste ne cesse s’allonger.
Le dilemme iranien, souligné par de nombreux commentateurs de la presse internationale devient cornélienne : ne pas réagir comporte le risque de perte d’influence et de crédibilité auprès du vaste réseau des milices armées et financées par Téhéran, dont le Hezbollah et le Hamas ; engager une confrontation militaire avec un Israël soutenu par les États-Unis et courir le risque d’une riposte israélienne massive et dévastatrice susceptible de déstabiliser davantage le régime. La voie médiane de représailles symboliques et annoncées d’avance comme en avril dernier, paraît d’autant plus difficile que le Premier ministre israélien semble déterminé à utiliser au mieux « la fenêtre d’opportunité » dont il rêvait pour « punir l’Iran » en toute impunité, à un mois des élections américaines où Washington paraît ne pas avoir d’autre choix que de soutenir Israël quoi qu’il fasse. Sans l’afficher publiquement la plupart des États arabes de la région, à l’exception de la Syrie et de l’Irak, ne vas pas déplorer le sort de l’Iran et de Hezbollah. Les rodomontades du président turc restent verbales et la Russie et la Chine ont d’autres chats à fouetter
Par ailleurs, au Kurdistan, le régime iranien a condamné le père, la sœur et le beau-frère du prisonnier politique kurde Pakshan Azizi – Aziz Azizi, Pershang Azizi et Hossein Abbasi – à un an de prison. Pakshan Azizi risque la peine de mort et un autre Kurde, Ayoub Anisi Yengjeh, a été condamné à deux ans de prison dans le cadre de l'affaire Azizi. Le 22 septembre, la Cour d'appel de Téhéran a confirmé les quatre peines de prison. L’ONG Hengaw a rapporté que les proches de Pakshan Azizi avaient été reconnus coupables de « complicité avec un criminel » et que Yengjeh avait été accusé de « complot contre la sécurité internationale ». Pakshan Azizi a été condamné à mort pour rébellion après avoir participé aux manifestations antigouvernementales qui ont suivi la mort de Jina Amini en septembre 2022. Parallèlement, le régime iranien a prononcé de lourdes peines contre trois autres Kurdes, dont une peine de 64 mois de prison contre le journaliste kurde Mostafa Nemati en 2022. Le régime a également condamné un Kurde de 52 ans originaire de Shinno à deux ans de prison, et la Cour suprême d’Iran a confirmé la peine de mort d’un prisonnier politique kurde originaire de la région kurde de Turquie nommé Hatem Ozdemir. Entre-temps, au moins cinq personnes ont été arrêtées à Bokan et Diwandara, et les autorités iraniennes ont abattu deux porteurs frontaliers kurdes (kolbars) près de Baneh le 23 septembre.
Le Président turc Erdogan se considère comme une « leader global » et cherche des alliances où son pays pourrait jouer un rôle de premier plan.
Certes la Turquie est déjà membre de l’OTAN, la plus importante alliance politico-militaire qui lui permet, entre autres avantages, d’avoir un accès quasi-libre aux armes et équipements militaires occidentaux et de bénéficier, en cas de besoin, du parapluie nucléaire américain. Mais ses relations avec d’autres membres de l’Otan, y compris avec les États-Unis se sont beaucoup dégradées ces dernières années. Son acquisition des S400, système russe de défense anti-aérienne, son obstruction tenace à l’adhésion à l’OTAN de la Suède et de la Finlande, sa guerre contre les Kurdes de Syrie, alliés des occidentaux dans la guerre contre Daech, son refus d’appliquer les sanctions occidentales contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine ont exaspéré plusieurs membres importants de l’Alliance atlantique dont la France et les États-Unis. A cela s’ajoute maintenant la position turque dans le conflit israélo-palestinien. Alors que les pays occidentaux affirment leur soutien « indéfectible » à la sécurité d’Israël le président turc considère le Hamas comme une organisation de « résistance nationale » légitime, reçoit ses dirigeants, accuse Israël de perpétrer « un génocide au Gaza » et son Premier ministre Netanyahou d’être « pire qu’Hitler ». Il dénonce aussi les pays occidentaux qui soutiennent Israël et lui fournissent des armes d’être « complices du génocide en cours ».
