Les Kurdes n’ont jamais montré, dans leurs médias ou à travers les journalistes kurdes travaillant dans les journaux de Bagdad, autant d’attachement à l’Irak, à sa souveraineté et à son pétrole que depuis qu’une menace d’invasion turque plane sur le Kurdistan irakien.
Ce regain d’intérêt pour un Irak unifié cache en fait des divergences d’appréciation à l’égard du mouvement du PKK, notamment entre les deux leaders historiques kurdes, le président de l’Irak, Jalal Talabani, et le président de la région autonome kurde, Massoud Barzani.
Barzani a dès le début rejeté tout prétexte turc à l’invasion du Kurdistan et promis aux troupes d’Ankara une résistance acharnée, refusant même de considérer le PKK comme un mouvement terroriste, comme le rapporte Hawlati, le quotidien kurdophone de Souleimanieh. En revanche, Talabani a semble-t-il adopté une position plus nuancée et il dit comprendre l’exaspération turque, souligne Al-Hayat. Il pourrait pourtant radicaliser ses propos si la tension continue de croître. A la télévision kurde, il a déclaré : “Nous ne livrerons aucun Kurde à la Turquie, pas même un chat kurde.”