Lors du sommet de la Ligue arabe du 10 septembre la Turquie a proposé « une alliance islamique » pour soutenir les Palestiniens, confronter Israël et mettre fin à la guerre à Gaza. C’est la première fois depuis treize ans qu’Ankara, qui a soutenu les printemps arabes, en particulier, les gouvernements islamiques issus de ces mouvements de contestation dont ceux d’Égypte et de Tunisie, était invité à un sommet de la Ligue arabe. Et ce retour a été marqué par son appel à une sainte alliance islamique contre l’État juif. Appel qui n’a guère trouvé d’échos car la plupart des États arabes considèrent le Hamas et le Hezbollah libanais comme des instruments politico-militaires au service de l’Iran et l’affaiblissement de la puissance militaire de ces milices leur convient tout à fait même s’ils déplorent et condamnent la dévastation de Gaza et le calvaire de ses populations.
Le 24 septembre, le président turc Erdogan s’est adressé à l’Assemblée générale de l’ONU pour dénoncer solennellement « le génocide en cours à Gaza », la « complicité » des pays occidentaux et le silence de la communauté internationale. Il a à nouveau répété que le Hamas n’est pas une organisation terroriste mais un mouvement de résistance nationale légitime. Thèse qu’il a repris dans une interview accordée à la chaine américaine CBS. Le journaliste américain n’a pas eu le courage ou la présence d’esprit de lui demander pourquoi le Hamas qui a commis le massacre de civils du 7 octobre, enlevé plus 200 civils n’est pas une organisation terroriste pour la Turquie et pourquoi celle-ci continue de qualifier de terroriste le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui lutte pour la reconnaissance des droits des 20 millions de Kurdes de Turquie, qui ne commet pas d’attentats contre le civils ni en prend en otage.
Lors de son intervention à la tribune de l’ONU, M. Erdogan a également appelé à une réforme de l’ONU et de son Conseil de sécurité dont la composition ne reflète plus les réalités géopolitiques actuelles. Il a répété son mantra : « le monde est plus grand que les cinq » c’est-à-dire que hormis les cinq membres permanents du Conseil de sécurité il y a d’autres puissances, dont la Turquie, qui devraient en faire partie.
Le Président turc n’a pas trouvé plus d’écoute à New-York que son ministre des Affaires étrangères devant la Ligue arabe. Signe de cette désaffection, au cour de son séjour de quatre jours, le leader turc n’a pu rencontrer qu’une poignée de dirigeants des tiers-monde (Soudan, Guinée, Irak) et le Chancelier allemand Olof Schultz. Le président Biden n’a pas jugé opportun de le rencontrer même pour un bref entretien de couloir et encore moins à la Maison Blanche où le président turc n’a jamais été reçu sous la présidence Biden.
Tenue à distance par ses alliés de l’OTAN, « boudée » par une Union européenne qui a renvoyé les négociations sur une éventuelle adhésion turque aux calendres grecques, la Turquie tente désormais sa chance avec les BRICS : ce groupe des pays émergeants comprenant notamment la Chine et la Russie qui a pour ambition de constituer une alternative au G7 qui réunit les six pays occidentaux les plus riches plus le Japon. La Turquie avait en 2018 participé comme observateur au sommet de BRICS à Johannesburg, en Afrique du Sud et depuis la fin 2023, le processus de son adhésion semble s’accélérer. D’après le Monde du 3 septembre, la Turquie serait ainsi « le premier membre de l’OTAN à postuler auprès de ce club informel, ce qui agace les Occidentaux ». Lors de sa visite à Pékin le 3 juin, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, interrogé à ce sujet avait répondu « nous aimerions, bien sûr .» L’idée de voir le président Erdogan en compagnie des « leaders globaux » comme Poutine, Modi et Xi Jin Ping ne peut que ravir ses partisans et l’opinion turque islamo-nationaliste.
La Turquie qui courtise les BRICS continue de chercher noise à ses « alliés traditionnels » comme la France et l’Allemagne. Ainsi, elle exige désormais la réciprocité pour les écoles françaises et allemandes d’Ankara et d’Istanbul. Certaines d’entre-elles existent depuis plus d’un siècle et ont formé des générations d’élite turques. Elle demande désormais, par « réciprocité, l’ouverture d’écoles enseignant en turc, avec curriculum turc, en France et en Allemagne. Demande jugée « inacceptable » par Paris et Berlin. En attendant, par ordre du gouvernement turc, les écoles françaises et allemandes de Turquie ne pourront plus accueillir de nouveaux élèves turcs (Le Monde 2.09).
Autre sujet de discorde entre Ankara et Berlin : le sort des migrants turcs sans papiers en Allemagne. Le 27 septembre, le gouvernement allemand a annoncé vouloir, avec l’assentiment d’Ankara, accélérer les expulsions vers leur pays des migrants sans titre de séjour. D’après le journal FAZ Berlin la Turquie serait d’accord pour accepter jusqu’à 500 ressortissants turcs par semaine. Lors d’une rencontre à New-York, le 23 septembre, le président turc et le chancelier allemand auraient approuvé cet accord. Mais Ankara s’st empressé pour démentir l’existence d’un tel accord. La controverse déclenchée à ce sujet met en porte à faux et affaiblit l’autorité du chancelier allemand (AFP, 27.09).
L’hostilité envers les occidentaux, notamment les Américains, se manifeste aussi dans la rue. Le 2 septembre, deux Marines américains se promenant en civils dans le port-turc d’Izmir, lors d’une escale de leur bâtiment, ont été attaqués violemment par une bande de jeunes nationalistes turcs qui ont voulu leur passer des sacs sur la tête. Ces jeunes se réclamant du Parti de la Patrie (Vatan), ultranationaliste, ont roué de coups les deux Américains, aux cris de « Yankee Go Home ». Après une brève hospitalisation les deux Marines ont pu regagner leur unité. Le gouverneur d’Izmir a annoncé plus tard l’arrestation de 15 Turcs impliqués dans l’incident (New York Times, 2.09).
L’hostilité publique et privée envers les Kurdes, elle, ne connait pas de répit.
Le 24 septembre, la police turque a perquisitionné l'Association mésopotamienne de recherche sur la langue et la culture (MED-DER), la librairie Payîz Pirtûk et la coopérative d'enseignement linguistique et artistique Anka à Diyarbakir (Amed), dans le cadre d'une enquête en cours du parquet. Les autorités ont saisi des publications et des appareils électroniques. Ces perquisitions ont conduit à l'arrestation de 23 personnes, qui se sont vu refuser l'accès à un avocat pendant 24 heures. L’opération, qui comprenait des perquisitions au domicile des employés, a été immédiatement condamnée par les dirigeants et organisations kurdes, accusant l’État de réprimer la langue et la culture kurdes. « Les Kurdes ont le droit d'utiliser leur propre langue en public et dans l'enseignement et de recevoir des informations dans leur langue maternelle. Nos richesses linguistiques doivent être célébrées et non détruites », a déclaré Burhan Sonmez, président de PEN International. Simultanément, la police a arrêté des membres de la Koma Hevra kurde pour avoir chanté des chansons kurdes lors d'un concert public. Ces derniers mois, le gouvernement turc a intensifié sa répression contre la langue kurde, notamment en effectuant des raids lors de mariages où étaient jouées des chansons kurdes, qualifiées par les autorités de musique de « propagande terroriste ». Par ailleurs, une permanence du Parti pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM), située dans le quartier de Sultangazi à Istanbul, a été la cible d’une attaque armée, marquant ainsi un autre crime de haine contre la communauté kurde de Turquie.
Par ailleurs, plus de 1.500 avocats de 35 pays ont signé une pétition exigeant la fin de l'isolement du dirigeant kurde emprisonné Abdullah Öcalan, détenu en isolement complet depuis plus de 42 mois. Malgré des demandes répétées, Öcalan n'a pas été autorisé à voir ses avocats ni sa famille. Les organisations juridiques internationales ont tenu une conférence de presse à Bruxelles pour évoquer la situation et appeler à l'action. La pétition fait état de la violation des droits humains et du droit à la défense d’Öcalan, exigeant que la Turquie lui permette, ainsi qu’à ses codétenus, de rencontrer leurs avocats et de communiquer avec le monde extérieur. De son côté, le Parti pour l'égalité des peuples et la démocratie (DEM), pro-kurde, a critiqué la politique de la Turquie, en particulier celle des partis au pouvoir, soulignant l'isolement d'Öcalan depuis 1999 et son isolement complet depuis 2015.
Après plusieurs reports suite à des fortes pressions et menaces extérieures, les élections municipales annoncées au printemps dernier par les autorités de Rojava semblent désormais être envoyées aux calendes grecques.
En effet, le Département d’État américain a publié une déclaration s’opposant aux récents efforts de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) pour organiser des élections municipales, en raison de ce que les États-Unis perçoivent comme une absence des conditions nécessaires à des élections libres et équitables dans le nord-est de la Syrie. « Les États-Unis ont toujours déclaré que toutes les élections qui auraient lieu en Syrie devraient être libres, équitables, transparentes et inclusives, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU », peut-on lire dans le communiqué du Département d'État. Cela fait suite à la décision de l’AANES de reporter les élections prévues en juin en réponse aux pressions des États-Unis, de la Russie et de la Turquie.
Dans le contexte inflammable où le conflit entre Israël, le Hamas et le Hezbollah risque de s’étendre à toute la région, l’administration américaine, à quelques semaines des élections présidentielles du 5 novembre, ne veut pas d’un nouveau potentiel foyer de tension. Les relations américo-turques sont déjà au plus bas. Le président turc lors de son déplacement de quatre jours à New-York, pour l’assemblée générale de l’ONU, n’a pas pu avoir un entretien, même bref, avec le président Biden. La Turquie est mise en cause dans l’incrimination pour corruption du maire de New-York Eric Adams (New York Times, 23/09).
Le Rojava continue de poursuivre son combat contre Daech.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont annoncé l’arrestation et l’élimination de plusieurs djihadistes de l’Etat islamique (Daech) dans le cadre d’opérations distinctes bénéficiant du soutien direct de la coalition dirigée par les États-Unis. Le 14 septembre, les unités antiterroristes (YAT) des FDS ont attaqué un repaire de Daesh à l’est de Raqqa, tuant quatre membres d’une cellule terroriste et confisquant plusieurs armes. Les FDS ont également arrêté deux membres de Daech lors de deux opérations simultanées dans la campagne d’Al Hasakah. Le 6 septembre, les FDS ont révélé avoir capturé 34 terroristes de Daech et en avoir tué cinq dans le nord-est de la Syrie en juillet et août. Par ailleurs, la défense aérienne américaine a abattu plusieurs drones ciblant une base militaire à Hassaké le 15 septembre, lancés par des milices soutunes par l’Iran qui ont attaqué les intérêts américains en Irak et en Syrie des centaines de fois depuis octobre 2023.
Le 3 septembre, un important chef des forces de sécurité kurde a été tué et une autre personne blessée dans une explosion près de la prison d’Oum Forsan, près de Qamishli. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, “ce dérigent a joué un rôle de premier plan dans la direction des opérations contre le groupe État islamique dans la région de Raqqa, ancienne “capitale” de l’État islamique. L’attentat visant son véhicule est attribué aux services de renseignement turcs et leurs supplétifs arabes. Le même jour, le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ancien Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaida, a, au terme d’une opératrion d’infiltration dans le nord de la province de Latekieh, tué 12 soldats du régime, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière contre les forces du régime depuis le début de l’année. Le groupe HTS qui contrôle une grande partie de la province rebelle d’Idlib est soutenu et armé par la Turquie.
De son côté, la brigade Sultan Suleiman Shah, supplétive de l’armée turque, a violemment réprimé une manifestation dirigée par des femmes contre les lourdes taxes imposées par les milices soutenues par la Turquie dans le canton d’Afrin occupé. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a rapporté que des membres de cette brigade, formée de Turkmènes, avaient tiré sur des manifestants dans le village de Kashira et blessé au moins huit femmes, dont certaines grièvement. Plusieurs rapports locaux indiquent qu'une femme est décédée des suites de ses blessures. À la suite de l’attaque, la brigade a imposé un couvre-feu, coupé les communications et commencé à arrêter des civils. Les manifestations ont été initialement déclenchées par les violations continues des droits de l’homme, la criminalité et la taxation excessive des oléiculteurs par des supplétifs de l’armée turque. La brigade Sultan Suleiman Shah a exigé une rançon de huit dollars par olivier aux villageois déplacés, et d'autres factions pro-turques ont imposé des taxes similaires dans les zones voisines.
Les États-Unis ont annoncée le 29 septembre (AFP) avoir mené deux frappes ciblées en Syrie qui ont éliminé au moins 37 terroristes de Daech et de Hurras ad Din, affilié à Al-Qaïda. La première frappe a visé un camp d’entraînement de Daech dans le centre de la Syrie le 16 septembre et a tué au moins 28 djdahistes de Daech, dont quatre hauts dirigeants. La deuxième frappe a visé un site dans le nord-ouest de la Syrie le 24 septembre et a tué neuf terroristes Hurras ad Din, dont Marwan Bassam Abd al Ra'uf, un diregeant responsable des opérations militaires en Syrie. Pendant ce temps, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont mené plusieurs raids ciblant les cellules de Daech à Raqqa et à Deir ez Zor. Le 17 septembre, les FDS ont capturé deux membres de Daesh à Raqqa, Muhammed al-Rukhus et Ahmad al-Rukhus, qui transportaient des armes et facilitaient les attaques contre des cibles militaires et civiles. Toujours à Raqqa, les FDS ont capturé le 24 septembre un terroriste de Daech nommé Muhammad al Jojah, alias Abu Abboud. Al Jojah était responsable de la sortie clandestine des enfants soldats de Daech connus sous le nom de « Petits du califat » hors des camps de détention du nord-est de la Syrie. Enfin, le 29 septembre, les FDS, soutenues par la coalition dirigée par les États-Unis, ont arrêté deux membres de Daesh à Deir Ez Zor, Mohammed Hassan Saleh et Bashar Jaan al Hamid, qui fournissaient des armes et des munitions à l’organisation.
Le Conseil de justice sociale de l'Administration autonome du nord et de l'est de la Syrie (AANES) a annoncé que 1520 prisonniers condamnés pour liens avec Daech vont bénéficier de la loi d'amnistie générale N°10 de 2024 de l'AANES. La décision de mettre en œuvre cette loi d'amnistie a été motivée par un effort visant à réduire la surpopulation dans les prisons et les camps de détention administrés par l'AANES et honorer un accord de 2020 avec les tribus arabes locales. 1 120 condamnés ont déjà été libérés par lots, et les 400 autres le seront également une fois qu'ils auront purgé la moitié de leur peine. Certains non-combattants affiliés à Daech ont également bénéficié de l’amnistie, mais les personnes ayant combattu contre les FDS, les dirigeants d’organisations terroristes et les personnes reconnues coupables de crimes graves comme la trahison ou les attentats à la bombe en sont exclus.
Par ailleurs, le 30 septembre une réunion de lutte contre le groupe État islamique s’est réuni à Washington pour maintenir la pression. Lors de cette réunion les États-Unis ont annoncé qu’ils fourniraient 168 millions de dollars au Fonds de stabilisation en Irak et Syrie. Cette réunion survient après l’annonce le 27 septembre par Washington et Bagdad que la mission de la coalition en Irak prendra fin d’ici un an, en septembre 2025. La coalition internationale continuera toutefois ses opérations en Syrie a souligné le secrétaire d’État américain A. Blinken (AFP,30.09)
A signaler aussi une série de reportages remarquables sur « la lente implosion de la Syrie et la communauté chrétienne en voie d’effacement », publiés dans le journal Le Monde que nous reproduisons plus loin dans notre revue de presse.